«On est passé à côté d’un drame» : le dôme d’une église qui menaçait de s’effondrer démonté en urgence

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Le dôme de l'église sauvé in extremis dans un village de Loire-Atlantique

Un dôme de 15 tonnes a été désinstallé le week-end dernier, à Saint-Hilaire-de-Chaléons, près de Nantes. Quelques jours plus tôt, le centre du village avait été évacué après la découverte d’une inquiétante déformation sur le monument.

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Presque un petit miracle de Noël avant l’heure. Dimanche 14 décembre, moins d’une semaine après avoir été évacués du centre-bourg de Saint-Hilaire-de-Chaléon (Loire-Atlantique), au sud-ouest de Nantes, quelque cinquante habitants ont regagné leur domicile abandonné en toute urgence, mardi soir. Tous habitaient autour de l’église de la commune. La découverte d’un risque d’effondrement du monument avait sonné le branle-bas de combat dans ce village de 2400 habitants. Avec le soutien de l’État, la mobilisation des élus locaux a permis le démontage du dôme coiffant le clocher de l’église - point d’orgue spectaculaire de la semaine la plus agitée de l’histoire de cette commune rurale.

«C’est un petit miracle d’avoir réussi à mettre en sécurité le bâtiment en quelques jours seulement. On est passé à côté d’un drame. Selon les différents rapports d’expertise, la structure de la partie haute du clocher s’était bel et bien fragilisée. Le risque d’écroulement était réel. On ignorait simplement s’il était question de quelques années… ou de quelques jours», résume Ludovic Switajski, élu municipal, adjoint à l’urbanisme et au patrimoine à la mairie de Saint-Hilaire.

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Comprendre les causes

Jeudi, le bureau municipal tranchait en faveur d’une opération de démontage du dôme de 15 tonnes posé sur les colonnes fragilisées. Validé grâce à un soutien financier de 191.000 euros, dont 100.000 euros directement versés par la préfecture de Loire-Atlantique, le chantier a pu démarrer dès le lendemain. Il s’est achevé samedi, avec le levage millimétré du dôme, déposé d’un seul tenant sur le parvis de l’église par les équipes spécialisées d’EPC Demosten et de son grutier prestataire, Adekma. Non retenue, la piste la moins onéreuse aurait consisté à simplement consolider les colonnes situées dans la partie haute du clocher. Une proposition qui n’aurait fait que repousser l’échéance, ont estimé les élus locaux.

L’opération a été réalisée par une équipe d’EPC Demosten, assistée d’Adekma. Les habitants du centre-bourg ont pu retrouver leur habitation dès le dimanche 14 décembre. Bruno Astorg - Views-Factory

«Les délais étaient très courts, mais il y avait urgence. La coupole penchait sévèrement, à tel point qu’on voyait des jours de 1 à 2 centimètres sur trois colonnes, témoigne Simon Grollier, responsable d’exploitation chez EPC Demosten. Les colonnes avaient vrillé. Un gros coup de vent, aurait pu mener à la catastrophe. Par chance, il n’y a eu aucune tempête récemment». Deux nacelles de grande hauteur ainsi que deux grues, de 100 et 300 tonnes, ont été mobilisées pour l’opération qui a duré un peu plus de sept heures, vendredi et samedi.

Le péril maîtrisé, la commune a levé, dimanche après-midi, le périmètre de sécurité instauré autour de l’église. Dès lundi, toute l’activité du centre-bourg a pu reprendre - au grand soulagement des habitants qui craignaient de ne pas passer Noël chez eux. Une nouvelle séquence s’ouvre désormais au sein de la commune. «Nous allons chercher à comprendre pourquoi une structure qui a fait l’objet d’une restauration il y a tout juste 25 ans, a pu se détériorer en si peu de temps», indique Ludovic Switajski. Inaugurée en 1897, l’église a été dotée de son clocher dans les années 1930. La tour, qui culmine à près de 50 mètres, est surmontée d’un lourd dôme hexagonal porté par cinq colonnes. Un édifice prestigieux pour le village de Saint-Hilaire. Beau, mais fragile.

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