Faisant le point sur le conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement a insisté sur le fait que le budget de l’Etat est « plus politique et plus difficile » que le PLFSS, voté mardi par l’Assemblée.

Live animé par Minh Dréan et Christophe Sales

Le premier ministre Sébastien Lecornu et le ministre de l’économie et des finances, Roland Lescure, quittent le palais de l’Elysée à l’issue du conseil des ministres, à Paris, le 10 décembre 2025. - BERTRAND GUAY/AFP Le premier ministre Sébastien Lecornu et le ministre de l’économie et des finances, Roland Lescure, quittent le palais de l’Elysée à l’issue du conseil des ministres, à Paris, le 10 décembre 2025. BERTRAND GUAY/AFP

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Budget de la « Sécu » : à l’Assemblée, le douloureux apprentissage du compromis

Le vote de mardi à l’Assemblée nationale, où les députés ont adopté un texte qui ne satisfait personne mais qui apparaît acceptable à une majorité, peut contribuer à faire évoluer la culture parlementaire française, voire préparer les esprits à de futurs « contrats de coalition ».

Bonjour curieuse et dubitative,

Merci pour votre question ! Une commission mixte paritaire est convoquée par le gouvernement, après lecture d’un projet ou d’une proposition de loi à l’Assemblée nationale et au Sénat, pour trouver un compromis sur ce texte.

Les 14 parlementaires titulaires (accompagnés de suppléants) chargés d’examiner le projet de loi de finance (PLF) 2026 ne sont pas choisis au hasard. Ils sont désignés en fonction du poids politique de leur groupe dans chaque chambre. Ainsi, sur les sept sénateurs, on compte cinq proches de la majorité gouvernementale : trois élus Les Républicains (LR), un du groupe Union centriste et un autre du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (composé d’élus de Renaissance), face à deux socialistes.

A l’Assemblée, les groupes Ensemble pour la République (qui rassemble les députés Renaissance), La France insoumise (LFI), Droite républicaine et celui des socialistes ont chacun un siège de titulaire, tandis que le Rassemblement national (RN) en a deux. La dernière chaise se partage à tour de rôle entre les groupes des députés écologistes, MoDem et Horizons, selon la « règle du tourniquet ». Ensuite, pour savoir quel parlementaire y va, ce sont les groupes qui le décident en interne. On retrouve généralement les spécialistes du sujet qui suivent les débats depuis le début.

Robin Richardot

En commission des affaires sociales, les sénateurs ont décidé de s’opposer au budget de la Sécurité sociale, permettant son retour rapide à l’Assemblée

Le projet de budget de la Sécurité sociale, adopté mardi par les députés, est de retour au Sénat pour quelques jours seulement : les sénateurs ont décidé mercredi en commission de s’y opposer d’emblée vendredi, permettant son retour rapide à l’Assemblée en vue d’une adoption définitive.

Le processus parlementaire impose, en effet, au gouvernement de repasser par le Sénat avant de donner le « dernier mot » à l’Assemblée nationale sur le texte. Le Sénat se penchera dessus vendredi matin. Un léger doute subsistait ces derniers jours sur l’attitude de la Chambre haute, dominée par la droite, vivement opposée aux compromis parlementaires trouvés sur ce budget de la « Sécu » (PLFSS) à l’Assemblée nationale.

Le Sénat aurait pu vouloir examiner le texte en bonne et due forme et jusqu’au bout, ce qui aurait pu retarder un peu le cheminement législatif de ce PLFSS. Mais la question a été tranchée mercredi matin en commission des affaires sociales. Les sénateurs se sont positionnés très largement en faveur de l’adoption d’une « question préalable », c’est-à-dire une motion leur permettant de rejeter d’emblée l’ensemble du texte.

Les débats au Sénat ne devraient donc durer que quelques heures vendredi matin, avant le retour du budget de la « Sécu » la semaine prochaine à l’Assemblée nationale, à une date qui reste encore à confirmer. Plusieurs députés évoquent mardi 16 décembre pour cette lecture décisive.

