Un archéologue russe ayant mené des fouilles en Ukraine occupée, arrêté par la Pologne

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Par Le Figaro avec AFP

Le 11 décembre 2025 à 17h24

Le chef de la section archéologie du musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg est placé en détention provisoire en Pologne.

Le chef de la section archéologie du musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg est placé en détention provisoire en Pologne. Musée de l'Ermitage

Les services spéciaux polonais ont interpellé un responsable du musée russe de l’Ermitage ayant effectué «des fouilles archéologiques entre 2014 et 2019 dans des zones de l’Ukraine actuellement occupées par la Russie».

Les services spéciaux polonais ont arrêté un responsable du musée russe de l'Ermitage, recherché en Ukraine pour avoir mené des fouilles archéologiques sur un territoire occupé, a indiqué jeudi leur coordinateur aux journalistes.

Le 4 décembre, l'Agence de sécurité intérieure (ABW) a arrêté un citoyen de la Fédération de Russie « à la suite d'une demande de la partie ukrainienne », a déclaré le porte-parole du coordinateur des services spéciaux polonais à l'agence PAP. Le suspect, Alexandre Boutiaguine, est le chef de la section archéologie de ce grand musée russe de Saint-Pétersbourg. Le porte-parole Jacek Dobrzynski a ajouté que « la procédure concerne la conduite illégale de fouilles archéologiques entre 2014 et 2019 dans des zones de l'Ukraine actuellement occupées par la Russie ».

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L'arrestation a été confirmée par la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, qui a dénoncé la décision de Varsovie. « Des actions de ce type, à motivation politique, n'ont aucun avenir et ne resteront pas sans conséquences », a-t-elle déclaré. Maria Zakharova a également confirmé que l’archéologue avait reçu la visite de représentants de l’ambassade Russie à Varsovie et qu'il allait faire appel de la décision du tribunal polonais. Alexandre Boutiaguine a été placé en détention provisoire pour 40 jours.

Le tribunal décidera s'il sera extradé vers l’Ukraine, où il risque jusqu'à 10 ans de prison pour « destruction de sites du patrimoine culturel » en Crimée et pour avoir causé des dommages estimés à 200 millions de hryvnias (plus de 4 millions d'euros), selon les services de sécurité ukrainiens. En réaction à l'arrestation, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que la Pologne n'était « pas l'endroit le plus approprié à visiter pour les citoyens (russes), compte tenu de l'état de non-droit total qui y règne ». La Pologne, proche alliée de l'Ukraine voisine, est devenue une plaque tournante clé pour l'acheminement de l'aide humanitaire et militaire vers ce pays en guerre, ce qui a attisé les tensions déjà existantes avec Moscou.

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