«C’est une métamorphose» : après 3 ans et 7,4 millions d’euros de travaux, le muséum havrais dévoile ses trésors

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Ceux qui le connaissaient depuis des années ne vont pas être dépaysés. Ceux qui vont le découvrir vont apprécier ses nouvelles salles et son accessibilité repensée. Seuls la grande girafe et l’impressionnant rhinocéros naturalisés ont quitté l’escalier central d’où une grue était venue les décrocher quelques mois avant la fermeture pour travaux du muséum d’histoire naturelle du Havre (Seine-Maritime). Trois ans de chantier et une enveloppe de 7,4 M€ ont été nécessaires avant sa réouverture ce samedi 13 décembre.

Au-delà de l’aspect structurel de l’opération – avec en particulier la restauration de sa façade, le remplacement de sa couverture et l’installation d’un nouveau système de traitement de l’air -, le public va bénéficier de plus de place, avec deux niveaux supplémentaires ouverts à la visite. D’une interactivité réinventée. Et de l’installation d’un ascenseur, indispensable pour permettre à tous de circuler entre les étages.

« C’est une métamorphose dans la manière de présenter nos collections, mais qui garde l’identité d’un lieu auquel les Havrais sont attachés », résume Anne Liénard, la directrice d’un établissement en fête durant tout ce week-end d’ouverture.

La collection d’animaux naturalisés détruite dans un bombardement

Parmi les incontournables, la salle consacrée à la biodiversité actuelle, réunissant mammifères et oiseaux en passant par les espèces marines ou les insectes. Avec autour de 160 animaux naturalisés présentés. Dont certains, comme le panda roux ou le varan de Komodo, viennent tout juste de rejoindre les collections. Une toute petite partie des 14 000 pièces stockées dans les réserves pour un total de 250 000 biens conservés.

« L’une des spécificités de notre muséum, c’est que la majorité des animaux naturalisés sont récents car la quasi-totalité avait été détruite lors de l’incendie provoqué par les bombardements de 1944 », détaille Gaëlle Beau, en charge des collections des sciences de la vie.

Juste à côté, l’espace dédié à la biodiversité du passé associe, parmi de nombreux trésors, un écran géant, pour une plongée en Normandie il y a plusieurs dizaines de millions d’années, à un squelette de stégosaure reconstitué à l’échelle. Une rareté, même si l’ensemble du puzzle n’est pas complet. « C’est la première fois qu’il est présenté de cette manière », se félicite Javier Párraga, en charge des Sciences de la terre. « Auparavant, les os étaient rangés dans des vitrines. Aujourd’hui, ils reprennent vie en quelque sorte ». Tout comme les minéraux, brillant de mille feux, dans une galerie dédiée située juste au-dessus.

Et puisque l’ambition du site est d’être une destination ouverte à toute la famille. Une forêt normande est réservée aux plus petits, un endroit où passerelles, toboggan et tunnels s’enchevêtrent et dans laquelle de petits animaux jouent à cache-cache.

Enfin, impossible de ne pas faire une halte dans le cabinet d’arts graphiques, consacré à l’œuvre du dessinateur et naturaliste havrais Charles-Alexandre Lesueur, embarqué en 1800 vers les terres australes, encore mystérieuses. Plus de 200 ans ont passé. Et pourtant, la finesse de son trait et son sens de l’observation sont toujours aussi bluffants. Presque plus connu de l’autre côté de la planète que dans sa Normandie natale, il bénéficie désormais d’un lieu à la hauteur de son talent.

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