« Se lancer dans une seconde lecture, compte tenu du nombre de désaccords que nous avons, ce serait peine perdue. Nous arrivons au bout du processus. Le Sénat est têtu sur la réduction de la dette, mais on ne veut pas non plus obstruer le débat », a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) la rapporteuse générale centriste, Elisabeth Doineau, pour justifier ce choix. Tout en regrettant que le compromis sur le PLFSS ait « oublié toute une moitié du Parlement ».

Le Sénat avait, en effet, voté une copie très différente sur le budget de la Sécurité sociale, s’opposant notamment à la suspension de la réforme des retraites et en aboutissant à un déficit réduit par rapport au texte des députés.

Sébastien Lecornu estime que l’objectif de doter la France d’un budget d’ici à la fin de l’année est « possible ». « C’est ce que nous souhaitons », rapporte la porte-parole du gouvernement

La porte-parole du gouvernement, Maud Brégéon, lors d’une conférence de presse à l’issue du conseil des ministres, à Paris, le 10 décembre 2025. La porte-parole du gouvernement, Maud Brégéon, lors d’une conférence de presse à l’issue du conseil des ministres, à Paris, le 10 décembre 2025.

Maud Bregeon, la porte-parole du gouvernement, fait le point sur le conseil des ministres qui s’est déroulé plus tôt ce matin. Elle revient sur le vote en faveur du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) mardi soir. « Ce n’est pas une victoire du gouvernement ou d’un parti politique mais bien une victoire de députés, de bonne volonté, qui ont su trouver la voie du compromis, sans se renier, en dialoguant et en s’écoutant. Ce n’est ni un texte dégradé ni un texte dégradant », dit-elle.

Concernant le déficit de la Sécurité sociale, sur la base du texte qui a été voté hier, il s’élève bien à 19,4 milliards d’euros, rappelle-t-elle. « Il y a davantage d’économie dans ce PLFSS que dans les trois précédents », et le déficit pour cette année est autour de 23 milliards d’euros.

Le premier ministre Sébastien Lecornu et le ministre de l’économie et des finances, Roland Lescure, quittent le palais de l’Elysée à l’issue du conseil des ministres, à Paris, le 10 décembre 2025 Le premier ministre Sébastien Lecornu et le ministre de l’économie et des finances, Roland Lescure, quittent le palais de l’Elysée à l’issue du conseil des ministres, à Paris, le 10 décembre 2025

Elle souligne que le budget de l’Etat doit encore être voté. « Un budget plus politique et plus difficile », insiste-t-elle. Mme Bregeon, qui rapporte ici les propos de Sébastien Lecornu lors du conseil des ministres, déclare que doter la France d’un budget d’ici à la fin de l’année reste « possible », et c’est ce que le gouvernement souhaite. Elle estime que la « balle est désormais dans le camp du Parlement et significativement de la droite sénatoriale ». « Je suis convaincue que les sénateurs seront aussi force de compromis », assure-t-elle.

Lors du conseil des ministres, Emmanuel Macron s’est félicité du vote des députés, qui « montre notre capacité à faire preuve de compromis et qui met la France sur la voie de la stabilité », selon le compte rendu fait à la presse par Maud Bregeon. Le gouvernement garde « l’objectif d’un déficit inférieur à 5 % » du PIB en 2026, contre 5,4 % attendu cette année, a ajouté la porte-parole.

Le gouverneur de la Banque de France estime que le vote en faveur du PLFSS n’est « qu’une étape franchie »

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a réagi auprès d’Europe 1 au vote de justesse des députés en faveur du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026. « Je relève simplement que c’est une étape franchie », ce n’est « pas du tout la fin de ce chemin », a insisté M. Villeroy de Galhau.

Le gouverneur a aussi rappelé qu’« on ne sait pas aujourd’hui si on va arriver à baisser suffisamment le déficit total ». « On part de 5,4 % du PIB, du poids de notre économie, pour ce déficit total. Il faut être à 3 % dans quatre ans (…). Donc, si on doit faire ce chemin en quatre ans, il faut faire le quart du chemin la première année. C’est pour ça que, moi, j’ai plaidé un déficit à 4,8 % l’an prochain », a-t-il observé.

