Mohammed Ben Sulayem réélu à la tête de la Fédération internationale de l'automobile

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Par Le Figaro avec AFP

Le 12 décembre 2025 à 12h23

Le président de la FIA Mohammed Ben Sulayem

Le président de la FIA Mohammed Ben Sulayem Jakub Porzycki / REUTERS

Sans surprise, et sans concurrent, l’Émirati a été élu pour un second mandat à la tête de l’instance dirigeante. Sur fond de controverse électoral.

Le président sortant de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) Mohammed Ben Sulayem, à la tête de l'instance dirigeante du sport auto depuis fin 2021 et seul candidat, a été réélu vendredi sans surprise pour un second mandat.

L’Émirati de 64 ans, à la tête de l’instance dirigeante du sport auto depuis fin 2021 après avoir succédé au Français Jean Todt, était seul en lice pour ce scrutin organisé vendredi en Ouzbékistan, où s’est tenue l’assemblée générale de la fédération. «Je m’engage à continuer à œuvrer pour la FIA, pour le sport automobile, pour la mobilité et pour nos clubs membres dans toutes les régions du monde», a déclaré dans un communiqué Ben Sulayem, 14 fois titré en championnat du Moyen-Orient des rallyes.

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Pour son premier mandat, il avait axé sa campagne sur la modernisation de la FIA et davantage de transparence. Il promettait un audit externe sur la gouvernance, une évaluation des finances et la mise en place de rapports budgétaires et financiers. Sous son ère, l’instance - qui réglemente entre autres les Championnats du monde de Formule 1, des rallyes (WRC) ou encore d’endurance (WEC) - est passée d’un déficit de 24 millions d’euros en 2021 à un bénéfice de 4,7 millions en 2024.

Interrogé début décembre par plusieurs médias, dont l’AFP, le Dubaïote a dit attendre «avec impatience les quatre prochaines années. Faire le ménage (au sein de l’instance, ndlr) n’a pas été facile, trouver les bonnes personnes et en recruter de nouvelles a été un défi mais aujourd’hui, je peux dire que ces années d’investissement en valaient la peine», a-t-il défendu. Et de poursuivre : «si on me demande ce que j’aurais fait différemment, je répondrais rien. Je ne serais pas arrivé là sans avoir surmonté ces défis, ces agressions...»

Ces quatre dernières années ont en effet été marquées par des tensions et des controverses. En 2022, la fédération avait par exemple renforcé les règles et les contrôles liés aux sous-vêtements ignifugés et aux bijoux - des mesures jugées intrusives par certains pilotes de F1. Ben Sulayem s’est ensuite retrouvé au centre d’accusations lui reprochant d’avoir tenté de faire capoter le Grand Prix de Las Vegas 2023 et d’avoir cherché à influer sur les résultats du GP d’Arabie saoudite la même année. Dans les deux cas, il a été blanchi par le Comité d’éthique de la fédération.

Le président avait également été critiqué par les pilotes de rallye et de F1 pour avoir imposé de fortes amendes en cas d’usage de mots grossiers lors des retransmissions télévisées. Face au tollé, il avait décidé d’en réduire le montant. L’Émirati divise jusque dans son propre camp puisqu’en avril dernier, Robert Reid, alors vice-président chargé du sport et proche de Ben Sulayem, a démissionné en critiquant vertement la gouvernance du président, évoquant un manque de transparence. «Les décisions sont prises à huis clos, en contournant les structures et les personnes que la FIA a pour mission de représenter», dénonçait l’intéressé.

L’instance dirigeante est aujourd’hui visée par une action en justice concernant le processus électoral ayant conduit à la réélection de Ben Sulayem. La Suissesse Laura Villars, empêchée selon elle de se présenter à la présidence, conteste les règles du scrutin, qui ont interdit selon elle à tout opposant de se présenter. Le règlement impose de présenter une liste de vice-présidents issus des différents continents. Or une seule personnalité venant d’Amérique du Sud est éligible et elle a accepté de figurer sur la liste du président sortant. Aucune candidature alternative n’a donc pu être déposée.

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«Il n’y a aucune transparence, aucune éthique, aucune démocratie», déplore l’avocat de Laura Villars. «On a atteint un niveau d’autocratie et de violation des règles qui est inédit.» «On n’a rien changé», se défend Ben Sulayem. «Les règles sont là, j’en ai simplement héritées. L’élection a été organisée conformément aux statuts de la FIA par l’intermédiaire d’un processus solide et transparent reflétant les fondements démocratiques de la fédération et le vote collectif de ses membres dans le monde», a-t-il ajouté vendredi. Si le tribunal judiciaire de Paris (la FIA étant une association française) a refusé de suspendre l’élection, il a ordonné la tenue d’un procès à partir du 16 février 2026 pour examiner le processus électoral.

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