Michel Platini veut régler ses comptes avec des ex-dirigeants de la Fifa

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Michel Platini ne lâche pas l’affaire. Définitivement relaxée en août dans le dossier au parfum de corruption qui lui collait à la peau depuis 2015, la légende des Bleus vient, selon nos informations, de déposer plainte, fin novembre, pour diffamation publique.

Cette plainte avec constitution de partie civile, déposée devant le tribunal judiciaire de Paris par ses conseils, Mes Basile Ader et Najwa El Haïté, vise des propos tenus publiquement à son encontre par trois ex-dirigeants de la Fifa. Une quatrième personne est également visée. Il s’agit d’un membre d’une institution judiciaire suisse.

Ces prises de parole, objets de la plainte, sont intervenues il y a une dizaine d’années, en 2015 et 2016, sous la forme d’interviews dans des médias français et étrangers ou d’un communiqué de presse.

La chute du duo Blatter-Platini

À cette époque, l’affaire du paiement prétendu « déloyal » de Michel Platini, alors président de l’UEFA (Union des associations européennes de football) depuis 2007, vient d’éclater. Sepp Blatter est soupçonné d’avoir ordonné quelques années plus tôt le paiement par la Fifa de deux millions de francs suisses (soit 1,6 million d’euros), en faveur du Français, soi-disant en guise de rattrapage pour des salaires non payés entre 1999 et 2002 quand Michel Platini était l’un de ses conseillers.

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Ce paiement était intervenu en février 2011 dans le cadre d’un contrat oral, sans trace écrite. Sans en avoir la preuve, les accusateurs de tous bords y voient alors la marque d’une probable corruption décomplexée entre les deux plus grands dirigeants du football mondial dans un contexte de réélection à la Fifa. La chute du duo Blatter-Platini est presque immédiate, accompagnée par des prises de position parfois accusatoires de plusieurs représentants de la Fifa.

Fin septembre 2015, le procureur général de Suisse ouvre une procédure pénale pour « gestion déloyale » et « abus de confiance » contre Sepp Blatter. Deux semaines plus tard, les deux hommes sont suspendus provisoirement pendant 90 jours par le comité d’éthique de la Fifa. En décembre, cette suspension est confirmée et étendue à une durée de huit ans par la chambre de jugement de la commission d’éthique de la Fifa. Alors que l’enquête pénale débute à peine, Michel Platini apparaît déjà comme un présumé coupable aux yeux de l’instance disciplinaire du football mondial.

« Maintenant, la contre-attaque va commencer »

Président de l’UEFA depuis 2007, il est mis sur la touche du jour au lendemain et interdit de toute activité relative au football. Quelques mois plus tôt, il apparaissait pourtant comme le candidat numéro 1 à la succession de Sepp Blatter, lui-même englué dans les affaires de corruption qui secouent la Fifa. Son éviction, combinée à celle de Blatter, ouvre la voie à Gianni Infantino. L’ex-bras droit de Platini à l’UEFA est élu président de la Fifa en février 2016.

Dix ans plus tard, Michel Platini, 70 ans, n’a rien oublié de cette période sombre où sa vie professionnelle a été chamboulée, sa probité remise en question. Et même ses deux relaxes successives, « au bénéfice du doute », en première instance en 2022 puis en appel en mars 2025, suivies fin août du renoncement du ministère public suisse à déposer un ultime recours, n’y ont rien changé.

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« Je suis en colère contre ceux qui m’ont fait du mal. Je lutterai contre l’injustice. Maintenant, la contre-attaque va commencer », annonçait-il, en octobre, dans une interview au journal italien La Gazzetta dello Sport.

En profitant d’un nouveau délai légal qui s’offrait à lui après l’arrêt de relaxe définitive tombé en septembre, l’ex-numéro 10 et sélectionneur des Bleus a choisi de joindre le geste à la parole. « Le dépôt de cette plainte pourrait être le début d’une contre-offensive judiciaire », souffle un membre de son entourage.

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