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Publié le 17/12/25 à 09h45
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AT2024wpp est un LFBOT, un flash cosmique fulgurant et mystérieux, et le plus lumineux jamais observé. Des astronomes pensent qu’il résulte de la destruction d’une étoile par un trou noir d’une masse très particulière.
Le LFBOT le plus lumineux jamais observé. © International Gemini Observatory/NOIRLab/NSF/AURA
C'est une énigme cosmique vieille d'une dizaine d'années. Les astronomes observent parfois des flashs très puissants de rayons X et d'ondes radio : “les transitoires optiques bleus rapides lumineux” (LBOT), qui disparaissent trop vite pour être associés à de simples explosions d'étoiles.
AT 2024wpp, distant d'un milliard d'années-lumière environ, est le plus lumineux d'entre eux.
Une équipe d'astronomes dirigée par des chercheurs de Berkeley montre qu'il s'agit certainement d'une étoile déchirée par les forces de marées gravitationnelles d'un trou noir.
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Les LFBOT ont des noms amusants mais sont des casse-tête
Le LFBOT AT2024wpp imagé par Berkeley. © Aidan Martas/UC Berkeley
Les LFBOT sont très rares, moins d'une dizaine de cas sont répertoriés. L'un des mieux documentés s'appelle “La vache” (AT2018cow), un autre “Le koala” (ZTF18abvkwla) ou encore “Le diable de Tasmanie” (AT2022tsd). Leurs drôles de noms sont donc des sortes d'acronymes dus à leur dénomination.
Trop brefs pour être des supernovae typiques (explosions d'étoiles), il a été proposé que les LFBOT soient des supernovae “ratées”. Les supernovae ratées sont un phénomène également rare, dans lequel une étoile supergéante, très massive (de plus de 15 masses solaires), s'effondre en trou noir sans réellement exploser. Mais les conclusions de cette étude sont très différentes...
Anatomie d'AT2024wpp dans le cas où l'origine serait bien une destruction stellaire causée par un trou noir de masse intermédiaire. © Raffaella Margutti/UC Berkeley
Au vu des caractéristiques lumineuses de AT2024wpp, les auteurs, comme des enquêteurs, discriminent les suspects :
- La brièveté du phénomène exclut la possibilité d'une supernova classique.
- La puissance lumineuse exclut également une supernova dite ratée.
- Un trou noir de masse stellaire conventionnel ne serait pas un moteur assez puissant pour les caractéristiques observées (par exemple les vents polaires atteignant 40 % de la vitesse de la lumière).
- Ne reste plus qu'un trou noir de masse intermédiaire (IMBH).
Le seul suspect restant est donc un trou noir d'une centaine de masses solaires : pile dans la plage de masse "interdite". En effet, la théorie ne permet pas qu'un trou noir se forme avec une masse comprise entre environ 30 et 150 masses solaires : les étoiles susceptibles de fournir un tel trou noir explosent de manière si violente qu'il n'en reste rien. Et si de tels trous noirs ont bien été observés, on pense qu'ils proviennent de fusions antérieures.
En l'état, les auteurs ne spécifient pas de masse précise pour le trou noir, mais elle est forcément comprise dans la plage de masse des trous noirs intermédiaires, à partir de 100 masses solaires et inférieure à celle des trous noirs supermassifs : le trou noir de masse intermédiaire est celui qui correspond à l'ensemble des caractéristiques d'AT2024wpp.
Ce LFBOT pourrait donc être une rare fenêtre sur l’existence des trous noirs intermédiaires, une population longtemps recherchée par les astronomes.
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