Volodymyr Zelensky a été accueilli par le chancelier allemand, Friedrich Merz en vue de négociations sur un plan de paix en Ukraine. La délégation ukrainienne doit ensuite s’entretenir avec les émissaires américains, Steve Witkoff et le gendre de Donald Trump, Jared Kushner.

Le chancelier allemand, Friedrich Merz, avec l’émissaire américain Steve Witkoff et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à Berlin, le 14 décembre 2025. - GUIDO BERGMANN/PRESSE DU GOUVERNEMENT ALLEMAND VIA AFP Le chancelier allemand, Friedrich Merz, avec l’émissaire américain Steve Witkoff et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à Berlin, le 14 décembre 2025. GUIDO BERGMANN/PRESSE DU GOUVERNEMENT ALLEMAND VIA AFP

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Sead Turcalo, historien : « Pour Poutine, la Bosnie et le Kosovo, présentés comme des conflits gelés, sont des outils contre l’Occident »

Par Rémy Ourdan

Sead Turcalo, doyen de la faculté de science politique de l’université de Sarajevo, est professeur de géopolitique et de sécurité internationale. Expert de la Russie, il analyse à la fois la situation en ex-Yougoslavie trente ans après l’accord de paix de Dayton, qui mit fin à la guerre de Bosnie-Herzégovine (1992-1995), et l’influence des politiques russe et américaine, ainsi que celle de la guerre d’Ukraine, dans les Balkans.

Après les pourparlers américano-ukrainiens, l’émissaire américain Steve Witkoff salue « beaucoup de progrès »

« Beaucoup de progrès ont été faits », a salué dimanche l’émissaire américain Steve Witkoff à l’issue d’une journée de discussions à Berlin avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en vue de trouver une issue diplomatique à la guerre menée par la Russie.

La réunion entre le président ukrainien, l’émissaire américain, et Jared Kushner, gendre de Donald Trump, a duré plus de cinq heures et a inclus « des discussions approfondies sur le plan en 20 points pour la paix, les programmes économiques, et davantage », a déclaré l’émissaire sur X, précisant qu’une nouvelle rencontre aurait lieu lundi matin.

Le point sur la situation, dimanche 14 décembre en fin de journée

  • Friedrich Merz accueille Volodymyr Zelensky, Steve Witkoff et Jared Kushner à Berlin. Le chancelier allemand reçoit des délégations américaine et ukrainienne à Berlin en vue de négociations sur un plan de paix en Ukraine soutenu par les Etats-Unis.
  • « Le plan de paix ne plaira pas à tout le monde ». Volodymyr Zelensky répond aux accusations de Donald Trump et affirme que le plan préparé par son pays « comporte de nombreux compromis, sous une forme ou une autre. Nous avons envoyé aux Etats-Unis les derniers commentaires et modifications concernant le plan ».
  • Volodymyr Zelensky pourrait se rendre en Pologne à la fin de la semaine. Le président ukrainien a souligné l’importance des relations de voisinage entre Kiev et Varsovie.
  • Des frappes russes ont visé, dimanche, la ville de Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine, faisant 11 blessés, ont annoncé les autorités ukrainiennes.
  • Le Kremlin qualifie le secrétaire général de l’OTAN d’irresponsable. Dans un discours prononcé jeudi à Berlin, Mark Rutte a affirmé que l’OTAN devait être « prête à l’ampleur d’une guerre que nos grands-parents ou arrière-grands-parents ont endurée », ajoutant que les pays de l’Alliance pourraient être « la prochaine cible » de la Russie.
  • Giorgia Meloni exhorte l’Europe à se réveiller en matière de sécurité. La présidente du conseil italien a qualifié la nouvelle stratégie de sécurité nationale de Donald Trump de « signal d’alarme » pour l’Europe, tout en réaffirmant le soutien de l’Italie à l’Ukraine et en appelant les Européens à assumer davantage leur propre défense.

