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Successeur des Hisense PL1 et PL2, le Hisense PT1 est un vidéoprojecteur 4K tri-laser à ultra courte focale. Ce modèle fonctionne sous Vidaa OS et mise sur un design premium, le tout à un tarif plus léger que les haut de gamme du marché.
Hisense continue de pousser sa série “Laser Cinema” avec le PT1, aux côtés de ses haut de gamme PX3-Pro et L9Q. Le constructeur attaque ainsi le cœur du marché, celui des vidéoprojecteurs à ultra courte focale milieu de gamme, vendus entre 2000 € et 3000 €. Une zone tarifaire concurrentielle où l’on croise déjà des valeurs sûres comme le Formovie Theater Premium, le Formovie Cinema Edge ou encore le Samsung The Premiere 7.
Le PT1 vient avant tout remplacer les PL1 et PL2 avec une copie revue sur un point essentiel : le design. Son châssis est plus raffiné, plus moderne, et s’intégrera bien mieux dans un salon. Le fabricant propose ici une image pouvant aller de 80 à 150 pouces avec un ratio de 0,2:1. On pourra donc l’utiliser très proche du mur.
© Les Numériques
Sur le plan technique, le PT1 repose sur une puce DLP 4K par wobulation plutôt qu'une matrice 4K native. Côté source lumineuse, Hisense met en avant son moteur TriChroma (triple laser RVB), soit la promesse d’une couverture colorimétrique très large. Ici, pas de Google TV comme sur certains concurrents, puisqu'on retrouve Vidaa U, l’OS du constructeur. Le PT1 est vendu environ 2300 €, un prix important pour un vidéoprojecteur, mais assez classique s'agissant d'une ultra courte focale.
Comme toujours, rappelons qu’un vidéoprojecteur à ultra courte focale exige une surface de projection parfaitement lisse, sans quoi l’image risque d’être totalement déformée. Il faut donc projeter sur un mur très lisse et clair, ou au mieux une toile dédiée (ALR/CLR) pour limiter les défauts et améliorer le contraste perçu.
Toutes les mesures de luminosité et de colorimétrie mentionnées dans cet article ont été réalisées avec une sonde Calibrite Display Plus HL et le logiciel CalMAN Ultimate.
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Construction & ErgonomieDesign raffiné
Hisense a clairement travaillé l’intégration au salon. Ainsi, le PT1 est plus élégant que les PL1/PL2 et fait plus “premium”. Sa structure est toujours en plastique, mais un effort a été consenti avec différents coloris et des éléments décoratifs. Modèle ultra courte focale oblige, des pieds peuvent être vissés ou dévissés pour ajuster l’inclinaison et peaufiner l'alignement avec l'écran.
Le design a été complètement repensé par rapport au PL1. © Les Numériques
Les finitions sont soignées. © Les Numériques
Le fabricant promet d’ailleurs une fonctionnalité assez rare sur un modèle ultra courte focale puisque le PT1 embarque la correction du trapèze automatique. Sur le papier, c’est une excellente idée pour aider à régler l’image ; hélas, elle s'est avérée assez peu efficace lors de nos essais. Le problème venait peut-être de notre toile qui n'était pas tendue, mais le trapèze ne s’est jamais fait correctement avec la correction automatique et nous avons dû procéder manuellement.
La correction du trapèze est bien présente, mais n'a pas bien fonctionné chez nous. © Les Numériques
La connectique, elle, est très correcte pour un usage home cinéma puisqu'on dispose de trois entrées HDMI (dont deux en HDMI 2.1), ainsi qu'un port USB, une sortie optique, un port Ethernet et une sortie casque. Le Bluetooth est de la partie, tout comme le wifi 6.
La connectique à l'arrière. © Les Numériques
Vidaa U est un des OS les plus agréables du marché pour ce qui concerne la réactivité. L’essentiel des apps est présent, avec notamment Netflix, Prime Video, Disney+, Molotov, HBO Max, Appel TV et autre Arte ou France TV et l’interface est rapide, mais l’expérience est ternie par de la pub omniprésente sur la page d’accueil. Une joyeuseté que Hisense nous livre depuis quelque temps. Tous les fabricants s’y mettent, mais il y a ici beaucoup de publicités vidéo qui deviennent vite gênantes.
