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Fin décembre à Paris, l’humoriste lira certaines pages de l’œuvre autobiographique et « vertigineuse » de l’évêque d’Hippone.
Passer la publicité Passer la publicitéLa tête pleine de rires et des histoires loufoques qu’ils viennent d’entendre, les spectateurs y font-ils attention ? Il arrive désormais à Gad Elmaleh de clore ses seuls en scène par une petite apostrophe. Il demande au public d’essayer de « pardonner ». Certains, peu au fait de sa trajectoire, rient dans le doute. Les autres devinent là les conséquences du cheminement entrepris par le comique.
En 2020, il réalisait un film, Reste un peu, où il mettait en scène sa rencontre avec la Vierge Marie. Rencontre spirituelle, s’entend. De quoi faire lever des sourcils, selon son témoignage, dans la communauté juive. L’humoriste, qui a reçu une éducation religieuse juive traditionnelle n’a pas abandonné sa religion originelle mais vit, confiait-il au Figaro en janvier, avec « la présence, l’omniprésence de la Vierge Marie ». « Le détour est incroyable. Je l’assume et je l’aime. Après, chacun y voit ce qu’il veut. »
La puissance des Confessions
Après une retraite à l’abbaye (l’expérience lui a inspiré un chapitre cocasse dans son spectacle actuel, Lui-même), après avoir rencontré le pape François (ils ont devisé de football), voici qu’il donnera lecture des Confessions de Saint-Augustin. Le 26 décembre prochain, à la Sainte Chapelle, joyau gothique du XIIIe siècle situé à Paris. Il sera accompagné du quatuor Classik Ensemble, auquel appartient notamment le violoniste David Braccini, membre de l’Orchestre de Paris. David Djaïz, fonctionnaire et essayiste, apportera à ses côtés des éléments de contexte sur le texte.
Pourquoi l’évêque d’Hippone ? « Parce qu’il se révolte, parce qu’il interpelle Dieu. Il s’adresse à Dieu. Je pense que tous les textes qui ont été faits en adresse à Dieu – et je m’y intéresse dans l’islam, dans le judaïsme et dans le christianisme – sont bouleversants. Je pense qu’on a le droit de convoquer, d’exiger Dieu. C’est très touchant », répond Gad Elmaleh, interrogé à ce sujet dans la matinale de Radio Classique. Concerts de jazz, réalisation de film... Le comique est habitué aux pas de côté.
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« Je pense aux adolescents, je pense à mes enfants, poursuit-il. Dans les tourments de l’âme, dans la quête, dans la folie des réseaux sociaux, se dire que ce sont des textes qui datent du IVe siècle et qui sont d’actualité parce qu’ils interrogent l’âme humaine : voilà ce qui me plaît chez Saint-Augustin ». Le Carthaginois s’est converti à 31 ans pour devenir un chrétien tourné vers la vie intérieure et l’une des figures fondatrices de l’Église latine. Promouvant la recherche de Dieu et l’imitation du Christ. Une autre forme de plagiat.
« C’est le projet le plus libre, le plus gratuit de ces dernières années pour moi. C’est un point de départ parce que je ne sais pas où ça va aller », conclut-il sur Radio Classique.