Après cinq heures d’échanges, les pourparlers entre Volodymyr Zelensky et les émissaires américains se poursuivront lundi, affirme Kiev

Les pourparlers à Berlin entre le président ukrainin, Volodymyr Zelensky, et les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner, aux côtés du chancelier allemand, Friedrich Merz, se sont terminés dimanche après plus de cinq heures d’échanges, a fait savoir Kiev.

Les pourparlers reprendront lundi, Kiev espérant convaincre Washington qu’un cessez-le-feu doit intervenir en Ukraine sans concessions territoriales préalables à la Russie. Ils « ont convenu de continuer demain », a affirmé à la presse le conseiller du président ukrainien Dmytro Lytvyn, précisant que M. Zelensky s’exprimerait lundi sur le sujet.

Un photographe de l’Agence France-Presse a vu le dirigeant de l’Ukraine quitter la chancellerie allemande, lieu de la rencontre, peu avant 21 heures. Outre ce deuxième round de discussions ukraino-américaines, de nombreux dirigeants européens sont attendus lundi soir à Berlin pour accorder leurs positions et peser sur le plan américain pour mettre fin à la guerre mais jugé trop favorable à la Russie.

Bonsoir

Les Etats-Unis disposent de plusieurs mécanismes pour prévenir les conflits d’intérêts des responsables politiques. L’Office of Government Ethics impose des obligations de transparence aux hauts responsables fédéraux, tandis que les inspecteurs généraux, le Congrès et le département de la justice peuvent enquêter et poursuivre d’éventuelles infractions. Mais le président, toutefois, est exempté de certaines règles pénales sur les conflits d’intérêts, et sa famille n’est soumise qu’à un contrôle indirect.

Les démocrates ont listé une série de conflits d’intérêts lors des cent premiers jours du deuxième mandat de Donald Trump. Il y a aussi de lourds soupçons de conflits d’intérêts dans le domaine des cryptomonnaies. Enfin, il y a le cas Jared Kushner, affairiste et émissaire de Donald Trump, son beau-père.

Sur Le Monde aujourd’hui

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Bonsoir,

De gauche à droite, se trouvent Spiro Ballas, conseiller principal du bureau du vice-président J. D. Vance, Josh Gruenbaum, commissaire du service fédéral des acquisitions, responsable des achats publics américains chargé de structurer, encadrer et contrôler les contrats liés à l’aide et à la reconstruction de l’Ukraine, Jared Kushner et Steve Witkoff, le général Alexus Grynkewich, commandant suprême des forces alliées en Europe à l’OTAN, et Chris Curran, du département d’Etat, qui intervient sur les volets diplomatiques et économiques du soutien des Etats-Unis à l’Ukraine, notamment la coordination des sanctions et de l’aide internationale.

La délégation américaine à la chancellerie, à Berlin, autour de Jared Kushner, troisième en partant de la gauche, et Steve Witkoff, troisième à partir de la droite. La délégation américaine à la chancellerie, à Berlin, autour de Jared Kushner, troisième en partant de la gauche, et Steve Witkoff, troisième à partir de la droite.

Faute d’adhésion à l’OTAN, Volodymyr Zelensky réclame des garanties de sécurité contraignantes

Lors d’une conférence de presse sur WhatsApp, le président ukrainien a déclaré que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN avait constitué, dès le départ, la principale option envisagée par Kiev pour obtenir des garanties de sécurité, reconnaissant toutefois que cette perspective n’avait pas été soutenue par l’ensemble des partenaires occidentaux.

M. Zelensky a expliqué que certains alliés, aux Etats-Unis comme en Europe, s’étaient opposés à une intégration de l’Ukraine à l’Alliance atlantique, rendant cette option irréalisable à ce stade.

Dans ce contexte, le chef de l’Etat ukrainien a expliqué que son pays était prêt à accepter un compromis reposant sur d’autres garanties de sécurité, notamment des engagements bilatéraux de la part des Etats-Unis « de type article 5 » de l’OTAN, complétés par des garanties émanant de partenaires européens et d’autres pays alliés.

