La politique des petits pas. Doucement mais sûrement, le champion d’Europe entrevoit une qualification pour le prochain tour de la Ligue des champions malgré son match nul concédé ce mercredi soir à Bilbao (0-0), le premier de sa saison sur la scène européenne. L’horizon des 8es de finale n’est pas encore tout proche, alors qu’il reste deux matchs à disputer (Sporting Portugal à Lisbonne, le 20 janvier et Newcastle au Parc, le 28), mais ce point du nul rapporté de la fournaise de San Mamés rapproche le PSG d’une place dans le top 8 synonyme de 8es et d’un objectif si difficile à accrocher lors de la précédente campagne. Après cinq journées, il occupe la troisième place au classement avec 13 points au compteur.
Dans les entrailles du stade de l’Athletic Bilbao, les hommes de Luis Enrique avaient du mal à masquer leur amertume, conscients de ne pas avoir été suffisamment tranchants pour s’assurer, a minima, une qualification pour les barrages.
« Il y a un peu de frustration et c’est normal, car on est une équipe qui aime gagner, souffle Nuno Mendes. On est frustrés par rapport à notre manière de jouer, on aurait pu mieux contrôler le match. On n’était pas à notre niveau mais c’était un match à haute intensité. On ne sait jamais ce qui peut se passer pour la suite. Dans deux matchs tout peut changer ! Je pense qu’on devra être à notre maximum pour réussir à gagner le prochain match et se rapprocher de la qualification. »
Trois points d’écart avec le 15e
L’arrière gauche a bonne mémoire et sait mieux que personne que le scénario de cette phase de ligue à 36 équipes peut évoluer à tout moment. Encore plus lors de cette saison où trois points, seulement, séparent Paris, sur la troisième marche du podium, du FC Barcelone, 15e. Les partenaires de Marquinhos espèrent donc se mettre à l’abri le plus rapidement possible pour ne pas alourdir leur calendrier.
« Pour les Parisiens, c’est sans doute la priorité de se qualifier directement en 8es parce que ça enlève deux matchs et un peu de fatigue, remarque l’ancien milieu du PSG, Peter Luccin. Mais ils ne vont pas se taper la tête sur les murs s’ils n’y arrivent pas. Et si c’est une question d’adversaire et de tableau plus favorable, Paris peut affronter n’importe quel adversaire, il n’y a aucun problème. »
L’optimisme est en tout cas de mise. Avec treize points, le PSG possède déjà son total de la saison dernière, celui qui lui a permis de disputer les barrages contre Brest avant d’arriver lancer vers la suite de la compétition. « Il va falloir prendre beaucoup de points jusqu’au bout. Je pense qu’on doit gagner au moins un match de plus », prophétise l’entraîneur. On pourrait ajouter : et ne pas perdre l’autre. Avec quatre points de plus, contre le Sporting à Lisbonne puis face à Newcastle à domicile, le PSG devrait assurer le top 8.
« Nous sommes mieux que la saison dernière »
Mais ce serait beaucoup plus clair avec deux succès lors des deux dernières rencontres. Pas uniquement du point de vue comptable mais pour entretenir une dynamique comme la saison passée. Même si en cas de qualification directe, Paris passerait plus d’un mois sans Ligue des champions, avec tout février pour penser à la suite. Surtout, la conviction de l’Asturien vient d’une bonne nouvelle, avec le retour des joueurs offensifs à la compétition.
Si le PSG cumule les problèmes derrière avec la nouvelle blessure de Marquinhos (adducteur), après celle d’Achraf Hakimi et de Lucas Beraldo, Ousmane Dembélé est revenu dans le décor tout comme Désiré Doué, ce mercredi à Bilbao. Difficile d’imaginer le même score avec les deux derniers présents sur la pelouse de San Mamés dès le départ. Ou de passer 90 nouvelles minutes en Ligue des champions le 20 janvier à Lisbonne sans marquer.
D’ailleurs, malgré son 0-0, Paris possède toujours la meilleure attaque de la C1 (à égalité avec Dortmund). « Après ce début de saison très particulier, je suis très motivé pour récupérer tous les joueurs après Noël, glisse le coach espagnol. Mais je suis très content de ce que j’ai vu ces derniers mois. En tant qu’équipe, nous sommes mieux que la saison dernière. »
Il martèle ici en public le mantra développé en interne. Qui consiste à se féliciter - à juste titre - d’avoir plus que limiter la casse pendant les défections d’une moitié de titulaires si l’on compte les longues blessures de Dembélé, Doué, Marquinhos, Neves, Ruiz, Hakimi plus quelques pépins par ci, par là pour d’autres. Et de penser qu’avec le retour des cadres, Paris redeviendra lui-même. C’est-à-dire infernal pour ses adversaires.




