Qualifié pour la troisième fois pour les Finales du World Tour, le double mixte français, médaillé de bronze lors des Mondiaux à Paris début septembre, rêve d’un nouvel exploit face à l’élite de la discipline.
Thom Gicquel et Delphine Delrue commencent à avoir leur rond de serviette à la table des grands en double mixte. Pour la troisième fois de leur carrière, les Français s’apprêtent à disputer les «BWF World Tour Finals», qui sont au badminton ce que le Masters est au tennis. À savoir la cerise sur le gâteau venant récompenser les huit meilleurs mondiaux de leur catégorie. En l’occurrence, pour Gicquel et Delrue, le double mixte. Une qualification que le tandem hexagonal est allé «chercher jusqu’au dernier tournoi», rappelle Delrue. «Ce n’était pas gagné d’avance. On a eu la pression sur les trois derniers tournois. Il fallait faire absolument des résultats précis. Donc il y a une réelle satisfaction d’avoir décroché cette qualification.»
À savoir deux finales consécutives, lors de l’Hylo Open en Allemagne puis à l’occasion du Super 500 de Kumamoto, certes perdues à chaque fois, mais cela suffisait à leur bonheur. D’autant plus après un millésime 2025 de grande qualité, comme le résumait Gicquel : «Cela a été une très bonne année. On a presque réussi tous nos objectifs, à une finale près. On voulait être champions d’Europe, on ne l’a pas été. Mais hormis cela, on voulait se qualifier pour ces World Tour Finales, c’est fait. On visait le Top 5 mondial, pour l’instant on y est. Et enfin, on voulait prendre une médaille aux Championnats du monde à Paris et on y est parvenu. Donc c’est un quasi-sans-faute.» «Sans oublier que l’on a gagné un tournoi, et pas n’importe lequel», ajoute sa partenaire en référence à l’Open d’Indonésie remporté début juin, un Super 1000, soit le niveau le plus élevé du circuit mondial.
5e mondial, le double mixte français a surtout eu le mérite, comme l’évoquait le Tourangeau, de ne pas rater l’évènement majeur de son année, à savoir les Mondiaux organisés à l’Adidas Arena de Paris fin août-début septembre. Dans le même théâtre que celui des Jeux de Paris un an auparavant, une compétition lors de laquelle ils n’avaient pas réussi à survivre à la phase de poules, Delrue et Gicquel ont décroché la médaille de bronze, soit le deuxième podium de l’histoire du badminton français à un tel niveau après celle, du même métal, d’Hongyan Pi en 2009. Une courbe de performances en hausse que les Français associent non pas à un déclic précis, mais au simple fait d’avoir désormais à leur disposition un entraîneur à leur disposition. Ou plutôt trois.
Avec des entraîneurs, la vie est plus belle
«Avant, on n’avait pas de coach», explique Gicquel. «Donc nous étions simplement comme des joueurs de club. Cela fait juste un peu plus d’un an qu’on a trouvé une véritable stabilité de travail, avec un staff qui nous est dédié. Cela offre du calme et de la sérénité pour pouvoir bien travailler à l’Insep. Peut-être que si nous avions eu cela plus tôt, nous aurions pu réussir une année comme celle-ci plus tôt aussi.» Avant d’ajouter : «Pour l’instant, avec les coachs, ça se passe bien. Nous avons la même vision de comment on veut y arriver, nous avons les mêmes objectifs. Donc c’est plutôt cool après n’avoir rien eu pendant longtemps.» Mais aucun des deux n’estime pour autant que leur association a atteint son apogée : «Je ne pense pas», estime Delrue. «Déjà, si on a fait une très belle année, nous n’avons pas été très réguliers pour autant. Il y a quand même eu des moments où notre niveau de jeu a été bas, trop bas. À l’avenir, il faut qu’on arrive à ne pas descendre en dessous d’un certain niveau.» «Je suis d’accord, et je pense également qu’on est encore jeunes», renchérit Gicquel, 26 ans comme son acolyte. «On a encore plein d’expériences à prendre et de progrès à faire. Je pense vraiment que les meilleures années de notre carrière sont toujours devant nous.»
Arriveront-ils à faire mieux sur ces Finales du World Tour qu’en janvier 2021, lors de l’édition 2020 décalée en raison du covid où ils avaient atteint la demi-finale ? «De base, on voit ça comme un bonus parce que notre année est déjà une réussite», précise Delrue. «Après, maintenant qu’on est sur place, on ne peut pas s’empêcher de vouloir aller le plus loin possible et de performer. Mais quoi qu’il arrive, c’est vraiment intéressant de disputer ce genre de tournoi parce qu’on va jouer au moins trois paires du Top 8, ce qui signifie trois matchs de haute qualité et cela n’arrive pas tout le temps de pouvoir emmagasiner autant d’expérience.
Dans le groupe des numéros 1 mondiaux thaïlandais Dechapol Puavaranukroh et Supissara Paewsampran, les Bleus débuteront face aux Chinois Jiang Zhen Bang et Wei Ya Xin, qui les devancent d’une place dans la hiérarchie mondiale. Un match qui, s’il se solde par un succès, peut leur ouvrir de jolies perspectives pour la suite du tournoi. Et pour plus tard, eux qui pensent déjà à Los Angeles où se dérouleront les prochains Jeux olympiques en 2028. «On a un projet, une vision pour arriver jusque là-bas, mais en même temps, on va prendre saison par saison.»

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