Actualité : 2,8 jours avant la collision qui pourrait saturer l'orbite basse de débris et bloquer l'accès à l'espace

il y a 2 day 2

Publié le 16/12/25 à 07h00

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La saturation de l'orbite terrestre basse par les mégaconstellations de satellites induit de nouveaux risques et de nouveaux calculs pour ces derniers : une étude montre qu'en cas de perte de contrôle, nous n'aurions que 2,8 jours avant une collision entre deux engins spatiaux.

Orbites des satellites Starlink à partir de février 2024.

Orbites des satellites Starlink à partir de février 2024.

© Nasa

Une nouvelle étude met en relief l'augmentation des risques de collision en orbite suite à la mise en service des nouvelles constellations de satellites. En 2018, en cas de perte de contrôle par les opérateurs, une collision risquait de se produire tous les 121 jours, la fréquence est passée à tous les 2,8 jours en 2025. Le risque est ainsi 43 fois plus élevé !

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L'orbite terrestre basse est fréquentée par environ 10 000 satellites, dont plus de 8000 actifs seulement chez Starlink, la mégaconstellation d'Elon Musk.

Ce type de collision est l'un des plus graves risques menaçant notre orbite basse et l'accès à l'espace. Il en suffit d'une première conséquente entraînant un grand nombre de débris et le cercle vicieux des collisions en chaîne s'enclenche. C'est ce qu'on appelle "le syndrome de Kessler".

Illustration du syndrome de Kessler.

Illustration du syndrome de Kessler.

© Nasa

Chaque satellite doit effectuer 41 manœuvres par an pour éviter les collisions

Déploiement d'un train de satellites Starlink.

Déploiement d'un train de satellites Starlink.

© SpaceX

Les rencontres rapprochées sont définies comme un passage à moins de 1 km : ce sont celles qui sont problématiques, exigeant la vigilance des opérateurs et des mouvements d'évitement. Pour exemple, en prenant le cas d'un Starlink, qui représente 80 % des trajectoires en orbite basse, une rencontre rapprochée a lieu toutes les 11 min seulement.

La constellation de SpaceX doit ainsi procéder à 41 manœuvres par an et par engin pour éviter le drame. Soit une toutes les 1,8 min sur l'ensemble de la mégaconstellation.

Il y a quelques jours, un déploiement de satellites chinois a frôlé un Starlink, sans coordination entre les opérateurs concernés. Les engins se sont "effleurés" à moins de 200 mètres, tellement peu que cet évènement a déclenché la colère de Michael Nicolls, vice-président de l'ingénierie Starlink chez SpaceX, sur le réseau X.

When satellite operators do not share ephemeris for their satellites, dangerously close approaches can occur in space.   A few days ago, 9 satellites were deployed from a launch from the Jiuquan Satellite Launch Center in Northwestern China. As far as we know, no coordination or…

— Michael Nicolls (@michaelnicollsx) December 13, 2025

Jusqu'ici tout va bien, mais si les opérateurs perdent le contrôle ?

Une éruption solaire peut couper tout contact entre les satellites et les opérateurs.

Une éruption solaire peut couper tout contact entre les satellites et les opérateurs.

© Nasa/SDO

Plus l'orbite est fréquentée, plus les rencontres rapprochées augmentent, il faut donc multiplier les manœuvres, mais... que se passe-t-il si ces commandes sont défaillantes ou juste inaccessibles ? Par exemple, lors d'une éruption solaire majeure comme nous en avons eu deux épisodes en 2024 ?

C'est justement ce que montre l'étude en question : la surexploitation de l'orbite basse par les mégaconstellations nous rend encore plus dépendants d'évènements incontrôlables comme la météo spatiale.

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