Gims en concert à Paris la Défense Arena : 2h10 de tubes, trois titres avec son frère et un public en feu

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Gims a commencé 2025 en fanfare en étant sacré artiste de l’année aux Victoires de la musique. Il finit l’année en triomphe en remplissant cinq fois Paris la Défense Arena en quatre jours. Soit deux cent mille spectateurs réunis jusqu’à lundi soir. L’équivalent de trois stades de France ! Gims célèbre ses 20 ans de carrière avec l’une de ses années les plus fastes. Non seulement son album « Le Nord se souvient : l’odyssée » est le plus écouté de l’année, mais il a détrôné Johnny Hallyday en restant dix-neuf semaines numéro un du top.

Sa chanson « Ciel » est la plus diffusée sur le Web en 2025 avec plus de 250 millions d’écoutes. A 39 ans, Gims est le maître des chiffres : 7 millions d’albums vendus, 8 milliards de streams et 25 millions de fans sur les réseaux sociaux. Et de la scène. Lancée en 2024, sa tournée « Last Winter Tour » a rassemblé un million et demi de spectateurs. Ce vendredi, pour la première de ses cinq dates a Nanterre (Hauts-de-Seine), les 40 000 fans hurlent leur bonheur quand un dragon apparaît sur un immense écran et qu’une voix annonce sa libération d’une forteresse.

Plateforme en apesanteur

Gims apparait sur une plateforme en apesanteur au milieu de l’immense fosse sur une version dance de « Sapés comme jamais » qui donne le ton. Le show est taillé à la démesure de la plus grande salle d’Europe. Derrière sa plate-forme s’étalent ses écrans XXL qui diffusent des images - de lui, du public, d’animation - de haute qualité. Autour de lui, au plafond, une vingtaine de « Toblerone » mobiles éclairent et balancent de la fumée.

LP / Fred Dugit

LP / Fred Dugit

Les milliers de bracelets lumineux distribués à l’entrée aux spectateurs entrent en scène. Tout de blanc vêtu, Gims enchaine les tubes sur un gros rythme. « Brisé », « Hola Senorita » et « Bella ». Après 15 minutes, son premier mot est « whaou ». Répété cinq fois. Des hurlements lui répondent.

« Je ne sais pas pour ou commencer, quel plaisir d’être à la maison, quelle tournée ! Merci d’être là. Il y a beaucoup d’enfants, venus avec leurs parents. Au menu, ce soir, on voyage, on remonte le temps, on est triste, on va danser, on va faire la fête ».

De très jolis piano-voix

« Y a des anciens ce soir ? demande-t-il. Qui est dans le train depuis le tout début ? Depuis 2010 ? Avec la Sexion d’assaut. » Beaucoup de bras se lèvent. Toute la salle bondit et chante quand il reprend « Désolé », « Ma direction » et « Wati by night », les tubes de son premier groupe, qu’il interprète entouré de huit danseurs.

On croit entendre des musiciens mais s’ils existent on ne les voit. Sa plate-forme monte et descend au gré des titres. Elle se transforme en cube et s’élève sur « Reste », son duo de 2018 avec Sting. Le Dard n’est ni là en chair ni en vidéo, mais les invités arrivent. Un quatuor à cordes, puis une pianiste. Surprise, c’est Hélène Mercier, épouse de Bernard Arnault (propriétaire du Parisien Aujourd’hui en France), concertiste canadienne rare sur une scène française hors classique.

Elle accompagne son ami sur de très belles versions piano-voix de « Changer » et « Je te pardonne ». Gims a rejoint une deuxième scène tout en longueur, sous les écrans. Petit détail drôle, qu’il chante langoureusement ou gigote entouré de ses danseurs, il ne quitte jamais sa serviette éponge noire, accrochée à sa main comme un doudou. Et, curiosité, son micro argenté ressemble à une poignet d’épée.

Vitaa, Dadju, Naps...

Vitaa le rejoint pour leur duo « Game over » et reçoit une immense ovation du stade. « Il a retourné l’industrie de la musique cette année, lance-t-elle. Faites du bruit pour mon frère Gims ». Le vrai frère de Gims, lui, vient l’accompagner sur trois titres, « Par amour », « Tu ne le vois pas » - qu’ils interprètent pour la première fois ensemble sur scène - et « Terminal 2 F ». Le public ovationne Dadju.

LP / Fred Dugit

LP / Fred Dugit

« Je n’ai jamais vu une salle aussi remplie, lance ce dernier. Mais c’est normal. C’est le plus grand chanteur français de tous les temps. Je suis son plus grand fan. » Dernier invité du premier soir, le rappeur marseillais Naps partage leur « Best Life » dans une ambiance hyper festive. Il lui annonce qu’il va chanter au stade Vélodrome. « Je serai le premier Parisien à faire le stade Vélodrome à Marseille », se réjouit-il avec son pote.

Impressionnant comme les tubes qu’il enfile comme des perles... Le très pop « Zombie », « La même », même sans Vianney, le très rythmé « Laisser passer », « Je tire » de 2014, les mettent en surchauffe. Ce qui bluffe aussi, c’est que tout le monde les chante fort et par cœur. De l’élève de maternelle avec un casque de protection sur les oreilles à la grand-mère.

Nathan, le spectateur qui rappe devant 40 000 personnes

Il remarque un jeune fan avec une pancarte avec écrit « Loup Garou enseble ». Il fait monter Nathan sur scène et lui fait remarquer qu’il a oublié le n a « Ensemble ». « Cest pas sérieux ». Mais quand il prend le micro c’est du sérieux. Nathan est hyper à l’aise et rappe comme un grand. « Incroyable », conclut Gims. Nathan remercie sa maman avec qui il écoute le chanteur depuis toujours.

Tout le monde filme. Vous allez probablement le retrouver en vedette sur les réseaux sociaux ce week-end. Il demande à Cyrielle, une petite fille qui fête son anniversaire ce soir, de choisir la fin du spectacle. Gims ou maître Gims ? Sa carrière actuelle ou passée ? Comme Cyrielle, tout le monde choisit Gims et ses dernières cartes maîtresses, celles qui ont cassé la baraque cette année avec leurs rythmes africains : « Spider », « Ninao », « Air Force Blanche », « La Parisienne » et enfin « Ciel », le titre le plus écouté en France en 2025.

Pour « Ciel », il plonge la salle dans l’obscurité et demande aux 40 000 spectateurs de lever leurs bracelets blancs au ciel. « C’est passé tellement vite, s’étonne-t-il. Je continue de prendre du plaisir. Je vais avoir 40 ans l’année prochaine, c’est une dinguerie. Je sais, j’en fais 32. » Il jette sa serviette dans le public et salue. Après 2h10 d’un show très généreux et 36 titres, il disparaît comme il était apparu. Sur une plateforme suspendue. Par un jeu de clair obscur. « Encore une, encore une », crient des fans jamais rassasiés.

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