
CHRONIQUE - Dans son dernier livre, Carnets d’un honnête homme, Frédéric Schiffter réhabilite l’idéal du XVIe siècle.
En 2003, il publiait une Métaphysique du frimeur ; vingt ans après, voici ses Carnets d’un honnête homme. Le changement est radical. Frédéric Schiffter est donc un repenti de la frime, un ex-crâneur de plage tourné disciple de Montaigne. Mais comment définir un honnête homme en 2025 ? Tout d’abord, il faut un brin de culture. Un honnête homme a vu tous les Visconti, les Losey, les Bergman. Il a lu avec la même délectation Dostoïevski, Goethe, Flaubert et Chandler. Pour être un honnête homme, il n’est pas mauvais d’être orphelin de père à 9 ans. Cela forge le caractère, surtout si l’on est fils unique. Il ne faut pas s’encombrer inutilement. « Un homme libre se connaît à ce qu’il a les mains vides. »
Un honnête homme, dit Montaigne en 1580, est « un homme mêlé ». Schiffter, qui vit dans le Sud-Ouest, a retenu la leçon de son maître à penser bordelais. Il se mêle de tout : ses carnets baguenaudent d’Emil Cioran à Gaston Lagaffe, en passant par Clément Rosset, qu’il visite à…

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