Pour ne rien manquer de Pour La Science, inscrivez-vous à nos newsletters (gratuites)
Des jeunes pas si nuls- Les jeunes d’aujourd’hui sont-ils plus incultes ou paresseux que leurs parents ? La conviction que chaque nouvelle génération décline se répète depuis l’Antiquité. Pourquoi ? Deux chercheurs en psychologie ont questionné des Américains sur la façon dont ils jugeaient les jeunes. Résultats ? Plus la personne interrogée est elle-même à l’aise en arithmétique et en vocabulaire, plus elle juge les jeunes moins intelligents que sa propre génération. Plus elle aimait la lecture lorsqu’elle était enfant, plus elle juge que les jeunes d’aujourd’hui n’aiment pas lire. Nous trouverions donc les jeunes faibles dans les domaines où nous serions nous-mêmes performants. Mais l’étude montre aussi que nous aurions tendance à nous croire représentatifs des jeunes d’avant. Le ressenti serait donc doublement biaisé : d’abord en comparant avec nos propres points forts, puis en les généralisant à notre génération. [L’express]. Pour aller plus loin : « J’en étais sûr » : l’étonnant succès des prédictions a posteriori, 2016.
Le ver dans le fruit – Les sciences s’appuient sur un principe qui assure leur crédibilité : les résultats publiés par un laboratoire doivent pouvoir être reproduits et confirmés par un autre laboratoire. Un chercheur a donc testé la solidité de 400 articles, publiés entre 1959 et 2011 dans son domaine, l’immunité de la drosophile. Les résultats n’ont rien de catastrophique : environ 80 % des affirmations publiées se sont plus tard révélées tenir finalement la route. Mais les affirmations les plus fragiles proviennent souvent, étonnamment, des « revues trophées » comme Nature, Science ou Cell, ou d’institutions prestigieuses. Les énoncés non reproductibles ont en fait tendance à concerner les chercheurs extérieurs au domaine, qui investissent un champ de recherche pour gagner en visibilité. Un résultat qui traduit l’impact du carriérisme et de la course au spectaculaire sur la fiabilité des publications. [EPFL Actualités]. Pour aller plus loin : Le grand ménage de la psychologie, 2019.
Naturel ou pas ? - Un lac artificiel est-il naturel ? Derrière cette question faussement paradoxale se dessine un vrai problème philosophique, celui de la nature de… la nature. L’Occident moderne a théorisé le dualisme entre l’humain et la nature. Mais ce partage n’est ni universel ni immuable. Et nombreux sont les philosophes ou les anthropologues à brouiller depuis vingt ans cette frontière, provoquant l’hostilité des « technocritiques » d’une part, qui voudraient réensauvager l’humain, et des « écomarxistes » d’autre part, qui prônent au contraire une libération de l’« ordre naturel ». Pourquoi considérer la technologie comme non naturelle ? Le concept de nature est-il lui-même utile ? Un débat qui émerge en même temps que s’esquissent des tentatives de renouveler notre rapport au vivant. Ou plutôt… aux autres vivants. [Le Monde]. Pour aller plus loin : Gaïa : enquête sur une révolution silencieuse, 2022.

il y a 1 day
2



