PORTRAIT - Le troisième volet de la saga écolo-futuriste est attendu dans les salles mercredi.
Vendredi dernier, alors que La Seine Musicale avait été équipée d’une technologie de projection spéciale pour présenter, en avant-première européenne, Avatar : de feu et de cendres, le troisième volet de la saga de James Cameron, les observateurs les plus aiguisés reconnurent dans la foule Geraldine Chaplin. Si, à 81 ans, la fille de Charlot avait fait le déplacement depuis la Suisse, c’était pour découvrir les exploits de sa fille, Oona, derrière le masque de la méchante Varang, dans ce nouveau block buster écolo-futuriste.
Lorsqu’on retrouve cette dernière, le lendemain, dans une suite du Bristol Paris, elle est encore tout émue. «Vivant dans une ferme reculée au nord de la Californie, je ne vois pas souvent ma mère, et j’étais heureuse de pouvoir partager avec elle un peu de cette aventure qui m’a tant réjouie. D’abord parce qu’il y a dans Avatar tout ce que j’aime : le mouvement, à travers la danse (j’ai commencé très jeune à danser le ballet, la salsa et le flamenco) et le combat (j’adore les arts martiaux), mais aussi la nature et les cultures indigènes.»
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Descendante d’une matriarche mapuche par son père, l’actrice hispano-britannique travaille depuis quinze ans avec différents leaders de tribus dans le monde entier, lorsqu’elle peut confier sa fille de 2 ans ou qu’elle n’exerce pas son métier d’actrice pour incarner l’épouse de Robb Stark dans Game of Thrones ou s’essayer à la performance capture sous la direction du maître Cameron. « La technologie est une chose, mais il y a aussi l’atmosphère artistique et ludique car empreinte de curiosité et de recherche de vérité dans le fantastique. Étant novice dans ce domaine, je me sentais comme à l’école, et j’observais avec admiration mes partenaires. Mais c’était doux car James Cameron fait tout pour créer cette bulle de protection où l’on peut prendre le temps d’explorer. C’est un des luxes de la capture du jeu : on n’a pas besoin de se préoccuper de la caméra, de l’angle choisi, de la lumière du jour, des accessoires, du maquillage et du costume. Il n’y a que vous, dans un pyjama, face à un autre acteur en pyjama. Comme des enfants qui se diraient : “Oh, il y a un dragon, cours sur le bateau !” On joue avec l’essence de la vérité du moment. »
Son nom: un poids qu’elle aime porter
Le réalisateur étant considéré comme un nouveau visionnaire, qu’est-ce que le créateur des Temps modernes aurait pensé de son travail, selon sa petite-fille ? « J’ai beaucoup réfléchi à cette question car, effectivement, on peut établir un parallèle entre ces deux artistes. Au-delà d’être avant-gardistes, ils explorent de manière très sincère la condition humaine. Charlie Chaplin a fait rire et pleurer le monde entier d’une façon unique, mais l’univers d’Avatar qu’a créé James Cameron a aussi un peu unifié le monde car beaucoup de gens se sont connectés à cette histoire. »
Professionnellement, ce nom m’a ouvert beaucoup de portes et j’ai essayé de les passer sans culpabiliser ni me demander si je le méritais. Je fais de mon mieux pour l’honorer
Oona Chaplin, comédienneÀ l’entendre parler avec le même enthousiasme de son métier et de ses origines, Oona Chaplin ne semble pas souffrir de la charge de son patronyme. « Évidemment, c’est lourd, mais c’est un poids que j’aime porter car si mon grand-père est très célèbre, il est surtout très aimé. Professionnellement, ce nom m’a ouvert beaucoup de portes et j’ai essayé de les passer sans culpabiliser ni me demander si je le méritais. Je fais de mon mieux pour l’honorer en essayant de suivre la leçon qu’il avait transmise à ma mère et qu’elle m’a léguée à son tour : “Work hardly, be kind to people and get to the heart” (“Travaille dur, sois gentille avec les gens et va droit au cœur”, NDLR). »
À 39 ans, la comédienne a encore de beaux jours devant elle pour travailler dur et explorer l’âme humaine. Qu’elle rejoigne une grosse production américaine, un petit film européen ou une série pour une plate-forme, le médium importe peu. « Ce qui m’intéresse, c’est l’histoire à raconter et le personnage à défendre. Et puis parfois, j’y vais parce que j’ai surtout envie de travailler ! » Une sincérité qui l’honore. Après deux ans de congé maternité, cette artiste inspirée qui parle quatre langues couramment (dont le français) est prête à retrouver les plateaux. Que les cinéastes du monde entier en soient informés.
Avatar. De feu et de cendres, de James Cameron (en salles le 17 décembre).

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