« Je crois qu’il reste très important d’être aussi proche que possible de ce chiffre de 4,8 % », à la fois « pour sortir de l’étouffement progressif par la dette, parce que les intérêts de la dette prennent de plus en plus notre marge de manœuvre » et « pour ramener la confiance », avance-t-il.

M. Villeroy de Galhau a également annoncé que la Banque de France allait remonter sa prévision de croissance pour 2025 et 2026. « Nous étions à 0,7 % pour cette année, à 0,9 % pour l’année prochaine », a-t-il précisé en ajoutant qu’il ne pouvait pas encore donner de chiffres. L’Insee et le gouvernement ont déjà relevé leur prévision de croissance à 0,8 % pour 2025.

La Banque de France prévoit cependant un ralentissement de la croissance au quatrième trimestre à 0,2 % du produit intérieur brut (PIB), contre 0,5 % au trimestre précédent. « Evidemment, même si on allait à 1 % [de croissance l’année prochaine], ça ne suffit pas. C’est résilient, mais non suffisant », selon le gouverneur. « L’économie, l’activité résistent malgré cette incertitude » politique, estime-t-il, rappelant qu’il y a un an « beaucoup craignaient une récession », qui a été évitée.

Sur Le Monde aujourd’hui

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Les deux lois de finances doivent être promulguées avant le 31 décembre 2025 afin que soient respectés les délais imposés par la Constitution. Plusieurs étapes importantes restent à franchir.

Le gouvernement Lecornu ayant annoncé ne pas vouloir recourir à l’article 49.3, députés et sénateurs sont les seuls à décider de quoi seront faites les finances de l’Etat et de la Sécurité sociale en 2026. Mais le dépôt tardif des projets de loi budgétaires du gouvernement (le 14 octobre) et la lenteur des débats dans l’Hémicycle font planer la menace d’un échec de la procédure.

L’adoption ce mardi 9 décembre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) laisse entrevoir un fragile compromis. Mais, si le calendrier très serré venait à ne pas être respecté, le gouvernement devrait envisager d’autres solutions pour faire adopter un budget minimaliste, en recourant à une « loi de finances spéciale » ou à des ordonnances.

Vous pouvez retrouver ci-dessous, dans le détail, les prochaines échéances concernant le PLFSS ainsi que sur le projet de loi de finance (PLF).

Le déroulé de la journée

  • Emmanuel Macron préside le conseil des ministres à 10 heures.
  • Sébastien Lecornu assiste à la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, à partir de 14 heures, et prend part à la déclaration du gouvernement sur la stratégie de défense nationale.
  • Les formations politiques diront mercredi à partir de 15 heures « si oui ou non elles souhaitent s’engager vers un renforcement de nos armées », comme prévu dans ce budget, a expliqué le chef du gouvernement à l’issue d’une réunion préparatoire. Le vote est prévu à 19 h 30.
  • Au Sénat, toute la journée, en séance publique, il y aura les questions d’actualité au gouvernement puis des discussions sur le projet de loi de finances. Le Sénat doit se prononcer une première fois sur le budget de l’Etat le 15 décembre.

Pour la ministre de la santé, le PLFSS 2026, est un « compromis exigeant, lucide, et responsable »

Sur X, Stéphanie Rist s’est réjouie du vote, mardi soir, en faveur du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2026. Il s’agit d’un « compromis exigeant, lucide et responsable. Il ne résout pas tout, mais il apporte des réponses utiles et attendues par les soignants, les familles et les plus fragiles », écrit la ministre de la santé.

« Avec 3,5 milliards d’euros pour l’hôpital public, nous renforçons les équipes, soutenons les établissements sur tout le territoire et améliorons les conditions d’exercice (… ). Face à un pays où 87 % du territoire est sous-doté, nous accélérons le choc d’accès aux soins avec France Santé : consulter plus facilement, plus rapidement, plus près de chez soi. Ce PLFSS n’est pas un aboutissement mais un socle solide : il évite l’instabilité et prépare les réformes de 2026 », conclut Stéphanie Rist.

