Top 14 : les raisons du retour en force du Stade Français

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Triste 12e du championnat la saison dernière, le club parisien est de nouveau aux avant-postes (4e) avant le brûlant derby contre le Racing 92 ce samedi. Explications.

Gustard a (enfin) les pleins pouvoirs

Adjoint chargé de la défense, entraîneur principal intérimaire, bras doit de Gonzalo Quesada puis de Laurent Labit… Le technicien anglais a tout connu depuis son arrivée dans le staff parisien en 2022. Y compris les querelles d’ego entre Laurent Labit et Karim Ghezal. Apprécié des joueurs – sa science de la défense avait permis au SFP d’être demi-finaliste du championnat en 2024 – mais de plus en plus isolé dans le staff, Paul Gustard avait des envies d’ailleurs et était tout proche de répondre aux sirènes de Leicester. Mais le président du club parisien, Hans Peter Wild voulait le conserver à tout prix. Il lui a donc octroyé les pleins pouvoirs, le laissant façonner son staff. Morgan Parra a sauvé sa place, en charge de l’attaque, seul Français dans un univers anglo-saxon : Perry Freshwater est arrivé de Perpignan pour s’occuper des avants, Ian Vass pour les skills, Rory Kockott pour la défense, Scott Crean pour la préparation physique. Un staff enfin uni, partageant la même philosophie de jeu, la même exigence. Qui remis l’effectif sur les rails de la réussite, 5e attaque et 4e défense du Top 14 après 11 journées.

La mêlée emporte tout

Après 21 saisons passées à l’Usap, l’ancien pilier anglais Perry Freshwater a rejoint la capitale pour apporter son savoir-faire dans l’art de la mêlée. Point fort de l’équipe parisienne il y a deux ans, elle s’était écroulée la saison dernière. Le spécialiste lui a rendu toute sa solidité, permettant aux avants aux éclairs de récolter moults pénalités dans cette épreuve de force. Une rampe de lancement pour les Soldats roses et une assurance tous risques. Un exemple, parmi d’autres : c’est le huit de devant qui a arraché, dans les dernières secondes, la pénalité de la victoire lors de la venue du Stade Rochelais. Le no scrum, no win a été réglé.

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Kerr-Barlow, le nouveau guide

Certains pouvaient craindre que l’ancien All Black, champion du monde en 2015, venait à Paris en préretraite, non conservé par le Stade Rochelais après huit années de bons et loyaux services. À 35 ans, Tawera Kerr-Barlow a prouvé que ce n’était pas le cas. Compétiteur dans l’âme, «Mister T» apporte sa rage de vaincre et toute son expérience au poste stratégique de demi de mêlée où le Stade Français en manquait. Le Néo-Zélandais gère les temps faibles, anime les temps forts, connaît toutes les ficelles du métier. Et favorise un apprentissage accéléré au jeune Thibaut Motassi. Un pari gagnant après celui, raté, de son compatriote, et également All Black, Brad Weber, qui vient d’être libéré de son contrat.

Carbonel, le brio débridé

Son arrivée au Stade Français, durant l’été 2024, devait être le point de départ de son retour au premier plan. Évincé de chez lui, Toulon, Louis Carbonel avait mollement rebondi à Montpellier. Où, comme une malédiction, il avait retrouvé celui qui avait brisé son élan au RCT, Patrice Collazo. À Paris, le talentueux ouvreur, champion du monde des moins de 20 ans en 2018 et 2019, allait reprendre sa trajectoire. Las ! Dans un club miné par les dissensions internes, le Varois avait sombré, comme le reste de l’équipe. Sa chance était passée croyait-on. Mais Paul Gustard lui a maintenu sa confiance, l’a assuré du statut de maître à jouer des Soldats roses. Une confiance qui a revigoré «The Carbonator». Non seulement, il empile les points (121 en 9 matchs disputés, 13,4 de moyenne pour le deuxième réalisateur du Top 14) mais, conforté par la volonté de tenter de l’entraîneur anglais, Louis Carbonel ouvre des brèches dans les défenses adverses (18 plaquages cassés), alterne avec justesse entre jeu au pied et lancement à la main. Redevenu maestro, il dirige avec brio une attaque parisienne retrouvée.

Nene, le facteur X

Prêté à Dax la saison dernière pour s’aguerrir, le jeune centre de 21 ans est revenu au bercail encore un peu plus solide physiquement. Et, avec son mètre 92 et ses 108 kg, ça déménage. Mais ce serait réducteur de réduire Noah Nene à ses épaules de déménageur. L’ancien footballeur formé au ballon ovale à Villejuif possède toute la panoplie de l’attaquant moderne : coup de reins pour prendre les intervalles, accélération pour relancer son équipe, jeu au pied aussi puissant que précis. Ce qui en fait le parfait complément de l’expérimenté Sud-Africain Ward. Déjà convoqué par Fabien Galthié – sans suite pour cause de blessure à l’épaule -, Nene ne devrait pas tarder à revenir à Marcoussis. Pour une première sélection qui lui semble promise en 2026.

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