Disparition de Medhi Narjissi : pour le Comité d’éthique, des «manquements» mais pas de procédure disciplinaire contre la FFR

il y a 2 day 4

Par Ar. C.

Le 10 décembre 2025 à 13h21

Une plaque à la mémoire de Medhi Narjissi a été apposée à côté de la plage de Bias Beach, où le drame a eu lieu.

Une plaque à la mémoire de Medhi Narjissi a été apposée à côté de la plage de Bias Beach, où le drame a eu lieu. BackpagePix / Icon Sport

Les parents du jeune rugbyman disparu en mer en Afrique du Sud avaient saisi le comité fédéral d’éthique et de déontologie du rugby français pour dénoncer les responsabilités de la FFR.

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Le 7 août 2024, le jeune joueur du Stade Toulousain Medhi Narjissi disparaissait en mer, emporté par une violente vague à Bias Beach, en Afrique du Sud, lors d’un stage avec l’équipe de France des moins de 18 ans. Il avait été piégé par les courants de cette plage réputée dangereuse, comme l’avertit un panneau près des escaliers plongeant vers l’anse. Deux membres de l’encadrement des U18 français, l’ancien manager Stéphane Cambos et le préparateur physique Robin Ladauge ont été mis en examen par la justice française pour homicide involontaire.

Depuis, la famille Narjissi attend des réponses de la Fédération française de rugby (FFR) et de la justice. En juin dernier, Jalil et Valérie Narjissi, ses parents, avaient saisi le comité fédéral d’éthique et de déontologie, indépendant de la Fédération et de la Ligue, qui est, selon ses statuts, «chargé de veiller à l’application de la charte d’éthique et de déontologie du rugby et au respect des règles d’éthique, de déontologie, de prévention et de traitement des conflits d’intérêts».

En images, l’hommage de la famille de Medhi Narjissi en Afrique du Sud un an après le drame

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Selon les informations que s’est procurées Midi Olympique, le Comité d’éthique estime que ce drame a eu lieu dans un «contexte particulièrement complexe et troublé, issu de la concomitance de la succession à l’ancienne équipe dirigeante et de l’actualité du moment» mais que «les manquements analysés» et reprochés à la FFR et à son président Florian Grill ne justifiaient pas la saisine d’un organe disciplinaire. Il n’y aurait pas eu, par ailleurs, insuffisance d’accompagnement de la part de la FFR et de Florian Grill.

Alors que la famille Narjissi pointe du doigt la responsabilité directe de la FFR dans la disparition de leur fils, le Comité d’éthique avance que les dysfonctionnements ne sont pas imputables à l’instance dirigeante. La FFR avait mis en cause dans un rapport d’enquête interne l’encadrement, estimant notamment que «la décision d’organiser une séance de récupération dans l’eau sur la plage de Dias Beach a été prise sans considérer la dangerosité du site».

Florian Grill «est responsable de ce drame. Il doit assumer»

L’enquête administrative menée parallèlement par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) soulignait que «la séance est pourtant mise en place, dans une forme d’improvisation qui rend possible le drame». Pour la Fédération française, ces défauts de préparation - qu’elle ne nie pas - sont à séparer du drame qui relève, selon elle, des responsabilités de l’encadrement.

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Dans une interview accordée au Figaro en août dernier, l’ancien talonneur Jalil Narjissi avait clairement accusé le président de la FFR, Florian Grill. «Il ne nous a jamais accompagnés alors qu’il en avait la possibilité, contrairement au Stade Toulousain, qui a été très présent et est toujours avec nous. Il aurait pu repousser les élections fédérales pour être à nos côtés, comme le demandait un grand nombre de ses colistiers, et cela aurait été tout à son honneur, mais il ne l’a pas voulu. Il faut arrêter de dire que c’est seulement la colère d’un père qui parle. Oui, je suis un père en colère des graves défaillances qu’il y a eues dans cette histoire et je veux le crier haut et fort, avait-il tonné. Je veux que lui et toutes les personnes de son comité directeur, qui ne disent rien et cautionnent, assument leurs responsabilités. On ne laissera rien passer et on ne va pas lâcher toutes ces personnes. Ils ne vont pas nous endormir avec un hommage ou un bouclier. Notre fils ne sera pas oublié.»

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