Carnet du peintre David confisqué par les nazis : le château de Versailles appelle une famille spoliée à se manifester

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Il va falloir « des recherches complémentaires ». Mais le château de Versailles a appelé ce lundi les descendants du propriétaire d’un carnet du peintre David, confisqué par les nazis pendant l’Occupation, à se manifester afin de vérifier que l’œuvre correspond bien à celle conservée dans ses collections, a-t-il indiqué.

Ce carnet d’esquisses de Jacques-Louis David (1748-1825) préfigurait « Le Serment du Jeu de paume », tableau inachevé du peintre consacré à l’un des moments clés de la Révolution.

Selon une information révélée par la cellule investigation de Radio France, un descendant du propriétaire de cette œuvre, dont la confiscation avait été signalée à l’État en 1945, a découvert sa présence dans les collections du célèbre château des rois de France. Les journalistes ont expliqué avoir aisément pu, à partir de données publiques, remonter l’origine de la pièce.

Il est « assez probable » que le carnet corresponde « à celui dont nous parle la famille », a déclaré à l’AFP Laurent Salomé, directeur du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. Interrogé par l’AFP, le ministère de la Culture a également évoqué « un faisceau d’indices importants ».

Pas de « dissimulation »

« La provenance de cet objet n’avait pas encore été examinée » mais « allait l’être », a assuré le ministère, expliquant qu’il n’existait pas « d’outils permettant de confronter automatiquement les œuvres signalées spoliées après la guerre avec les œuvres des collections publiques ».

Le château de Versailles a précisé avoir acquis le carnet en 1951 auprès d’un « marchand sérieux et qui permettait de n’avoir aucun doute sur une provenance, en particulier de spoliation de familles juives pendant la guerre ». Un autre exemplaire d’un carnet de David se trouve au Louvre, où une exposition célèbre les 200 ans de la mort du peintre aux nombreux chefs-d’œuvre.

« Je ne sais pas pourquoi on suppose qu’il y a une intention quelconque de dissimulation chez nous, alors qu’au contraire, on ne demande qu’à faire avancer la recherche et à prendre les mesures qu’il faut s’il y a un problème dans l’historique de l’œuvre », a poursuivi Laurent Salomé.

Une équipe d’une dizaine de personnes travaille sur la provenance des objets, selon le directeur. Néanmoins, « si vous n’avez pas le nom (du propriétaire spolié, NDLR), vous cherchez un trésor dans la forêt de Compiègne, c’est sans espoir », a-t-il comparé, regrettant ne pas avoir eu de contact avec la famille concernée jusqu’à présent. Une fois les vérifications faites, « une procédure » peut s’enclencher et déboucher sur une indemnisation ou une restitution, a-t-il ajouté.

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