Trop court pour un premier titre : Victor Wembanyama s’est incliné, la nuit dernière, avec les San Antonio Spurs face aux New York Knicks en finale de la NBA cup (113-124), cette compétition de mi-saison créée il y a deux ans pour relancer l’intérêt du public au début de l’hiver. Face à des New-Yorkais qui participent aux phases finales de la NBA depuis quatre ans, les jeunes Texans sont passés près !
« L’équipe a appris, elle a gagné en expérience », a déclaré après le match l’entraîneur de San Antonio Mitch Johnson. Longtemps devant au tableau d’affichage, les Spurs ont fini par plier dans le dernier quart-temps sous la puissance et l’efficacité de Knicks qui renouent avec un titre.
La plus grande ville des États-Unis, une des franchises les plus emblématiques du basket américain, n’avait plus rien gagné depuis plus de 50 ans ! Une anomalie à moitié réparée, par le gain de cette nouvelle compétition pas aussi prestigieuse qu’un titre de champion NBA, mais sur laquelle n’aurait pas craché Victor Wembanyama, engagé dans un processus de construction à long-terme avec San Antonio.
Qu’aura appris la pépite française de ces matchs couperets, la demie puis la finale, face aux meilleurs basketteurs du monde ? Cette semaine à Las Vegas l’aura assurément fait grandir. Sa prestation en finale (18 points, 6 rebonds, 2 contres) a été moins éclatante que ses 20 minutes de jeu en demi-finale. Il a aussi connu quelques ratés qui le feront râler, mais il faut croire que son mois d’absence, en raison d’une élongation au mollet, a trop pesé.
Il débute le match comme remplaçant mais ne tient pas en place. Il encourage ses coéquipiers, la plupart du temps debout, et sautille de temps en temps. Le staff ne le retient pas bien longtemps : contrairement à la demi-finale face à Oklahoma City, où il avait zappé la totalité du premier quart-temps, il entre en jeu au bout de 5 minutes.
Son début de match est un peu délicat. Alors que ses coéquipiers sont dans le ton et prennent rapidement un petit matelas de 6 ou 7 points d’avance, Wemby, lui, peine offensivement. Il envoie un ballon trop haut pour que Stephon Castle puisse le récupérer, puis il se fait bouger par Karl-Anthony Towns, finissant les fesses par terre sans coup de sifflet des arbitres.
Spike Lee chambre Fox, Wemby rate beaucoup
Alors qu’au bord du parquet, le réalisateur Spike Lee, grand fan des New York Knicks, chambre De’Aaron Fox, Wemby poursuit sa première mi-temps un peu cotonneuse. Comme s’il avait les jambes coupées, après avoir rejoué samedi pour la première fois en un mois. Il rate deux lancers francs d’affilée, puis il se loupe sur un alley-oop : son reverse dunk (NDLR : dunk à l’envers) s’écrase sur le cercle et ressort. Aïe !
Il alterne son temps de jeu avec Luke Hornet, un pivot solide au profil différent, plus statique, mais très utile dans le jeu physique sous le panier. Hornet avait plaisanté avant la rencontre : « Je laisserai mon remplaçant avoir un peu de temps de jeu aussi. » Wemby, dont ce sera sans doute les deux seules rencontres qu’il débutera sur le banc cette saison, participe à 10 minutes durant le premier acte. Une mise en jambes.
Car tout le monde a appris à connaître la pépite française : il est parfois inégal sur un match mais il est quasiment toujours performant dans les moments qui comptent. Au cours du troisième quart-temps, il participe au festival offensif de son équipe en réussissant deux paniers à trois points consécutifs, puis un tir à mi-distance pas facile. Un régal ! Les Spurs prennent une dizaine de points d’avance, notamment grâce la prestation majuscule du rookie Dylan Harper, lui aussi remplaçant au coup d’envoi (21 points, 7 rebonds, aucun ballon perdu).
Dans les tribunes, les fans du club de supporters créé par Wemby, les Jackals, poussent de la voix, à la façon d’un kop à l’européenne. Pas suffisant pour empêcher les Knicks de se réveiller. « On doit dicter le physique », avait prévenu l’entraîneur des Spurs Mitch Johnson à ses joueurs, dans le vestiaire, avant le match. Le dernier quart-temps est dominé par les New-Yorkais. Clarkson marque deux paniers à trois points coup sur coup et Mitch Johnson prend deux temps-morts pour casser le rythme.
En face, les trois Français de New York (Yabusele, Dadiet, Diawara) regardent le match depuis le banc de touche. Ils ne disputent pas une seule minute et ne quittent pas leur survêtement. Dans les cinq dernières minutes, Victor Wembanyama essaie de prendre les choses à son compte mais se montre imprécis, avec deux ratés, un à mi-distance, un autre de loin. New York n’en demandait pas tant.
« À chaque fois que vous avez l’occasion d’accrocher une bannière au plafond, il faut la saisir », avait lancé à ses joueurs l’entraîneur new-yorkais, Mike Brown, dans son discours d’avant-match. Pari tenu par ses joueurs, notamment Anunoby (28 points) et Brunson désigné MVP de la finale (25). « On était mené de 10 points et on a trouvé un moyen de l’emporter », s’est satisfait Jalen Brunson, le meneur new-yorkais. San Antonio et Victor Wembanyama devront attendre pour soulever un trophée.