M. Zelensky a souligné que ces garanties devaient être juridiquement contraignantes et soutenues par le Congrès américain, afin d’éviter toute nouvelle agression russe après un éventuel cessez-le-feu, estimant que le mémorandum de Budapest n’avait pas apporté de protection suffisante par le passé.

Le chancelier allemand, Friedrich Merz, avec Volodymyr Zelensky et le reste de la délégation ukrainienne, face à la délégation américaine, parmi laquelle se trouvent le gendre du président américain Donald Trump, Jared Kushner, et l’envoyé spécial américain Steve Witkoff, dans une salle de conférence de la chancellerie, à Berlin, le 14 décembre 2025. Le chancelier allemand, Friedrich Merz, avec Volodymyr Zelensky et le reste de la délégation ukrainienne, face à la délégation américaine, parmi laquelle se trouvent le gendre du président américain Donald Trump, Jared Kushner, et l’envoyé spécial américain Steve Witkoff, dans une salle de conférence de la chancellerie, à Berlin, le 14 décembre 2025.

Ales Bialiatski, Nobel de la Paix, exhorte l’UE à dialoguer avec la Biélorussie pour stopper la répression

Le Biélorusse Ales Bialiatski, Prix Nobel de la paix en 2022, libéré de prison après un accord entre Minsk et Washington, a appelé dimanche 14 décembre l’Union européenne à négocier avec le pouvoir en Biélorussie pour mettre fin à la répression dans ce pays d’Europe orientale. « Pour la société européenne et les autres démocraties, nous devons mettre fin aux répressions » dans le pays, a-t-il déclaré dans une interview à l’Agence France-Presse (AFP) depuis la Lituanie. « Les répressions sont menées par le régime – à qui d’autre êtes-vous censé parler sinon au régime ? », a-t-il ajouté.

Ales Bialiatski, à Vilnius (Lituanie), le 14 décembre 2025. Ales Bialiatski, à Vilnius (Lituanie), le 14 décembre 2025.

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Face au désengagement américain, Giorgia Meloni exhorte l’Europe à se réveiller

Giorgia Meloni assiste à la rencontre politique Atreju, le 14 décembre 2025 à Rome. Giorgia Meloni assiste à la rencontre politique Atreju, le 14 décembre 2025 à Rome.

La présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, a qualifié dimanche la nouvelle stratégie de sécurité nationale du président américain, Donald Trump, de « signal d’alarme » pour l’Europe, tout en réaffirmant le soutien de l’Italie à l’Ukraine et en appelant les Européens à assumer davantage leur propre défense.

S’exprimant à Atreju, fête annuelle de son parti Fratelli d’Italia, Mme Meloni a estimé que la stratégie de Washington confirmait la volonté des Etats-Unis de se désengager progressivement du continent européen. « Les Américains ont dit plus clairement que par le passé qu’ils entendaient se retirer du Vieux Continent et que les Européens devaient s’organiser pour se défendre seuls », a-t-elle déclaré. « Nous voulons une Italie loyale envers ses partenaires, mais soumise à personne », a ajouté la cheffe du gouvernement, défendant la ligne pro-ukrainienne de Rome. « C’est pour cela que nous avons soutenu l’Ukraine dès le premier jour et que nous continuerons à le faire, par sens de la justice mais surtout pour défendre notre intérêt national et notre sécurité », a-t-elle ajouté.

La dirigeante italienne a également dénoncé une forme de dépendance européenne à l’égard de Washington. « Nous avons délégué notre sécurité aux Etats-Unis pendant quatre-vingts ans en pensant que ce jour n’arriverait jamais, et surtout en faisant comme si cela n’avait aucun coût », a-t-elle lancé.

Mme Meloni a enfin rejeté l’image d’une Europe « inutile », affirmant que le continent restait « une civilisation vivante » appelée à défendre sa liberté. « La liberté a un prix », a-t-elle conclu, affirmant préférer « une liberté coûteuse à une soumission apparemment confortable ».

