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Publié le 19/12/25 à 14h31
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Après la polémique sur l’intégration de l’IA au cœur de Firefox, de nombreux utilisateurs et utilisatrices du logiciel ont affiché leurs envies d’aller voir ailleurs. Mais sur un marché des navigateurs web ultra dominé par Google, la question qui se pose est : partir d’accord, mais pour aller où ?
© Tada Images / Shutterstock
Longtemps chouchou de la communauté du libre, Firefox a perdu un peu de sa superbe ces derniers temps en cédant, comme beaucoup d’autres entreprises, à la mode de l’intelligence artificielle. Pour une partie des fans de Firefox, pas question de voir arriver une technologie aussi polémique au sein de leur fenêtre de choix vers le web.
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Si le responsable de la fondation Mozilla a précisé que l’IA dans Firefox resterait entièrement désactivable, le mal semble avoir été fait (il faut dire que le navigateur avait déjà flirté avec l’IA plus tôt dans l’année). De nombreux adeptes du panda roux se sont mis en quête de navigateurs alternatifs. Mais cette désaffection, aussi légitime soit-elle, souligne surtout que le secteur des navigateurs web est devenu un véritable champ de ruines où seul Google semble faire sa loi.
Chrome, père des navigateurs web modernes
La domination de Chrome sur ce secteur n’est pas nouvelle. Le navigateur de Google phagocyte 70 % des parts de marché à l’échelle mondiale (60 % en France), ne laissant que quelques miettes aux autres, notamment Safari et Edge (respectivement à 15 % et 5 % au niveau mondial). Le brave Firefox, qui a su en son temps bousculer l’indéboulonnable Internet Explorer, pointe aujourd’hui à 2 % et des brouettes. Mais la mainmise de Google sur ce secteur est plus insidieuse que ça encore.
En apparence, le marché des navigateurs web est pléthorique. Au delà de ceux cités précédemment, on retrouve une galaxie d’alternatives plus ou moins connues et plus ou moins grand public. On peut citer, par exemple, Opera, Arc, Vivaldi, Brave, Atlas et beaucoup, beaucoup d’autres. Mais sous le capot de quasiment tous, on retrouve du code pondu par Google.
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La montée en puissance inexorable de Chrome depuis 2009 © StatCounter
En effet, la grande majorité des navigateurs actuels sont basés sur Chromium, le jumeau open source de Chrome dont le développement est assuré par Google. Cela signifie qu’ils reprennent une bonne partie du code de ce dernier pour ensuite y ajouter des modifications maison. Conséquemment, tous ou presque utilisent aussi le moteur de rendu (outil qui transforme le code HTML en page web) Blink, également développé par Google.
Une histoire de moteur
Cela a de nombreux avantages, comme celui de rendre ces navigateurs compatibles avec toutes les extensions déjà disponibles pour Chrome. Ce choix réduit aussi massivement le temps et les coûts de développement. Malheureusement, cela crée aussi une dépendance forte à Google. Sans accès au code source de Chromium et de Blink, la plupart de ces navigateurs ne pourraient pas exister.
Si Google décidait d’abandonner le développement de ces projets, la plupart des navigateurs modernes cesseraient tout simplement de fonctionner. Même le caractère open source de ces projets ne sauverait pas nécessairement les meubles. Développer un navigateur comme Chromium, mais surtout un moteur de rendu comme Blink est une tâche titanesque. C’est bien pour cela qu’il n’en existe plus que trois principaux : Gecko (Mozilla), Blink (Google) et Webkit (Apple). Ces deux derniers sont d’ailleurs des branches éloignées d’un autre moteur désormais tombé aux oubliettes, à savoir KHTML, issue de la galaxie Linux.
Excepté Google donc, peu d’autres entreprises ont le loisir de maintenir la montagne de code de Blink et de Chromium. Rien n’empêcherait techniquement un collectif de le faire (à la manière de ce que LibreOffice, qui a repris le flambeau d’OpenOffice, par exemple), mais la tâche est ardue, les navigateurs web et les moteurs de rendus étant des logiciels très complexes, notamment du point de vue de la sécurité.
Un web régi par Google, qu'on le veuille ou non
Même Firefox n’est pas épargné par la mainmise de Google d’ailleurs. La grande majorité des revenus de Mozilla proviennent d’un accord passé avec l’entreprise pour faire de Google le moteur de recherche par défaut du navigateur. Pour résumer, si l’on met de côté l’outsider Safari (qui n’est disponible que sur les appareils Apple), l’immense majorité des navigateurs web actuels ont soit une dépendance technique ou économique envers Google.
Et malheureusement, la situation ne risque pas de s’arranger. Après un procès très médiatique qui a failli aboutir à un démantèlement de l’entreprise, le géant du web a été autorisé à conserver Android et Chrome dans son giron. IA ou pas, open source ou non, Blink ou Gecko, on surfe tous plus ou moins sur un web régi par Google.
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