L’agglomération de La Rochelle (Charente-Maritime) entend devenir d’ici 2040 « le premier territoire urbain littoral à afficher un bilan zéro carbone ». Formulée en 2019, la promesse reste ambitieuse. À quelques mois des élections municipales et communautaires, les élus et membres du « consortium La Rochelle Territoire Zéro Carbone » viennent de dresser un état des lieux de leur « feuille de route ».
Le résultat se veut des plus optimistes : « Un quart du chemin a été parcouru vers la neutralité carbone », affirment ainsi l’agglomération, la ville, le port de commerce, l’université et le parc bas carbone Atlantech. Selon eux, l’empreinte carbone aurait diminué « d’environ 15 % » depuis 2019. « Oui, nous sommes sur le chemin », se félicite Jean-François Fountaine, le président de l’agglomération en vantant « une politique de territoire, pas une notion technocratique ».
« L’offre des TER arrive à saturation »
Le transport reste responsable du tiers des émissions de CO2 à l’échelle de l’agglomération rochelaise. Mais la fréquentation des gares a bondi de 42 % entre 2019 et 2024, soulignent les membres du consortium. « L’offre des TER arrive à saturation. La région Nouvelle-Aquitaine doit plus nous accompagner », a complété Jean-François Fountaine. Les bus ont, eux, effectué près de 11 millions de « voyages » en 2024, « soit 6 % de plus qu’en 2023 ». L’agglomération dispose par ailleurs de 545 kilomètres de pistes cyclables (218 kilomètres supplémentaires depuis 2019).
Bâtis à Lagord, le parc bas carbone Atlantech et ses logements à faibles émissions se veulent « une vitrine » dès qu’il s’agit d’aborder le secteur du bâtiment. Ils reflètent « la manière de vivre que l’on va léguer à nos enfants », résume Katherine Chipoff, la présidente de l’association Atlantech.
Autre sujet de satisfecit : les 8 000 foyers et les 2 200 rénovations accompagnés par la plate-forme de rénovation énergétique de La Rochelle lancée en 2021. Soit, selon les calculs retenus par l’agglomération, 8500 tonnes de CO2 évitées en 4 ans. Parmi les plus gros émetteurs de CO2 de l’agglomération, le port de commerce affirme de son côté avoir réduit ses émissions directes de 20 % depuis 2019.
Encore des projets à venir
« Tout ce qui a été fait est colossal », estime de son côté Thibaut Guiraud, le maire de La Rochelle. L’élu et probable candidat aux municipales s’est félicité de l’un des bilans de sa commune : « 50 % des cours d’école ont été désimperméabilisées » ces dernières années.
Les membres du consortium mettent en avant bien d’autres réalisations (production d’électricité, réduction des déchets, etc.) et autant de projets en devenir. Nombre d’entre eux utilisent des leviers communs et pourraient contribuer à diminuer les émissions de CO2 autant qu’à améliorer la qualité de l’eau, de l’air ou des sols.
Un chemin étroit qu’il faudra encore amplifier et faire accepter. Jean-François Fountaine qui passera bientôt la main à d’autres le résume ainsi, désormais : « Nous ne résoudrons pas la crise climatique seulement avec des technologies, il faudra aussi de la sobriété ».




