En Loire-Atlantique, le clocher menace de s’effondrer, 50 habitations évacuées

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Il a fallu évacuer d’urgence. Ce mardi 9 novembre, une cinquantaine de riverains de l’église de Saint-Hilaire de Chaléons, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Nantes, n’ont eu que quelques minutes pour rassembler quelques affaires avant de devoir quitter leur domicile. Son clocher haut de 57 m risque de s’effondrer à tout moment.

« Il peut tomber maintenant, dans quelques jours ou jamais, C’est le principe de précaution, qui s’applique », souffle Françoise Relandeau, la maire de cette commune de 2 300 habitants. La décision d’évacuer a été prise en quelques heures après la visite d’un architecte suivie de celle des pompiers.

Un petit côté penché

Ce sont les habitants eux-mêmes qui ont averti les élus : leur clocher avait un petit côté penché. Une inspection par les adjoints a aussitôt été lancée. « Une fois qu’on a ouvert la trappe d’accès à la coupole, on a bien vu que tout était dégradé, raconte Michel Audion, adjoint au maire chargé de l’urbanisme. La pierre est cassée au niveau des joints. »

Avec son gilet bleu, il accompagne ce mercredi les habitants qui doivent retourner chez eux prendre quelques affaires. « Ça fait 57 ans que j’habite au pied du clocher. Michel m’avait informé qu’il y avait une inspection mais je ne pensais pas que ce pourrait être aussi grave », regrette Michèle, 80 ans. « Maintenant qu’on me l’a fait remarquer, je le vois que le clocher est un peu de travers au niveau des colonnes. »

L’ancienne épicière de la place de l’église est revenue chercher quelques vêtements avant d’aller trouver refuge chez sa sœur à quelques kilomètres, dans le bourg voisin de Sainte-Pazanne. « Ça me perturbe énormément, on devait faire le réveillon de Noël avec mes enfants chez moi comme d’habitude. Mais là, est-ce que ce sera possible ? Interroge-t-elle. On ne sait pas. »

Personne ici ne se risque à un pronostic sur le temps que pourrait durer l’évacuation. « J’attends de voir les conclusions des experts, indique la maire. On est aussi en recherche d’entreprises qui peuvent intervenir sur la déconstruction du clocher. » La dépose du sommet – à condition de trouver une grue assez haute – est très sérieusement envisagée. L’église est pourtant très loin d’être à l’abandon. 350 000 euros de travaux ont encore été consacrés cette année à l’édifice religieux dont la commune à la charge.

Le clocher et les colonnes qui ornent son extrémité ont été entièrement refaits en 2000, autant dire hier pour ce genre de monument. En attendant l’école située à l’ombre de l’église restera fermée ce jeudi matin pour une durée indéterminée. « Pour l’instant, nous demandons aux parents que les enfants puissent rester au domicile. S’il n’y a pas de solution, on met à disposition une salle de la Commune pour que les professeurs des écoles puissent accueillir les enfants. »

Une salle qui pourrait ensuite être transformée en école de substitution si le périmètre de sécurité devait être maintenu. Les habitants évacués, eux, prennent leurs dispositions. « Mes parents viennent me chercher pour me ramener en Dordogne, explique Alexandre, 33 ans. Je devais de toute façon y aller pour les fêtes. Je reviendrais le 30 décembre. J’espère que ce sera réglé d’ici là. »

La commune s’employait ce mercredi à trouver des solutions de relogement pour tous ceux qui n’ont pas pu être accueillis chez des proches pour attendre dans les meilleures conditions la fin de cette période d’incertitude.

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