Encore raté. Pourtant, même l’actualité avec le spectaculaire casse du Louvre en octobre dernier était de la partie et aurait dû jouer en leur faveur. Mais non. La nouvelle adaptation de « Belphégor ou le Fantôme du Louvre », qui débarque ce 11 décembre sur HBO Max et l’année prochaine sur M 6, est loin de nous avoir convaincus.
En faisant le pari de transposer de nos jours l’intrigue imaginée par Arthur Bernède il y a plus de 60 ans, HBO Max, M 6 et le réalisateur Jérémy Mainguy ratent leur coup. La série frise souvent le ridicule tant les invraisemblances sont nombreuses. Heureusement, les balades nocturnes des caméras autour du musée et en son sein sont très belles.
Pour les plus jeunes, le roman « Belphégor ou le Fantôme du Louvre » nous plonge au cœur du plus célèbre musée au monde où d’étranges phénomènes se produisent. Un mystérieux fantôme surnommé Belphégor hante les galeries et commet des vols inexpliqués, semant la terreur parmi le personnel et les visiteurs.
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On s’ennuie très vite
N’est pas Belphégor qui veut. S’attaquer à ce monstre du petit écran était risqué. En 1965, le feuilleton en 4 épisodes de 70 minutes, filmé en noir et blanc et adapté du roman de Bernède avec Juliette Gréco dans le rôle clé, avait rencontré un succès assez phénoménal. Demandez autour de vous, il est difficile de trouver des plus de 50 ans qui ne connaissent pas ce mystérieux personnage.
Déjà en 2001, le réalisateur Jean-Paul Salomé s’y était cassé les dents. Malgré un joli casting, Sophie Marceau et Michel Serrault jugés peu attachants et l’intrigue mal ficelée. La critique est sévère et le public boude le film. Cette nouvelle version n’y réussit pas plus.
On y suit Hafsa, jeune restauratrice tout juste embauchée au Louvre, dont la vie va basculer après une étrange rencontre avec un masque millénaire du dieu de l’orage baptisé « Belphégor ». Dès lors, sa vie devient un enfer et la voilà impliquée dans une série de disparitions. Elle entend des voix, des souvenirs et des traumatismes de l’enfance s’invitent à elle, des fantômes la guettent…
On aurait aimé y croire mais rien ne colle dans ce surnaturel. On aurait voulu avoir au moins un peu peur, mais zéro frisson. On nous avait présenté un thriller psychologique addictif, on a eu du mal à aller jusqu’au quatrième et dernier épisode, qui est pourtant le meilleur. Peu crédible, le scénario est décousu et on s’ennuie très vite.
Un cambriolage au trombone…
Trop de scènes absurdes, comme celle où la jeune restauratrice prétexte tard dans la soirée avoir oublié ses clés pour retourner sur son lieu de travail. Et la voilà qui entre dans le musée comme dans un moulin et se balade en pleine nuit entre les salles et les sous-sols sans que personne ne la remarque… Plus tard, on assiste au cambriolage d’une chic galerie d’art parisienne grâce à un simple trombone. Bien sûr, aucune alarme ne sonne.
Hafsa connaît aussi par cœur les églises parisiennes où, là aussi, elle entre comme elle veut, descend dans les cryptes à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Là encore, on a très envie de glisser au réalisateur que nous sommes en 2025 et plus en 1965. Il y a aussi la scène où sa bonne copine, voisine de palier, l’hypnotise en quelques secondes avec un métronome et une lampe de poche. On atteint le paroxysme du grotesque et s’en est agaçant.
Quant au casting, si Shirine Boutella, formidable dans « Papicha », et Kad Merad, qu’on ne présente plus et qui joue le père de l’héroïne, s’en sortent bien, Vincent Elbaz dans le rôle du chef de la sécurité du musée, Aure Atika qui dirige un département du musée, et Nicolas Briançon, le propriétaire du masque, peinent vraiment à convaincre. Rendez-nous Juliette Gréco et Yves Rénier
La note de la rédaction :
2/5
« Belphégor », série de Jérémy Mainguy avec Shirine Boutella, Vincent Elbaz, Aure Atika, Kad Merad. 4 épisodes de 45 mn. Sur HBO Max.




