Dénichée en Normandie par un sous-préfet avisé, la sculpture dorée trônait probablement dans le premier tombeau français du souverain. Elle a fait, lundi, son retour aux Invalides.
Passer la publicité Passer la publicitéLe retour de l’aigle. Le Musée de l’Armée a accueilli, lundi, une sculpture dotée d’un intérêt patrimonial. Elle surplombait « très probablement », selon l’établissement, la sépulture de Napoléon située à la chapelle Saint-Jérôme, aux Invalides, de 1841 à 1861. Tombeau provisoire qui accueillit la dépouille après que les relations avec l’Angleterre se furent réchauffées et avant la finalisation du monument que l’on connaît aujourd’hui.
Cet aigle de belle envergure - 2,8 mètres de large, 1,1 mètre de haut - aurait pu dormir encore longtemps dans des greniers, voire disparaître tout à fait. Selon Ouest-France, il doit sa survie au coup d’œil d’un sous-préfet qui a remarqué les attraits de la sculpture de bois et de plâtre doré lors d’une visite du prieuré de Saint-Hymer (14), dans le Calvados. Ce bâtiment, dont les plus vieilles pierres datent du Moyen-Âge, allait être vendu.
Propriété d’un colonel artiste
L’aigle « m’a aussitôt interpellé, d’autant plus que l’ancien propriétaire du prieuré était Jean-Charles Langlois. Pourtant il reposait là, à l’abandon, et aurait sans doute fini à la benne lors des travaux du nouvel acquéreur », racontait Guillaume Lericolais, en 2021, au site Actu.fr. L’ancien sous-préfet de Lisieux est désormais directeur général des services du Domaine national de Chambord.
Peintre et militaire, Jean-Charles Langlois (1789 - 1870) a immortalisé les deux gestes napoléoniennes, celles de l’Empereur et de son neveu, sur des toiles accrochées aujourd’hui au musée des Beaux-Arts de Caen, à Versailles ou, justement, aux Invalides.
La Direction régionale des affaires culturelles confirmera à la sous-préfecture que cet ancien combattant de Waterloo, inhumé dans l’enceinte du prieuré, s’était vu offrir un aigle par Napoléon III. L’un des symboles impériaux (choisi par l’empereur après avoir hésité avec l’éléphant ou le lion) présents dans la chapelle Saint-Jérôme.
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Après avoir bénéficié d’une importante restauration, la sculpture dorée trône désormais dans une galerie du Musée de l’Armée, à Paris, au-dessus de la « vitrine reliquaire » abritant les souvenirs de l’Empereur. Le saint des saints pour ses admirateurs, qui recèle l’épée portée par le souverain à Austerlitz, son bicorne d’Eylau et ses insignes de la Légion d’honneur. L’emplacement indique l’importance de l’aigle retrouvé.

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