« La France a un incroyable talent » : qui est Thomas Rochelet, athlète de Seine-et-Marne qui excelle ?

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Un rêve éveillé pour Thomas Rochelet. Ce patineur de 30 ans, qui a grandi à Veneux-les-Sablons, près de Fontainebleau (Seine-et-Marne), est l’une des révélations de l’émission « La France a un incroyable talent », sur M6. Et désormais, en se qualifiant ce mardi à la finale, l’un sérieux des prétendants à la victoire, récompensée par 100 000 euros.

Il a créé spécialement un numéro pour cette demi-finale, avec des sangles aériennes, et confie au Parisien être « passé par toutes les émotions » au cours du show, retransmis ce mardi soir. « Je sentais monter une certaine nervosité, d’autant qu’Emilie, mon ancienne entraîneur en patinage, est là, explique-t-il. C’était très important qu’elle voit ce que je suis devenu, vingt ans après. »

Ce talent, il le doit à son travail acharné. Lorsqu’il est arrivé à Montréal (Canada) il y a bientôt trois ans, il ne savait rien des sangles aériennes ! « J’ai toujours eu un instinct qui me dit de faire les choses dont j’ai envie, raconte ce fils d’un fonctionnaire et d’une artiste plasticienne. Je m’ennuie vite alors je cherche tout le temps des nouveaux challenges. J’en ai besoin et j’adore ça ! Et je ne me trompe pas souvent. »

Un passé sur les patins à glace et les rollers

Le trentenaire ne s’est pas lancé dans cette activité circassienne par hasard. Ses incroyables capacités physiques et de déplacement dans l’espace, il les doit également à son passé de patineur, d’abord sur roller, puis sur la glace au sein du club des sports de glace (CSG) de Dammarie-les-Lys. Grand espoir français, il aurait même pu représenter la France dans les grandes compétitions.

Thomas a dix ans lorsqu’il entre pour la première fois sur l’une des rares patinoires franciliennes : « La sensation était très familière, je savais avancer. J’étais lancé, j’ai voulu freiner contre la barrière et je suis retombé en arrière. J’avais la tête en sang, je me suis cassé des neurones, mais j’ai adoré cette première séance ! »

Thomas Rochelet, qui va participer à la finale de "La France a un incroyable talent", a débuté comme patineur à Dammarie. Il a retrouvé Emilie Télémaque, son ancienne entraîneuse au CSG. LP/CLE

Thomas Rochelet, qui va participer à la finale de "La France a un incroyable talent", a débuté comme patineur à Dammarie. Il a retrouvé Emilie Télémaque, son ancienne entraîneuse au CSG. LP/CLE

Emilie le regarde avec des grands yeux et déclare ne plus s’en souvenir. Ce dont elle se rappelle en revanche, c’est l’énorme potentiel de son élève : « Thomas progressait très rapidement. Il était très talentueux, avec d’énormes capacités. Mais il était fainéant. Il aurait pu et dû être deux fois meilleur en individuel. On a enfin vu son potentiel quand il a commencé à faire des shows. »

Enfin dans son élément

Sa morphologie - il est très grand et très fin - provoque des fissures dans le cartilage d’un genou alors qu’il n’a que 14 ans. On le met dans la catégorie couple l’année suivante. Sans réussite.

« Je n’avais aucun plaisir à faire de la compétition. Je me demandais ce que je faisais là, c’était un cauchemar. » Il part pour le club de Caen (Calvados), y reste deux ans, et retourne au couple à l’Insep. « Ça ne collait pas avec le gabarit de ma partenaire. Mon instinct me disait surtout d’arrêter, même les études d’anglais. Quand j’en ai parlé à ma mère, elle était en panique. »

Le monde des paillettes l’attire : « J’avais déjà fait un spectacle dans le Sud. Je m’étais senti à ma place, ce n’était que du bonheur. » Il part patiner à Europa-Park (Allemagne) en 2015 avec Méline, sa meilleure amie de l’époque. « Je découvre d’autres artistes, c’est la fête. Tout devient beaucoup plus facile. » Il rentre après deux ans, puis repart sur des bateaux de croisière. En 2020, le Covid le ramène à la réalité et son monde s’effondre.

Un passage dans « Canada’s Got Talent »

Censé partir à Los Angeles, puis en Méditerranée, il se retrouve… à Veneux-les-Sablons. « J’avais une vie à 100 à l’heure, et me voilà chez mes parents ! C’était très dur. » Sans projet, il reprend contact avec son ancien club : « Thomas est venu nous aider pendant une saison, sourit Emilie. Il a fait les démarches pour monter une école de couple avec notamment Romane, ma fille, avant d’annoncer son départ pour Montréal. Je ne lui ai plus parlé pendant des mois. »

Bienvenue dans le Nouveau Monde… avec ses surprises : « J’arrive en janvier avec ma valise. Il y a un mètre de neige, je me demande ce que je fais là ! » Les premiers cours de sport provoquent des douleurs atroces mais Thomas se découvre une discipline de travail. Son prof lui conseille de ranger les patins et d’aller vers les sangles. À 28 ans, sa nouvelle vie débute.

Le Cirque du Soleil le contacte, puis « Canada’s Got Talent », la version canadienne de « La France a un incroyable talent ». Le lendemain de son élimination lors des auditions, Fremantle, la boîte de production, lui demande de revenir en France. La suite, on la connaît.

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