Emmanuel Macron : « La France est et continuera d’être aux côtés de l’Ukraine pour bâtir une paix robuste et durable »

Dans un message sur X, Emmanuel Macron dit : « Je viens de m’entretenir avec le président [Volodymyr] Zelensky. Américains, Européens et Ukrainiens ne demandons que la paix. Alors que la Russie poursuit sa guerre d’agression, l’Ukraine tient bon. La France est et continuera d’être aux côtés de l’Ukraine pour bâtir une paix robuste et durable capable de garantir la sécurité et la souveraineté de l’Ukraine et de l’Europe sur le long terme. Je remercie tous les négociateurs, ukrainiens, européens et américains, mobilisés pour cet objectif. »

Le Kremlin qualifie Mark Rutte, le secrétaire général de l’OTAN, d’irresponsable pour ses propos envers la Russie

Le Kremlin a jugé « irresponsables » les déclarations du secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, appelant l’Alliance à se préparer à une guerre avec la Russie. Dans un discours prononcé jeudi à Berlin, Mark Rutte a affirmé que l’OTAN devait être « prête à l’ampleur d’une guerre que nos grands-parents ou arrière-grands-parents ont endurée », ajoutant que les pays de l’Alliance pourraient être « la prochaine cible » de la Russie.

Réagissant à ces propos, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré à Pavel Zaroubine, journaliste qui relaie complaisamment la propagande du pouvoir, que ces propos émanaient « d’une génération qui a oublié ce qu’était réellement la seconde guerre mondiale », ajoutant que M. Rutte « ne comprend pas de quoi il parle ».

La Russie rejette régulièrement les accusations de l’OTAN et de plusieurs dirigeants européens selon lesquelles Moscou préparerait une attaque contre un pays membre de l’Alliance, qualifiant ces affirmations de « non-sens » destinés, selon elle, à nourrir une opinion antirusse en Europe.

Pourtant, après la publication en octobre d’un article dans la revue La Vie internationale, du ministère des affaires étrangères russe, prônant la fermeté dans « l’affrontement historique » entre Moscou et l’Occident, Sergueï Karaganov, l’un des idéologues du régime poutinien, a déclaré que la Russie était d’ores et déjà « en guerre contre l’Europe ».

Les délégations ukrainienne et américaine reçues à la chancellerie allemande

Volodymyr Zelensky a été reçu en milieu d’après-midi par le chancelier allemand, Friedrich Merz. Selon une source ukrainienne interrogée par l’Agence France-Presse, le président ukrainien, son négociateur en chef, Rustem Umerov, et le vice-ministre des affaires étrangères, Sergiy Kyslytsya discuteront avec les émissaires américains, Steve Witkoff et le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, qui sont eux aussi arrivés à la chancellerie.

Arrivée de la délégation ukrainienne à la chancellerie allemande, à Berlin, le 14 décembre 2025. Arrivée de la délégation ukrainienne à la chancellerie allemande, à Berlin, le 14 décembre 2025.

Volodymyr Zelensky pourrait se rendre en Pologne à la fin de la semaine

S’exprimant lors d’un point presse en ligne alors qu’il se rendait à Berlin, le président ukrainien a expliqué qu’il pourrait se rendre en Pologne vendredi, soulignant l’importance des relations de voisinage entre Kiev et Varsovie. « Il est très important pour nous de maintenir les relations entre l’Ukraine et la Pologne », a-t-il déclaré, en exprimant la gratitude de Kiev envers Varsovie.

L’ambassadeur d’Ukraine en Pologne a récemment déclaré aux médias polonais que Volodymyr Zelensky pourrait rencontrer son homologue polonais, Karol Nawrocki, avant la fin de l’année. A Londres, le 8 décembre, le président ukrainien avait déclaré qu’il était prêt à se rendre en Pologne pour une première rencontre avec M. Nawrocki. Début décembre, le ministre des affaires étrangères polonais, Radoslaw Sikorski, avait expliqué que le président Zelensky devrait demander une rencontre avec son homologue.