La ministre de la santé, des familles, de l’autonomie et des personnes handicapées, Stéphanie Rist, avec la ministre de l’action et des comptes publics, Amélie de Montchalin, à l’issue du vote solennel sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 9 décembre 2025. La ministre de la santé, des familles, de l’autonomie et des personnes handicapées, Stéphanie Rist, avec la ministre de l’action et des comptes publics, Amélie de Montchalin, à l’issue du vote solennel sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 9 décembre 2025.

Avec 247 voix pour, 234 voix contre et 93 abstentions, le chef du gouvernement a déjoué les scénarios les plus pessimistes. Ce premier succès de Sébastien Lecornu atteste ainsi d’une stratégie efficace, mais coûteuse.

Adoption du budget de la « Sécu » : avec la méthode du compromis, Sébastien Lecornu réussit son pari

Par Mariama Darame, Nathalie Segaunes

Sébastien Lecornu a gagné son pari de faire voter le budget de la « Sécu » dans une Assemblée nationale sans majorité, et sans recourir à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet de faire passer une loi sans vote. En parvenant à faire adopter son projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) en deuxième lecture, mardi 9 décembre, le « premier ministre le plus faible de la Ve République », comme il se définit lui-même, a réussi là où ses prédécesseurs, depuis 2022, ont échoué. Et démontré que sa méthode, fondée sur la recherche d’un compromis parlementaire avec le Parti socialiste (PS), portait ses fruits.

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Outre la mesure emblématique sur l’âge de la retraite, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 contient de nombreuses dispositions susceptibles de produire des effets sur le quotidien des ménages et du monde médical, la santé publique et les finances de la « Sécu ».

Vous pouvez retrouver dans l’article ci-dessous les principales mesures figurant dans le texte voté mardi soir.

Pour la présidente de l’Assemblée nationale, le vote en faveur du PLFSS est une « victoire » pour la « démocratie »

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, à l’issue du vote solennel sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 9 décembre 2025. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, à l’issue du vote solennel sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 9 décembre 2025.

« Le vote d’hier est une victoire pour l’Assemblée nationale et pour la démocratie », a estimé la présidente de l’Assemblée nationale, invitée sur Franceinfo dans la matinée. « Les extrêmes, La France Insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN), ont refusé le compromis. À l’inverse, des communistes aux Républicains, tous ont pris part au débat, beaucoup ont cherché l’accord pour répondre aux attentes des Français », a ajouté Yaël Braun-Pivet.

« Je crois vraiment qu’une Assemblée qui discute et parlemente est une meilleure Assemblée que celle avec une majorité absolue qui écrase tout. Adoptons nos procédures de discussion pour plus de compromis encore », a-t-elle encore dit.

Sébastien Chenu (Rassemblement national) estime qu’il s’agit du « pire » budget de la Sécurité sociale qu’on ait eu

Le Rassemblement national, qui s’est opposé ce mardi 9 décembre à l’adoption du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), dénonce par la voix de son vice-président, Sébastien Chenu, sur BFMTV-RMC, les « délires de la Macronie ».

« Ces gens-là ne savent pas faire d’économies, ne savent qu’aller chercher de l’argent dans les poches des Français », dénonce Sébastien Chenu. Pour lui, il s’agit du « pire » budget de la Sécurité sociale, « hors période de crise économique aiguë, qu’on ait eu ».

Sébastien Lecornu mise sur un consensus des députés sur les enjeux de défense

Fort de l’adoption du budget de la Sécurité sociale, Sébastien Lecornu s’attelle à partir de mercredi au tout aussi clivant budget de l’Etat, avec un débat à l’Assemblée nationale sur les enjeux de défense qu’il espère consensuel.

