« C’est une mascarade ! » : le député LFI Aymeric Caron furieux face à la patronne de France Télévisions

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Il devait y avoir du sport. Une confrontation saignante était promise entre la dirigeante de France Télévisions, Delphine Ernotte, et la commission d’enquête sur la neutralité, le fonctionnement et le financement de l’audiovisuel public, voulue par Éric Ciotti et diffusée en direct sur la nouvelle chaîne numérique de CNews. « Acte III » avait promis sur Twitter le rapporteur de la commission Charles Alloncle, (UDR), prêt à en découdre et à publier toutes ses interventions sur son compte X.

Résultat quatre heures de dialogue de sourd, entre questions très politiques et polémiques et des réponses parfois floues ou hors sujet. Nous autres spectateurs avons parfois eu l’impression de lire l’audiovisuel public pour les nuls, et une revue de tweets des détracteurs du service public.

La faute notamment au format même de ce type de Commission d’enquête parlementaire, qui impose des tunnels de questions que les députés des différents groupes politiques posent les uns à la suite des autres, exigeant que la Présidente de France Télévisions réponde en vrac à des dizaines d’interrogations d’un seul coup, en omettant certaines ou promettant d’y répondre plus tard par écrit.

Et au bout de trois heures, la frustration gagne les députés et les esprits s’échauffent chauffer. Notamment ceux des Insoumis Ersilia Soudais et Aymeric Caron. Ce dernier est même furieux que Delphine Ernotte zappe sa question plusieurs de ses six questions notamment sur le manque de neutralité politique de Patrick Cohen, qui sera auditionné la semaine prochaine ou sur le « biais pro-israélien dans la couverture du conflit à Gaza ». Ersilia Soudais, elle, estimait que la dirigeante était « une agente de communication de la macronie ? ».

« C’est une mascarade ! », hurle l’ancien chroniqueur de France 2, obligeant Jérémie Patrier-Leitus, le député Horizon président de la Commission d’enquête à suspendre les débats quelques minutes.

« Monsieur Caron, (…) nous ne sommes pas ici dans une réunion de l’Arcom ou dans un tribunal politique. Si vous n’êtes pas satisfait d’un traitement de l’information par France Télévisions, vous pouvez saisir l’Arcom. (…) Vous ne voulez pas des réponses, vous voulez vos réponses. (…) Ça ne marche pas comme ça une commission d’enquête. Vous posez des questions, (…) et si les réponses ne vous satisfont pas c’est votre problème », lance-t-il dans une séquence particulièrement tendue, où le micro de l’élu Insoumis est coupé.

"Mme Soudais, si vous voulez donner une image lamentable des députés de cette Assemblée, c'est votre droit", dit @JPatrierLeitus à la députée LFI. "On se calme immédiatement. [...] Ne mettez pas en cause ma présidence." Le président de la commission d'enquête suspend la séance. pic.twitter.com/JgvCUhuK08

— LCP (@LCP) December 10, 2025

«Monsieur Caron, si vous avez quitté l’audiovisuel public pour devenir député, il faudrait peut-être (re)devenir chroniqueur sur les chaînes de France TV , ajoute le président de la commission, taclant son collègue. Une commission d’enquête n’est pas utile uniquement quand elle éclaire la France insoumise. Elle est utile quand elle éclaire les questions des Français.» « Ce n’est pas parce qu’on est la France insoumise qu’on n’a pas le droit à nos réponses», réplique Aymeric Caron.

Sous le regard éberlué de Delphine Ernotte, le député Jérémie Patrier-Leitus croise ensuite le fer avec Ersilia Soudais, très remontée. « Madame Soudais, si vous voulez donner une image lamentable des députés de cette Assemblée, c’est votre droit. On se calme immédiatement. (…) Ne mettez pas en cause ma présidence », ajoute-t-il avant de suspendre la séance trois minutes, le temps que tout le monde retrouve ses esprits.

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