Handball : l’équipe de France joue la carte fraîcheur avant sa demi-finale mondiale

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Par Le Figaro avec AFP

Le 12 décembre 2025 à 10h59

Méline Nocandy

Méline Nocandy ANP / Icon Sport

Tirant les enseignements du dernier Euro où elles étaient arrivées exténuées dans le dernier carré, les Bleues arrivent au top au moment de défier l’Allemagne ce vendredi (17h45).

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Tirant la leçon de l'échec de l'Euro 2024, le sélectionneur Sébastien Gardillou, souvent en concertation avec les joueuses, a balisé le chemin quasiment jusqu'à l'obsession pour que l'équipe de France arrive la plus fraiche possible en demi-finales du Mondial, où elle affronte l'Allemagne vendredi à Rotterdam (17h45). Les Bleues avaient quitté Vienne en décembre 2024 au pied du podium, sur deux défaites (demi-finales et pour la 3e place) et les rotules après un terrible enchaînement Mondial 2023/JO 2024/Euro 2024 en seulement un an, sans compter les matches en clubs.

Une trilogie rehaussée d'un épisode 2 (les Jeux olympiques à domicile) qui leur a «demandé beaucoup d'énergie», selon Tamara Horacek, capitaine au Mondial, qui traînait «dès (la fin) des JO» une fatigue «mentale plus que physique». Mais il a fallu enchaîner dès la fin de l'année et même démarrer une nouvelle aventure sous la houlette de Gardillou, remplaçant d'Olivier Krumbholz.

J’essaie d’aller au plus simple, de moins me diversifier au niveau des formes de jeu

Sébastien Gardillou

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Le nouveau cycle est entamé avec l'entrain et la fougue du débutant, et le sélectionneur estimait avant le Mondial que la France n'avait pu atteindre la finale de l'Euro car «on a perdu beaucoup d'énergie en dehors du terrain parce qu'on était tous enthousiastes, le staff en particulier. On a dépensé un peu trop d'énergie pour pouvoir animer le groupe en dehors», ajoutait-il dans son mea culpa. Celui-ci concernait aussi la charge tactique - «j'essaie d'aller au plus simple, de moins me diversifier au niveau des formes de jeu» - et physique : «Peut-être qu'on s'est entraînés un peu trop lors de l'Euro.»

Sur ce point, les Bleues ont été aidées par l'organisation du Mondial: les sols des salles proposées étant tellement durs, l'encadrement a quasi systématiquement zappé les entraînements. «Et quand on a eu une salle avec un parquet exceptionnel, les buts n'étaient pas fixés» a relevé Gardillou. Le sélectionneur a également préservé au maximum la fraîcheur de ses troupes en répartissant les temps de jeu lors des deux premiers tours, via de nombreux changements.

Un travail harmonieux de communication entre joueuses et staff

Cette demande émanait des joueuses, à entendre Sarah Bouktit, qui s'est félicitée jeudi d'un «management complètement différent» de l'Euro. «(Gardillou) a su écouter les retours qu'on a pu lui faire sur l'Euro. Les filles qui avaient beaucoup joué n'avaient plus de jus (à la fin), avec un sept (de départ) qui jouait beaucoup et très peu de rotations. On lui a dit au début du Mondial que face aux adversaires un peu plus faibles, on pouvait faire tourner», a développé la pivot.

Le sélectionneur a en revanche dès début 2025 choisi de se priver de certaines de ses cadres lors de fenêtres internationales, tant pour les économiser que pour aguerrir de nouvelles joueuses. Grâce Zaadi a par exemple été exemptée, contre son gré, des deux matches amicaux en avril contre les Pays-Bas. Et tant pis si Gardillou, en décidant se priver ou au contraire de convoquer telle ou telle tête d'affiche, doit composer avec des impératifs qui dépassent leur cadre du jeu: «Les réflexions d'ordre marketing entrent en ligne de compte, mais pas que, dans la gestion des charges des athlètes.»

La gardienne Hatadou Sako a, elle, été mise au repos en octobre, à l'occasion des qualifications à l'Euro 2026, après avoir été «beaucoup sollicitée» avec Györ. «D'un côté je me suis dit que j'aurais pu travailler avec les filles, et ainsi peut-être pas faire un début de Mondial aussi poussif. Mais maintenant c'est OK. Il fallait prendre ce repos, il m'a fait du bien. Je suis arrivée ici fraîche mentalement et physiquement. Je pense que, finalement, le choix que Seb’ a fait était le bon choix», a déclaré la gardienne qui a retrouvé son niveau au Mondial depuis que les matches comptent.

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