Pour tenter de dégager une majorité, et alors qu’il a renoncé au 49.3, le premier ministre a proposé d’organiser au Parlement plusieurs débats, suivis d’un vote, sur cinq thèmes – défense, narcotrafic, agriculture, énergie, déficit – susceptibles de faire converger les députés. Une démarche inédite en marge de l’examen en soi du budget, qui se trouve actuellement au Sénat.

Les formations politiques diront mercredi à partir de 15 heures « si oui ou non elles souhaitent s’engager vers un renforcement de nos armées », comme prévu dans ce budget, a expliqué le chef du gouvernement à l’issue d’une réunion préparatoire. Il s’agit par ce vote prévu à 19 h 30 de « tirer un consensus » et de « créer un cadre de compromis pour l’avenir », souligne-t-il. Mais une majorité sur le budget de l’Etat sera difficile à trouver, le Parti socialiste ayant obtenu très peu de concessions gouvernementales à ce stade.

Les discussions sur le budget de l’Etat se poursuivront en janvier faute d’accord entre Sénat et Assemblée

« Si un accord est impossible entre l’Assemblée nationale et le Sénat », qui doivent se réunir en « commission mixte paritaire » le 19 décembre, « nous poursuivrons probablement ces discussions en janvier », a annoncé la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, mercredi sur France 2, excluant de facto le recours au 49.3 pour faire adopter le texte sans vote.

La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon (au centre), à l’Assemblée nationale, à Paris, le 9 décembre 2025. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon (au centre), à l’Assemblée nationale, à Paris, le 9 décembre 2025.

Dans ce cas, le Parlement devra adopter d’ici à fin décembre une « loi spéciale », comme l’année dernière, pour permettre la continuité de l’Etat. Concernant le budget de l’Etat, les positions politiques sont beaucoup plus éloignées que sur le budget de la Sécurité sociale, qui devrait, lui, être adopté définitivement la semaine prochaine après un vote positif mardi soir en deuxième lecture.

Après l’avoir complètement réécrit, le Sénat, à majorité de droite, votera le 15 décembre en première lecture sur le projet de budget de l’Etat. De son côté, l’Assemblée l’avait rejeté à la quasi-unanimité. Mme Bregeon a dit espérer qu’on puisse « encore trouver un chemin » entre les deux chambres.

Mais « si la commission mixte paritaire n’est pas conclusive, nous devrons prendre davantage de temps pour discuter, ce qui ne serait pas anormal parce que le budget de l’Etat est plus politique », a-t-elle ajouté.

« Il va falloir trouver 4,5 milliards d’économies dans les comptes de l’Etat », déclare Roland Lescure

« Il va falloir faire des efforts » lors de la préparation du budget global 2026, a prévenu le ministre de l’économie, Roland Lescure, mercredi sur RTL. « Il va falloir trouver 4,5 milliards d’économies dans les comptes de l’Etat », a-t-il souligné.

« On est en train de mettre en œuvre un changement de culture (…). On doit négocier, mais pas comme des marchands de tapis, comme des parlementaires et un gouvernement responsables qui cherchent des compromis », a expliqué le ministre. « Je veux [que le déficit] soit à 5 % et pas au-dessus », a-t-il insisté.

« Ça veut dire qu’effectivement, puisque la prochaine étape [des discussions au Parlement], c’est le budget de l’Etat, la barre est remontée d’un cran. Moi, j’avais parlé d’un 110 mètres haies il y a dix semaines, quand on a commencé. La dernière haie, celle du budget [de l’Etat], elle vient de passer à 1,30 m », a déclaré M. Lescure.

Sous le feu des questions sur l’utilisation par le gouvernement de l’article 49.3 pour éviter un vote du budget de l’Etat qui s’annonce plus difficile encore, dans ces conditions, que celui du budget de la « Sécu » arraché par 13 voix près mardi à l’Assemblée, M. Lescure a affirmé « qu’il n’y aura pas de carton rouge ou de penalty, on joue le match jusqu’au bout en espérant le gagner ».

