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L’anesthésiste, qui continue de clamer son innocence, est jugé depuis trois mois à Besançon pour 30 empoisonnements – dont 12 mortels – entre 2008 et 2017.

Frédéric Pechier, pendant une pause lors du premier jour de son procès, au tribunal de Besançon (Doubs), le 8 septembre 2025. Frédéric Pechier, pendant une pause lors du premier jour de son procès, au tribunal de Besançon (Doubs), le 8 septembre 2025.

Une peine de réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans, a été requise, vendredi 12 décembre, à l’encontre de l’anesthésiste Frédéric Péchier pour l’empoisonnement de 30 patients – dont 12 sont morts – entre 2008 et 2017, dans deux cliniques de Besançon. Décrit par l’accusation comme « l’un des plus grands criminels de l’histoire judiciaire française », il continue de clamer son innocence.

« Parce que les crimes reprochés à Frédéric Péchier sont hautement pervers, parce qu’il a agi sournoisement et par le biais de la médecine pour duper tout le monde, parce que Frédéric Péchier a commis l’irréparable, tuant de sang-froid 12 personnes et manqué de tuer 18 personnes, (…) nous requérons la peine maximale », a déclaré l’avocate générale Christine de Curraize devant la cour d’assises du Doubs.

Les deux représentantes du ministère public, Thérèse Brunisso et Christine de Curraize, ont poursuivi, vendredi, leur réquisitoire commencé la veille. Elles s’efforcent de convaincre les jurés que chaque cas de cette « affaire totalement hors norme », marquée par « le tabou social du meurtre médical », est bien un empoisonnement, et que « tout désigne » le médecin de 53 ans comme coupable.

L’accusé « n’est évidemment ni Guy Georges ni Michel Fourniret, il n’en est pas moins un tueur en série », a insisté Thérèse Brunisso. Qualifié de « menteur » et de « manipulateur », Frédéric Péchier est un « criminel qui a utilisé la médecine pour tuer », ont martelé jeudi les deux magistrates.

Selon elles, le praticien a pollué des poches de perfusion avec du potassium, des anesthésiques locaux, de l’adrénaline ou encore de l’héparine, pour provoquer un arrêt cardiaque ou des hémorragies chez des patients pris en charge par des confrères. Son objectif : nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit.

« Meurtre psychologique »

Il est aussi responsable du « meurtre psychologique » de ses collègues anesthésistes, traumatisés par la perte de leurs patients, a souligné Christine de Curraize, vendredi matin, à la reprise de l’audience.

Elle a évoqué avec émotion la descente aux enfers de l’anesthésiste Colette Arbez, qui a été à « sept reprises la cible de Frédéric Péchier », soit près d’un quart des empoisonnements présumés.

Ces incidents cardiaques à répétition mènent les collègues de Mme Arbez à « douter de ses capacités à prendre en charge ses patients », jusqu’à l’exclure des blocs opératoires pour la cantonner aux consultations ou aux interventions ophtalmologiques, moins à risque.

Mais, même en ophtalmologie, un de ses patients, âgé de 79 ans, venu se faire opérer de la cataracte, décède. C’est le « coup de grâce », qui provoquera le départ définitif de la clinique du docteur Arbez.

Très affectée par la perte de ses patients, cette « femme pétillante et pimpante », qui approchait de la fin de sa carrière, « est devenue l’ombre d’elle-même », raconte Mme de Curraize. Elle « est partie du jour au lendemain, comme une malpropre ». Pour la magistrate, avec ce départ, Frédéric Péchier a atteint son objectif : « Eliminer le docteur Arbez. »

L’accusé est resté imperturbable

Selon les deux avocates générales, qui se relaient toute la journée pour porter l’accusation, « les tueurs en série font toujours une erreur qui signe leur perte ». C’est le cas de l’accusé, estiment-elles, notamment lors du dernier cas qui lui est imputé, celui d’un patient de 70 ans empoisonné en janvier 2017.

Pendant leur exposé implacable, Frédéric Péchier est resté imperturbable, relisant ses notes, écoutant attentivement, aux côtés de sa sœur Julie Péchier et de Randall Schwerdorffer, ses deux conseils.

Depuis l’ouverture du procès, où il comparaît libre, il a admis qu’un empoisonneur avait bien sévi dans l’une des deux cliniques privées où il a travaillé, mais a constamment répété qu’il n’était pas cet empoisonneur.

A quelques jours du verdict – attendu au plus tard le 19 décembre, après un procès long et « très fatigant » –, « je ne crains rien du tout », a affirmé jeudi Me Schwerdorffer. Lundi, « on développera notre argumentaire en défense », pour plaider l’acquittement. « Je n’ai aucun doute que la cour d’assises écoutera cet argumentaire et j’espère qu’il sera entendu », a-t-il insisté.

Interrogé jeudi soir par les journalistes sur les mots des avocates générales, qui voient en lui un « serial killer », Frédéric Péchier a répondu de manière lapidaire : « C’est leur avis. On verra à la fin. »

Le Monde avec AFP

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