Dans son nouvel album, Luz Casal chante avec Carla Bruni

Luz Casal figure parmi les rares chanteuses espagnoles à avoir su s’imposer sur la scène internationale. Europa Press/ABACA

Elle avait conquis le public international avec son célèbre Piensa en mi. Dans son nouvel album, la chanteuse espagnole Luz Casal marie le temps d'un duo sa voix de velours à celle de Carla Bruni, en reprenant She de Charles Aznavour. Dans ce 17^e album studio, ¡Bravo!, l'artiste de 67 ans dévoile dix titres, dont cinq nouvelles chansons et cinq reprises. Des classiques de la musique latino-américaine mais aussi des morceaux rock ou du fado, qui est un genre musical portugais, avec une version de Lagrima d'Amalia Rodrigues.

« Les reprises font partie de mon univers », confie à l'AFP Luz Casal lors d'un passage à Paris, « cela permet de se glisser dans une histoire qui n'est pas la sienne » et « de la transformer comme si on l'avait vécue soit même ». Avec la chanteuse Carla Bruni, elle propose Ella, une adaptation de She de Charles Aznavour. La première y chante en espagnol et la deuxième en français. « Carla a cette voix si sensuelle et si différente de la mienne. Cette collaboration était franchement inattendue et j'en suis très satisfaite », souligne l'artiste espagnole.

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Luz Casal entretient un lien privilégié avec la France, son deuxième public après l'Espagne. Avant Carla Bruni, elle avait déjà chanté, entre autres, avec Pascal Obispo (Soledad) et réinterprété un duel au soleil d'Étienne Daho.

Le coup de projecteur grâce à Pedro Almodóvar

Luz Casal était inconnue hors d'Espagne avant la sortie en 1991 du film Talons aiguilles de Pedro Almodóvar. Elle y chante d'un timbre suave Piensa en mi, qui dépeint si bien la tristesse et s'inscrit à jamais dans l'univers du célèbre réalisateur. L'enregistrement de ce boléro déchirant d'Agustin Lara fut l'un des « plus beaux jours » de sa vie : « Je ne sais pas ce qu'en pensera le public mais je pense qu'on a fait un excellent travail », avait-elle dit à la sortie du studio.

Elle a commencé sa carrière dans les années 1980, avec des titres essentiellement pop-rock, dont Rufino, l'un de ses premiers succès. Cette rencontre avec Pedro Almodóvar lui a permis « d'aborder d'autres registres », et « de grandir », affirme-t-elle. Combative, Luz Casal évoque souvent la maladie dans ses chansons. Elle a dû lutter contre deux cancers en 2007 et 2010.

Dans ce nouvel album, elle chante Nada es imposible (Rien n'est impossible), qu'elle a écrit elle-même, basée sur l'histoire d'une jeune espagnole souffrant de sept maladies rares. Un titre qui donne « des tonnes d'espoir », selon elle. Dans la chanson El blues de la cebolla (Le blues de l'oignon), elle réaffirme ses convictions féministes. « Je n'abandonnerai jamais mes revendications, je serai toujours une personne au caractère rebelle, je pense qu'on peut toujours améliorer les choses », confie-t-elle. Luz Casal sera en concert à Paris en janvier, avant Lyon et Roubaix au printemps.