Le yodel, chant vibrant de bergers des Alpes, inscrit au patrimoine immatériel de l'Unesco

il y a 6 hour 1

Par Le Figaro avec AFP

Le 12 décembre 2025 à 09h52

En Suisse, plus de 12 000 yodleurs sont membres de l’un des 711 groupes de l’Association fédérale des yodleurs.

En Suisse, plus de 12 000 yodleurs sont membres de l’un des 711 groupes de l’Association fédérale des yodleurs. Thomas Hodel / REUTERS

L’institution onusienne a intégré ce chant traditionnel pratiqué en Suisse, mais aussi en Autriche et en Allemagne, devenu avec le temps un emblème des traditions helvétiques.

Passer la publicité Passer la publicité

Le yodel, un chant vibrant de bergers des Alpes devenu avec le temps un emblème des traditions helvétiques, a été inscrit jeudi au patrimoine culturel immatériel l'Unesco. Réuni à New Delhi en Inde, l'Unesco a inscrit le yodel sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, a annoncé l'Office fédéral suisse de la Culture (OFC), dans un communiqué.

Le yodel est aussi pratiqué en Autriche et en Allemagne, mais alors que la Suisse s'était alliée à la France pour faire reconnaître la tradition horlogère de l'arc jurassien en 2020, elle avait cette fois fait cavalier seul pour cette candidature. En Suisse, plus de 12 000 yodleurs sont membres de l'un des 711 groupes de l'Association fédérale des yodleurs, mais la pratique s'exprime aussi largement de manière informelle, indique l'OFC.

Passer la publicité

Le yodel alterne entre les registres de la voix de poitrine et de la voix de tête, utilisant des syllabes dépourvues de sens souvent liées aux dialectes locaux. Il existe « le yodel naturel », composé de mélodies sans paroles, et le « yodel chanté », qui combine couplets et refrains yodlés en lien avec la nature et la vie quotidienne. « Pratiqué en solo, en petits groupes ou en chorales - parfois accompagné d'instruments comme l'accordéon - le yodel se caractérise par ses riches harmoniques. Il est notamment pratiqué lors de concerts, fêtes et concours, souvent associés au port de costumes traditionnels régionaux », explique l'OFC.

Exporté jusqu’aux États-Unis

Selon Julien Vuilleumier, conseiller au ministère de la Culture pour cette candidature, les origines de ce chant sont floues, mais le « yodel tel qu'on le connaît aujourd'hui s'est codifié au 19e siècle et au 20e siècle » pour s'intégrer « aux chants populaires », avec « des inspirations croisées » entre les montagnes du Tyrol (Autriche, Italie), le sud de l'Allemagne et la Suisse, avait-il indiqué à l'AFP avant la décision de l'Unesco.

À lire aussi Rythme lent et cadencé, inscrite sur la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco... La rumba congolaise se rêve en levier d’attractivité du pays

Sa portée dépasse la Suisse puisque le chant s'est, avec les vagues d'émigration, intégré à la musique folk américaine, dont la musique country. Et il continue d'évoluer puisqu'il fait aussi des incursions dans « des formes plus expérimentales, à la frontière du jazz, de la pop et du rock », a expliqué M. Vuilleumier, à l'image par exemple du « yodelton», création d'un artiste vaudois qui y mêle des rythmes de reggaeton.

Lire l’article en entier