Sur les lieux d’une attaque de drone russe à Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine, le 14 décembre 2025.

A Zaporijia, en Ukraine, le 14 décembre 2025. A Zaporijia, en Ukraine, le 14 décembre 2025.
A Zaporijia, en Ukraine, le 14 décembre 2025. A Zaporijia, en Ukraine, le 14 décembre 2025.

Onze blessés dans une attaque russe contre Zaporijia

Des policiers ukrainiens sur le site d’une attaque russe à Zaporijia, dimanche 14 décembre 2025. Des policiers ukrainiens sur le site d’une attaque russe à Zaporijia, dimanche 14 décembre 2025.

Des frappes russes ont visé, dimanche, la ville de Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine, faisant 11 blessés, ont annoncé les autorités ukrainiennes.

Selon le service des situations d’urgence et l’administration militaire de l’oblast de Zaporijia, les attaques ont eu lieu vers 11 heures. Elles ont endommagé la façade d’un magasin d’une chaîne de distribution, tandis que dans un autre secteur des véhicules ont pris feu et des immeubles d’habitation ont été touchés.

Un secouriste et un policier ont été blessés lors d’une seconde frappe, survenue alors qu’ils intervenaient sur les lieux pour porter assistance après la première attaque, ont précisé les autorités.

Volodymyr Zelensky arrive à Berlin pour tenter de convaincre Washington et l’Europe de rejeter des concessions territoriales ukrainiennes à la Russie

Le président ukrainien est arrivé à Berlin pour des pourparlers dimanche et lundi avec des responsables américains et européens en vue de trouver une issue diplomatique à la guerre, et convaincre Washington de renoncer à son souhait de voir l’Ukraine faire des concessions territoriales majeures à la Russie. Américains et Allemands n’ont rien dit de l’agenda, mais selon le tabloïd allemand Bild, Volodymyr Zelensky doit être reçu dimanche par le chancelier Friedrich Merz.

Les émissaires américains, Steve Witkoff, et le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, sont également présents dans la capitale allemande d’après le journal, qui a publié des photos des deux responsables arrivant à l’hôtel Adlon, voisin de l’ambassade des Etats-Unis et de la porte de Brandebourg.

M. Zelensky doit s’entretenir lundi à Berlin avec le chancelier Merz, son principal bailleur en Europe, et se rendre à un forum économique germano-ukrainien. Puis ils seront rejoints par d’autres dirigeants européens.

Entre diplomatie discrète et affaires florissantes, Jared Kushner tisse sa toile entre Washington, le Moyen-Orient et Hollywood, ses multiples casquettes suscitant interrogations et controverses.

Sans titre officiel à la Maison Blanche sinon d’être le gendre du président, il a orchestré un retour au pouvoir remarquable, et parfois contesté, comme membre du premier cercle de Donald Trump. Ce dernier a notamment confié au mari de sa fille aînée, Ivanka, un rôle-clé dans les pourparlers de paix à Gaza et en Ukraine.

Mais à côté de ce rôle de diplomate officieux du président, Jared Kushner, 44 ans, fils de l’actuel ambassadeur des Etats-Unis en France, s’est aussi impliqué cette semaine, par l’intermédiaire d’Affinity Partners, son fonds d’investissement, dans le projet de rachat de Warner Bros Discovery par Paramount Skydance.

Après la défaite de son beau-père face à Joe Biden en novembre 2020, Jared Kushner a fondé cette société largement financée par l’Arabie saoudite. Selon le magazine Forbes, Jared Kushner est désormais milliardaire.

En septembre, Affinity Partners a racheté pour 55 milliards de dollars Electronic Arts (EA), un des plus grands éditeurs américains de jeux vidéo, aux côtés du Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite (PIF) et du fonds d’investissement américain Silver Lake.