La page d'accueil de Vidaa. © Les Numériques
On retrouve sinon la télécommande de Hisense, toujours aussi longue, mais qui a le mérite d’embarquer de nombreux raccourcis. Elle dispose également d'un petit panneau solaire et peut être rechargée en USB-C au besoin.
La télécommande de Hisense est toujours aussi longue, et possède une panneau solaire. © Les Numériques
Jeu vidéo
Bonne surprise, le Hisense PT1 n’est pas un vidéoprojecteur gaming, mais il se défend très bien. Nous avons mesuré un input lag de 18,2 ms, suffisant pour jouer confortablement, y compris à des jeux assez compétitifs puisqu'il n'y aura qu’une image de retard entre le moment où l'on effectue une action à la manette et sa répercussion à l’écran. Il ne s'agit pas d'un moniteur dédié à l’e-sport, évidemment, mais pour une console de salon, c’est franchement acceptable.
Il faut activer le mode turbo DLP pour obtenir le meilleur input lag possible. © Les Numériques
Le rafraîchissement est cependant limité à 60 Hz, ce qui est classique sur vidéoprojecteur, car très peu de modèles proposent la 4K 120 Hz.
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Bruit
À 1 m du vidéoprojecteur, nous avons mesuré seulement 33 dB. Le souffle est continu et peu dérangeant ; on l’entend dans une pièce très silencieuse, mais il disparaît rapidement dès qu’un film est lancé, sachant qu’on est assis généralement assez loin de ce type de vidéoprojecteur collé au mur.
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Qualité d'imageExcellent contraste et bonne luminosité
Le Hisense PT1 fonctionne dans des diagonales allant de 80 à 150 pouces, ce qui permet de couvrir à peu près tous les usages, certains modèles ultra courte focale ne proposant pas de diagonale aussi réduite que le 80 pouces.
À l’œil, la définition 4K apporte un vrai confort avec une image bien détaillée, même si la définition n’est pas aussi bonne que la 4K native, bien entendu. L'image est bien nette au centre comme sur les bords, mais nous avons aperçu du speckle laser (sorte de fourmillement de l'image) dans certaines scènes, problème que l'on croise régulièrement sur les vidéoprojecteurs DLP.
© Les Numériques
Dans certaines scènes, on peut voir du speckle, mais il faut être assez proche de l'écran. © Les Numériques
En mode Filmmaker, le PT1 s’en sort honorablement, sans être irréprochable. Nous avons relevé un delta E SDR de 4,9, qui dépasse donc la barre des 2, voire 3 que l’on considère comme “juste”. Cela dit, cette zone reste acceptable pour un projecteur grand public, les vidéoprojecteurs étant rarement bien calibrés.
La température moyenne est pour sa part de 6530 K, très proche de la cible (6500 K). Bonne nouvelle, l’image n’est ni trop froide ni trop jaunâtre, tandis que les blancs conservent un rendu globalement naturel. Le gamma moyen à 2,1 est légèrement plus clair que la référence (2,2). La courbe reste cependant parfaitement stable et seuls les blancs peuvent paraître un peu plus lumineux que prévu.
Comparer les photos
Hisense intègre un CMS complet (Color Management System) sur ses vidéoprojecteurs : on pourra donc calibrer le PT1 proprement (teinte/saturation/luminance, balance des blancs, etc.) et corriger une bonne partie des dérives en s'appuyant sur le matériel adéquat.
Le contrastes sont excellents. © Les Numériques
Sinon, nous avons mesuré un contraste de 4750:1, ce qui place clairement le projecteur dans le haut du panier du moment. À titre de comparaison, le Formovie Cinema Edge est déjà très solide dans ce domaine (3280:1), tandis que le Samsung The Premiere 7 est nettement plus limité (660:1). Les vidéoprojecteurs à focale classique sont souvent plus restreints et oscillent entre 1000 et 1500:1. Cela se traduit par des scènes sombres mieux reproduites, avec des noirs qui évitent l’aspect grisâtre de certains vidéoprojecteurs.
