Classée monument historique depuis 1983, la maison Picassiette, au 22, rue du Repos, dans un quartier pavillonnaire de Chartres (Eure-et-Loir) valait bien un récit en bande dessinée. C’est désormais chose faite grâce au scénariste chartrain Gonzague Jobbé-Duval, également professeur des écoles, qui s’est associé à l’illustrateur Benoît Blary pour faire revivre la folle histoire de la construction de cette maison entièrement décorée de mosaïques.
L’idée s’est imposée au cours d’une visite scolaire organisée par Gonzague Jobbé-Duval avec sa classe. La magie des lieux, devenus l’un des sites touristiques et patrimoniaux les plus visités de Chartres, déclenche en lui une irrépressible envie d’en savoir plus sur son créateur : Raymond Isidore (8 septembre 1900-7 septembre 1964). Ce personnage insolite, qui a travaillé toute sa vie comme balayeur pour la commune, a patiemment bâti dès 1930 ce qu’il appelait son « paradis sur terre », une sorte de temple de dévotion dédiée à son épouse et à la Vierge Marie.

Comme le Palais idéal du facteur Cheval à Hauterives (Drôme) ou la Maison forestière de Chomo à Achères-la-Forêt (Seine-et-Marne), celui qui a été surnommé le « Picasso de l’assiette » a totalement recouvert la maison et le jardin d’éclats de faïence et de verre qu’il ramassait dans la rue pour former ses mosaïques multicolores et l’une des plus belles compositions d’art brut de France.
Dans cette bande dessinée, fruit d’un long travail de recherche dans les archives, Gonzague Jobbé-Duval s’est attaché « à rendre vivant cet homme simple qui a voulu aller au bout de ses rêves », en imaginant des dialogues qu’il pouvait avoir avec son épouse ou ses enfants. Et à travers cette passionnante histoire, les auteurs nous offrent une traversée dans la vie ouvrière de l’entre-deux-guerres, l’Occupation allemande, la Libération de Chartres.