Jared Kushner se défend de possibles conflits d’intérêts entre fonctions publiques et privées et la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, estime que c’est une question « franchement méprisable ». Selon la Maison Blanche, Kushner apporte une « expertise précieuse » au sein de son équipe, même s’il travaille seulement comme « conseiller informel et non rémunéré ». « Le président Trump a un membre de confiance de la famille et un conseiller talentueux en la personne de Jared Kushner », a résumé la porte-parole adjointe, Anna Kelly, auprès de l’Agence France-Presse, invoquant « la réussite » de Kushner au Moyen-Orient. Trump et son envoyé spécial itinérant, l’homme d’affaires Steve Witkoff, « sollicitent souvent l’avis de M. Kushner compte tenu de son expérience des négociations complexes, et M. Kushner s’est montré généreux en apportant son expertise précieuse lorsque cela lui est demandé », a encore dit Anna Kelly.

Lors du premier mandat de son beau-père, Jared Kushner avait négocié les accords d’Abraham (signés en septembre 2020) ayant conduit à la normalisation des relations diplomatiques entre Israël et les Emirats arabes unis, Bahreïn puis le Maroc et le Soudan.

Durant cette période, M. Kushner, qui est juif, a tissé des relations durables avec des Etats du Golfe comme l’Arabie saoudite. Alors que Donald Trump cherchait un cessez-le-feu à Gaza, il s’est de nouveau tourné vers son gendre.

Le président l’a dépêché avec Steve Witkoff pour négocier avec Israël, le Hamas et les puissances du Moyen-Orient. Après l’accord sur Gaza, Jared Kushner a expliqué que son rôle n’était que temporaire et a plaisanté en disant qu’il craignait qu’Ivanka ne change les serrures de leur villa en Floride et ne le laisse pas rentrer s’il restait loin de chez lui.

Pourtant, le mois suivant, les deux émissaires se sont rendus à Moscou pour rencontrer le président russe, Vladimir Poutine. Le principal conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov, a déclaré que Jared Kushner « s’est avéré très utile ».

Les intérêts commerciaux de M. Kushner ont de nouveau suscité des interrogations lorsqu’il est apparu qu’Affinity Partners faisait partie des investisseurs soutenant la bataille de Paramount contre Netflix pour racheter Warner Bros. Cela a ajouté une dimension politique à l’affaire : si ce rachat aboutit, la famille Trump pourrait détenir partiellement CNN, la chaîne d’info la plus honnie du président américain. Le Fonds d’investissement public (PIF) d’Arabie saoudite a versé 2 milliards de dollars en 2022 à Affinity, a rapporté le New York Times. L’Autorité d’investissement du Qatar et Lunate Capital, basée à Abou Dhabi, ont ensemble apporté environ 1,5 milliard de dollars en 2024, avait dévoilé Jared Kushner dans un podcast l’an dernier. Sa société gère désormais 5,4 milliards de dollars, selon un communiqué de septembre.

Une commission des finances du Sénat américain a lancé l’an dernier, avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, une enquête sur Affinity Partners. En trois ans, la société de M. Kushner a empoché 157 millions de dollars de clients étrangers dont 87 millions provenant directement du gouvernement saoudien sans retour sur investissement pour ses clients, notait le sénateur démocrate Ron Wyden, en soulignant « la dépendance totale d’Affinity à l’égard d’un petit nombre d’investisseurs gouvernementaux étrangers ».

« Ce que les gens appellent des conflits d’intérêts, Steve [Witkoff] et moi appelons cela l’expérience et des relations de confiance », a soutenu récemment Jared Kushner sur la chaîne CBS.