« L’improbable est devenu possible », a-t-il enfin ajouté. Mais ce n’est « pas mon budget idéal : d’abord suspendre la réforme des retraites, pour un macroniste historique, ça fait un peu mal au ventre », a-t-il conclu.

LFI déposera une motion de censure si le gouvernement utilise le 49.3, affirme Manuel Bompard, député « insoumis »

Manuel Bompard, député des Bouches-du-Rhône et coordinateur de La France insoumise, a déclaré, mercredi sur France Inter, que LFI déposerait une motion de censure si le gouvernement utilise le 49.3 ou des ordonnances pour faire adopter le projet de loi de finances 2026. Manuel Bompard a maintenu que « ce budget est très mauvais pour le pays ».

Manuel Bompard, a estimé que le Parti Socialiste avait « rejoint les rangs de la Macronie » après son vote la veille pour le budget de la Sécurité sociale, tout en appelant Les Ecologistes, qui se sont abstenus, à « se ressaisir ». « La réalité, c’est que quand vous êtes un groupe d’opposition, vous ne votez pas le budget du pouvoir en place », a-t-il dit.

En approuvant le budget de la Sécurité sociale, les socialistes « ont confirmé ce changement d’alliance et ils ont rejoint les rangs de la Macronie agonisante et finissante », a tancé M. Bompard mercredi. « Quant aux Ecologistes, par leur abstention, ils ont laissé passer ce budget de la Sécurité sociale », a-t-il regretté, tout en notant que la « bataille n’est pas terminée », car le texte doit revenir au Sénat vendredi, avant un ultime accord de l’Assemblée.

« S’abstenir, ce n’est pas être content et trouver qu’on a un formidable texte », déclare Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes

« S’abstenir, ce n’est pas être content et trouver qu’on a un formidable texte, sinon nous aurions voté pour », a expliqué Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes et candidate à l’élection présidentielle, mercredi sur Public Sénat. « Si j’avais voté, j’aurais suivi la majorité du groupe (…). Ça a été un long cheminement pour tout le monde », a-t-elle ajouté. « Le vote “pour” aurait été inconcevable (…). Ce n’est pas notre position. »

« Cette méthode Lecornu ne me satisfait pas », mais « c’est quand même un aboutissement du renoncement au 49.3 », a souligné la secrétaire nationale des Ecologistes.

Adoption du budget de la « Sécu » : après plusieurs semaines de suspense, l’Assemblée nationale valide le pari de Sébastien Lecornu

Par Alexandre Pedro, Marie Pouzadoux, Robin Richardot

Le suspense aura été total jusqu’au bout et les vives embrassades sur les bancs des ministres à l’annonce des résultats témoignent de la tension accumulée. Mardi 9 décembre, en nouvelle lecture, l’Assemblée nationale est parvenue à adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. A une courte majorité, à 247 voix contre 234 (et 93 abstentions), la représentation nationale, morcelée et sans majorité, a validé le pari du premier ministre, Sébastien Lecornu, qui avait fait le choix de se passer de l’article 49.3 de la Constitution qui permet de faire adopter une loi sans vote pour parvenir à doter la « Sécu » d’un budget.

Roland Lescure se réjouit d’un vote qui permet « d’avancer collectivement vers la stabilité »

Le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique, Roland Lescure, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 9 décembre 2025. Le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique, Roland Lescure, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 9 décembre 2025.

Roland Lescure, ministre de l’économie, a lui aussi salué l’adoption du PLFSS, « fruit d’un compromis », dans un message sur Bluesky Social, se disant « pleinement mobilisé pour garantir l’équilibre de nos finances et continuer à travailler sur le PLF avec les parlementaires ».

« Je mesure l’effort que cela a représenté pour chacun », afin de parvenir à s’entendre sur le projet de budget de la Sécurité sociale, a souligné M. Lescure, et « je salue la responsabilité des députés qui ont fait le choix d’avancer collectivement vers la stabilité ».

« C’est la victoire du Parlement et celle d’une nouvelle méthode », a-t-il déclaré.

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