il y a 2 day
4
NOUS Y ÉTIONS - Les jurés ont décerné leur trophée du premier film à une autre réalisatrice Valentine Cadic pour Le rendez-vous de l’été.
Passer la publicité Passer la publicitéOn le surnomme le prix Goncourt du cinéma. Les jurés du prix Louis-Delluc ont choisi pour leur édition 2025 de récompenser deux réalisatrices. Le groupe de critiques, présidé par Gilles Jacob a remis, mercredi midi au Fouquet’s à Paris, son trophée roi à La petite dernière de Hafsia Herzi. Ce portrait audacieux d’une jeune femme musulmane pratiquante et homosexuelle faisait face à Dossier 137 de Dominik Moll, Enzo de Laurent Cantet et Robin Campillo, Laurent dans le vent d’Anton Balekdjian, Léo Couture et Mattéo Eustachon, Love Me Tender de Anna Cazenave Cambet et Nouvelle Vague de Richard Linklater.
Troisième film en tant que réalisatrice de la comédienne, césarisée pour sa performance dans Borgo , cette adaptation du roman de Fatima Daas avait fait forte impression à Cannes, sacrée par le prix d’interprétation féminine pour sa révélation Nadia Melliti, repérée grâce à un casting sauvage. «Je reçois ce prix avec beaucoup de fierté et d’émotion», a confié, au Figaro, Hafsia Herzi, venue récupérer, seule, son certificat. Nadia Melliti est retenue en Suède dans un festival où est projeté le film.
«La petite dernière n’aurait pas pu trouver son public et rassembler autant de spectateurs en salle, sans le soutien de la presse. L’héroïne de La petite dernière est un personnage inexistant dans le cinéma. Parfois on a peur d’aborder un tel sujet. Pourtant il rassemble», salue Hafsia Herzi. Sorti fin octobre, son portrait délicat frôle les 400.000 entrées en France.
«Force et sincérité»
«Quand j’ai accepté d’adapter le roman de Fatima, je savais très bien que ça allait être compliqué. J’ai quand même voulu aller au bout parce que pour moi c’était un sujet important. Cette récompense est un magnifique encouragement. Lorsqu’on fait des films, on est très seul dès l’écriture. Puis au moment du tournage, on se retrouve face à son œuvre et on doute. J’ai mis dans ce récit toute ma force et ma sincérité», avoue la lauréate. « J’ai fait ce film pour que toutes les personnes qui sont concernées par le parcours de Fatima se sentent moins seules et puissent s’identifier».
Le prix Louis-Delluc a souvent porté chance à Hafsia Herzi lorsqu’elle était devant la caméra. En 2007, les jurés l’avaient décerné au film, dans lequel elle faisait ses débuts, La Graine et le Mulet d’Abdellatif Kechiche. En 2023, c’était au tour du Ravissement d’Iris Kaltenbäck, portée par l’actrice de 38 ans, d’être primé.
Hafsia Herzi espère que le prix Louis-Delluc amènera une nouvelle vague de spectateurs. La petite dernière revient en effet dans les salles. La comédienne n’est pas encore tout à fait prête à «passer à autre chose». «J’ai besoin de rester avec La petite dernière et de profiter de ces moments-là». Son vœu devrait être entendu. Le parcours du film, qui devrait récolter plusieurs nominations aux César, n’est pas encore fini.
Les jurés Louis-Delluc ont aussi distingué un premier film. Ce prix est revenu à Valentine Cadic pour Le rendez-vous de l’été. Tournée en pleins jeux Olympiques de Paris, cette comédie dramatique suit une Normande de 30 ans, Blandine, venue assister aux compétitions de natation et retrouver une demi-sœur perdue de vue. Habituée au calme et à la solitude, Blandine découvre une ville bouillonnante dont elle n’a pas les codes. «Ce prix est super joyeux : il met un peu plus de lumière sur ce projet qui est un petit film avec peu de moyens et une petite sortie mais une équipe très motivée», salue l’heureuse élue de 29 ans, qui a prévalu sur les plus en vue Nino de Pauline Loquès, Arco d’Ugo Bienvenu, Kika de Alexe Poukine et L’épreuve du feu de Aurélien Peyre