Volodymyr Zelensky répond à Donald Trump et dit que « le plan de paix ne plaira pas à tout le monde », mais se dit prêt au « dialogue »

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est dit prêt « au dialogue » avec les responsables européens et américains qu’il doit rencontrer dimanche et lundi à Berlin pour trouver une issue diplomatique à la guerre en Ukraine. « Le sommet à Berlin est important », a déclaré M. Zelensky lors d’une conférence de presse en ligne, précisant que des discussions étaient prévues dans la capitale allemande « aujourd’hui et demain ».

« Je n’ai pas encore reçu de réaction des Etats-Unis d’Amérique. J’ai entendu quelques messages par l’intermédiaire de mon équipe de négociation. Mais je reçois tous les signaux et je serai prêt pour le dialogue, qui commencera dès aujourd’hui », a ajouté Volodymyr Zelensky, selon des propos relayés par l’agence RBK-Ukraine.

Il a aussi répondu aux accusations de Donald Trump, selon lesquelles il serait le seul à ne pas apprécier le plan de paix des Etats-Unis. « On peut commenter tels ou tels propos. Le plan ne sera pas un plan qui plaira à tout le monde. Bien sûr, il comporte de nombreux compromis, sous une forme ou une autre. Nous avons envoyé aux Etats-Unis les derniers commentaires et modifications concernant le plan », a déclaré le président Zelensky.

Selon lui, l’essentiel est que le plan de paix soit aussi juste que possible, avant tout pour l’Ukraine, et qu’il soit efficace. « Ce qui est important, c’est que le plan soit tel qu’après sa signature la Russie n’ait aucune possibilité de lancer une nouvelle, une troisième agression contre le peuple ukrainien », a souligné le président.

Le président a ajouté qu’une journée diplomatique active débute aujourd’hui à Berlin. « Aujourd’hui, c’est une journée ukraino-américaine à Berlin. Bien entendu, je rencontrerai séparément le chancelier Merz et, probablement, ce soir, je verrai également certains de nos dirigeants européens », a-t-il ajouté.

La Maison Blanche a préparé un projet d’accord de paix servant de base à la fin de la guerre, dont la version initiale comprenait 28 points. Après des remarques formulées par l’Ukraine et ses partenaires européens, le document a été révisé et réduit à environ 20 points.

Le chef d’Etat ukrainien a précisé que Kiev n’entretient pas de dialogue direct avec Moscou et que Washington sert d’intermédiaire pour transmettre les réactions russes. Selon lui, si les Etats-Unis et leurs partenaires accentuent leur pression, la Russie devra consentir à des compromis.

Concernant la ligne de front, Volodymyr Zelensky, a réaffirmé la position de Kiev en faveur d’un cessez-le-feu fondé sur le principe « rester là où nous sommes », rejetant les propositions de retrait unilatéral ukrainien ou de zones économiques spéciales dans le Donbass. Il a également jugé indispensables des garanties de sécurité de type « article 5 » de l’OTAN, soutenues par le Congrès américain, ainsi que des engagements européens.

Sur le plan intérieur, Volodymyr Zelensky explique ne pas s’accrocher au pouvoir et se dit prêt à envisager des élections lorsque les conditions sécuritaires le permettront. Il assure œuvrer pour maintenir le niveau de l’aide européenne et obtenir l’utilisation des avoirs russes gelés.

Steve Witkoff et Jared Kushner sont arrivés à Berlin

Jared Kushner à l’Hôtel Adlon, dans le centre-ville de Berlin, dimanche 14 décembre 2025. Jared Kushner à l’Hôtel Adlon, dans le centre-ville de Berlin, dimanche 14 décembre 2025.

Steve Witkoff, l’envoyé spécial du président américain, ainsi que Jared Kushner, gendre de Donald Trump, ont été aperçus dans le centre-ville de Berlin par un photographe de l’agence de presse allemande DPA. Les deux émissaires américains sont à Berlin pour un nouveau cycle de discussions visant à conclure un accord pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

Dans son adresse aux Ukrainiens, samedi soir, Volodymyr Zelensky a déclaré que des responsables ukrainiens, américains et européens tiendraient une série de réunions à Berlin dans les prochains jours.

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