À Belfast, un marché de Noël interdit les créations artistiques à base d’intelligence artificielle

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L’objectif ? Valoriser des créations qui ne sont pas « dénuées d’âme ». Les organisateurs d’un marché de Noël à Belfast, en Irlande du Nord, ont interdit cette année la vente d’œuvres d’art et d’objets créés avec l’aide de l’intelligence artificielle, pour défendre la créativité et les artistes indépendants.

« Nous devons prendre position », a déclaré à l’AFP Jonathan Brennan, coorganisateur du marché, devant une affiche appelant à « soutenir la créativité humaine ».

VidéoIntelligence artificielle : la grande arnaque en vidéo

Le collectif d’artistes Vault, qui organise cet évènement très populaire samedi et dimanche dans la capitale nord-irlandaise, avait informé les quelque 80 exposants que ce type d’œuvres seraient interdits pour cette édition.

« Les gens viennent ici pour apprécier des cadeaux uniques, des objets artisanaux qu’on ne trouve nulle part ailleurs », explique Jonathan Brennan.

« Aucune discipline »

Selon ce plasticien, utiliser l’IA pour créer revient à « se précipiter sur une solution sans aucun effort, aucune discipline, et sans les heureux hasards qui peuvent survenir dans le processus créatif ». « On obtient un résultat qui est dénué d’âme », ajoute-t-il.

« Illustrateurs et graphistes ont vu une grande partie de leur travail disparaître », souligne aussi Lee Boyd, artiste de rue, sérigraphiste et membre du collectif Vault, qui a proposé cette interdiction.

L’artiste, animateur et journaliste Stuart Bailie, qui expose des tirages photo faits avec des négatifs en chambre noire, rejette l’idée qu’une technologie puisse rivaliser avec l’imagination artistique.

« Beaucoup de produits chimiques, de nuits blanches, de problèmes et de labeur ont mené à la création » de ses œuvres, dit-il, croyant « fermement en la capacité des êtres humains à créer des choses grâce à leur énergie et initiative. »

Parmi les clients du marché, Matt McQuillan, 34 ans, estime que l’art généré par IA s’apparente au « vol du travail des artistes ». « Si nous ne soutenons pas les artistes, il n’y en aura plus », déclare cet ingénieur, qui a acheté une œuvre.

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