Le PT1 embarque un système de compensation de mouvement (MEMC) très efficace. Sur des contenus sportifs, il peut se montrer agréable avec des travellings plus propres et moins de flou de mouvement. Sur les films, en revanche, mieux vaut le régler à un niveau faible (ou le couper) si vous n’aimez pas l’effet “caméscope/soap opera”.
© Les Numériques
HDR
Le Hisense PT1 coche presque toutes les cases côté compatibilité HDR. HDR10+ et Dolby Vision sont bien présents, en plus des formats plus classiques HDR10 et HLG. De quoi profiter au mieux des plateformes de streaming et des Blu-Ray compatibles, sans se poser de questions. La courbe EOTF est tout de même nettement sous la courbe de référence et les images projetées seront donc plus sombres que demandées, mais c'est assez commun sur vidéoprojecteur.
À gauche, la courbe EOTF en HDR10, fenêtre de 10 % ; à droite, la courbe de luminance HDR, fenêtre de 10 %. © Les Numériques
Dans les faits, et comme toujours en vidéoprojection, tout se joue sur la capacité lumineuse réelle et le tone mapping. Ici, nous avons mesuré un pic lumineux de 134 cd/m². C’est un bon niveau pour un ultra courte focale de cette gamme, suffisant pour octroyer un vrai éclat à certains contenus, mais loin de ce que peut afficher un TV ou certains projecteurs très haut de gamme. Certains modèles à focale classique dépassent désormais les 200 cd/m², comme le Valerion VisionMaster Pro 2, le Hisense C2 Ultra ou le Xgimi 20 Max.
© Les Numériques
Côté fidélité des couleurs en HDR, la tâche devient plus ardue pour ce modèle avec un delta E HDR de 13,5 — on est clairement sur une colorimétrie trop approximative. En revanche, la couverture colorimétrique est impressionnante avec 100 % du Rec.709, 99,5 % du DCI-P3 et 95,5 % du Rec.2020.
A gauche, la couverture de l'espace DCI-P3 et à droite, le REC-2020.
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AudioUn système son sympathique
Le PT1 intègre un système audio très correct pour sonoriser une séance sans matériel supplémentaire, avec des dialogues clairs et une puissance suffisante. Par contre, il ne faudra pas trop en demander, car les graves restent limités et la spatialisation plutôt sage, bien que l’on trouve des haut-parleurs Atmos sur le dessus du châssis. Pour une vraie séance cinéma, une barre de son ou un système home cinéma fera clairement la différence.
Le système son est placé à l'avant du PT1. © Les Numériques
ConsommationUn bon élève
Bonne surprise pour un ultra courte focale : la consommation moyenne du PT1 est de 117,3 W seulement. C’est nettement plus raisonnable que certains gros modèles à ultra courte focale, qui dépassent facilement les 180 W à 220 W dans nos mesures, tout en restant évidemment au-dessus des petits — et économes — projecteurs portables.
© Les Numériques
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Points forts
Design très soigné.
Très bon contraste.
Couverture colorimétrique impressionnante.
Compatible Dolby Vision et HDR10+.
Input lag très faible.
Vidaa très fluide et riche en apps.
Silencieux.
Points faibles
Colorimétrie perfectible, surtout en HDR.
Correction du trapèze qui fonctionne mal ?
Pubs vidéo présentes sur l’écran d’accueil.
Conclusion
Note globale
Comment fonctionne la notation ?
Avec le PT1, Hisense réussit un véritable renouvellement de sa gamme ultra courte focale avec un design modernisé, un excellent contraste, une luminosité satisfaisante et un input lag à 18,2 ms qui le rend intéressant pour les joueurs. Certes, il n’est pas parfait avec une colorimétrie HDR qui manque clairement de précision et une correction du trapèze un brin aux fraises, mais sa prestation globale est très solide. Un des meilleurs vidéoprojecteurs ultra courte focale du moment.
Face à la concurrence
Sous-Notes
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Construction & Ergonomie
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Qualité d'image
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Audio
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Consommation

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