Par Cédric Callier envoyé spécial à Nantes
Le 19 décembre 2025 à 02h01
Passé tout près d’un très gros coup à Nantes mais finalement tenu en échec à la dernière seconde (31-31), le Paris SG préférait se concentrer sur le verre à moitié plein après ce magnifique choc de la 15e journée à la Neodif XXL.
Passer la publicité Passer la publicitéIl s’en est fallu de très peu, en l’occurrence d’un but du Nantais Noam Leopold à deux secondes de la fin d’un magnifique tir venu de son aile gauche, pour que le Paris SG n’assomme, une fois de plus, le championnat de France. Sans cette égalisation du «H» dans l’ambiance survoltée de la Neodif XXL (31-31), les Parisiens se seraient imposés, ce qui leur aurait permis de prendre quatre points d’avance sur leurs principaux rivaux nantais à l’issue de la phase aller. Le genre d’avance que les joueurs de la capitale ne laissent pas filer, eux qui auraient alors fait un grand pas vers un 12e sacre d’affilée. Au lieu de ça, Nantes est toujours en vie, à deux longueurs, et le PSG pouvait ruminer son avance de cinq longueurs envolée lors d’un dernier quart d’heure qui lui a échappé…
«Au vu du scénario du match, ça laisse une petite frustration», confiait le capitaine parisien Luka Karabatic dans les coursives de la salle nantaise après le choc de la 15e journée. «On a été devant toute la seconde période, on a très bien joué, on a eu des balles pour tuer le match mais au final, on se fait reprendre à la dernière seconde, ce qui laisse un goût amer. Malgré ça, je pense qu’avant le match, on aurait été satisfait avec un match nul parce qu’on sait à quel point c’est difficile de jouer ici. Donc là, c’est un mix entre déception et satisfaction même si, à chaud, la première l’emporte». «On venait pour gagner», ajoute un Luc Steins la tête cerclée d’un large bandeau taché de sang après un coup survenu sur le haut de son crâne pendant la rencontre. «C’est dommage de finir comme cela car on contrôlait et on a été meilleur qu’eux sur l’ensemble du match. Mais on a connu un temps faible en attaque en seconde période qui nous a fait très mal.»
Cela a été un super moment de handball pour le Championnat de France, pour les fans qui étaient dans la salle et ceux qui regardent.
Elohim PrandiFer de lance offensif du PSG avec ses dix réalisations, Elohim Prandi, lui, avait évacué sa colère, manifestée par un coup de pied dans un panneau publicitaire jouxtant le terrain, au moment de venir répondre à la presse avec un sourire retrouvé. «Je trouve que tout a été super dans tous les compartiments, que ce soit pour Nantes, pour nous, le public, même les arbitres. Cela a été un super moment de handball pour le Championnat de France, pour les fans qui étaient dans la salle et ceux qui regardent. Personne n’est perdant, personne n’est gagnant. Mais tout le monde est content.» Si Paris n’est pas parvenu à conserver son avance dans le chaudron nantais, c’est d’abord en raison d’un fléchissement sur le plan offensif. «On a eu un peu de déchets à la finition, notamment sur des ballons importants, et peut-être qu’on a un petit peu trop ralenti le rythme en fin de match. Du coup, on a eu plus de mal à trouver des solutions et eux, derrière, en ont profité.»
De toute façon, même si on avait gagné, on n’aurait pas pensé que c’était fini.
Luka KarabaticEn effet, si le club de la capitale a montré des failles, comme c’est souvent le cas cette saison en Ligue des Champions – alors que ce n’était pas le cas en Liqui Moly Starligue avec 14 victoires en 14 journées jusqu’à jeudi -, Nantes a aussi su faire preuve de talent et de résilience. «Les Nantais ont joué tous les coups à fond», analyse Steins. «Ils ont marqué des buts… En défense, on est resté solide je pense, mais ils ont marqué des buts dans des angles exceptionnels. Comme le dernier but. C’est le handball, ils ont très bien joué.» Une admiration partagée par Prandi. «C’est un tir de malade qu’il a envoyé, Noam. On sait de quoi il est capable en tant qu’ailier.» Maintenant, il n’y a pas le feu au lac pour les Parisiens. «Le championnat est encore long, nous avons deux points d’avance et Nantes doit encore venir chez nous», rappelle Steins. Avant que Luka Karabatic de conclure. «De toute façon, même si on avait gagné, on n’aurait pas pensé que c’était fini. Il peut se passer encore beaucoup de choses. On a eu une opportunité ce soir de faire le trou, mais peut-être que ce n’est pas plus mal de ne pas l’avoir fait. On sait qu’on va devoir repartir de plus belle en février parce que Nantes ne lâchera rien, que Montpellier ne lâchera rien.»

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