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Alors que l’ONU avait instauré un embargo sur les ventes d’armes au Rwanda le 17 mai 1994, la Banque de France est accusée d’avoir validé plusieurs virements qui auraient facilité l’armement des forces génocidaires au Rwanda.
Le cimetière de Nyaza, qui abrite les tombes de milliers de victimes du génocide de 1994, près de Kigali, au Rwanda, le 25 novembre 1996. « Elle savait forcément ! » Trente et un ans après l’extermination des Tutsi, la Banque de France est visée par une plainte pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité, accusée d’avoir validé plusieurs virements qui auraient facilité l’armement des forces génocidaires au Rwanda.
La plainte, révélée par le journal Libération et consultée jeudi 11 décembre par l’Agence France-Presse (AFP), a été déposée le 4 décembre auprès du doyen des juges d’instruction du pôle chargé des crimes contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris. Elle vise à établir si la banque centrale française a manqué à ses obligations de contrôle alors que l’Organisation des Nations unies (ONU) avait instauré un embargo sur les ventes d’armes au Rwanda le 17 mai 1994.
Selon les plaignants, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) et ses fondateurs, Alain et Dafroza Gauthier, non seulement la Banque de France n’a pas gelé le compte de la Banque nationale du Rwanda, mais elle a aussi effectué des transferts en sa faveur, pour un montant total de 3,17 millions de francs (soit environ 486 000 euros).
Les fondateurs du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), Alain et Dafroza Gauthier, le 25 octobre 2016. « Il y a sept transferts d’argent entre le 5 mai et le 17 juillet 1994, en plein génocide des Tutsi, de la Banque nationale du Rwanda vers des prestataires. Il s’agit de sommes relativement importantes », souligne Alain Gauthier. « Elle savait forcément ! », assure celui qui se bat pour faire juger les génocidaires depuis trente ans. « Je pense que personne, personne dans le monde entier, mais surtout ici en France, ne pouvait ignorer ce qui se passait au Rwanda à la mi-mai » 1994, ajoute-t-il.
Parmi les bénéficiaires figure notamment la société française Alcatel, soupçonnée d’avoir fourni des équipements de communication aux autorités rwandaises.
Voir le reportage photo | Article réservé à nos abonnés Au Rwanda, bourreaux et victimes assignés à résilience
Achat d’armes ?
Selon des documents rapportés dans la plainte que l’AFP a pu consulter, un versement d’un montant de 435 000 francs a par exemple été effectué au bénéfice d’Alcatel, le 5 mai 1994. Plusieurs témoignages attestent que ce paiement était destiné à l’achat de téléphones satellites, considérés comme un équipement important par le gouvernement intérimaire rwandais, afin de maintenir les communications internationales.
« D’autres versements sont à destination d’ambassades du Rwanda en Egypte ou en Ethiopie. Et on sait aujourd’hui que ces ambassades ont été utilisées pour aller acheter des armes », soutiennent Matilda Ferey et Joseph Breham, les avocats du CPCR, ajoutant que la Banque de France a agi alors même que d’autres établissements européens ont refusé d’émettre ces transferts.
Contactée, la Banque de France a déclaré qu’elle n’avait pu faire que des « recherches sommaires » étant donné le délai « particulièrement court » depuis le dépôt de la plainte. « A ce stade des investigations internes, qui se poursuivent avec la plus grande diligence, rien ne permet de penser que la Banque de France n’aurait pas respecté ses procédures strictes dans le cadre réglementaire et légal applicable à l’époque des faits », a-t-elle ajouté.
« Le génocide des Tutsi n’a pas seulement été l’œuvre de ceux qui tuaient à la machette. Il a été rendu possible par une multitude de criminels en col blanc, qui, confortablement assis dans leurs bureaux, ont autorisé des transferts et signé des opérations dans la banalité administrative, nécessaires à la machine génocidaire », déclarent Matilda Ferey et Joseph Breham.
Des crânes sont exposés au Mémorial du génocide de Kigali, le 4 avril 2024. Le groupe BNP Paribas, accusé par plusieurs associations (Sherpa, Ibuka France et le CPCR) d’avoir financé un achat d’armes au profit de la milice hutu, fait de son côté l’objet d’une enquête judiciaire depuis 2017 pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité. Celle-ci est toujours en cours, selon l’une des associations.
Le génocide au Rwanda a fait plus de 800 000 morts, selon l’ONU, essentiellement des Tutsi exterminés entre avril et juillet 1994.
Le Monde avec AFP
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