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Discrète, la punchline est empruntée aux rappeurs. « Ici c’est carré » ! Un slogan qui trône sur la blouse de Kent Ali, alias Kent Barber. « Le jeu de mots avec la coupe au carré est un peu facile mais c’est un mantra qui prouve qu’ici on travaille avec soin », justifie le jeune homme de 28 ans. C’est au cœur de l’Alsace du Nord, dans le secteur d’Haguenau (Bas-Rhin), que le coiffeur est installé.
A Gries, précisément. Un petit village de 3 000 âmes dans lequel Kent a ouvert son salon il y a 7 ans. « Créer un commerce de barber en 2018 dans un village reculé du Bas-Rhin, c’était de la pure folie. Tout le monde a voulu me dissuader de le faire », se rappelle le Griesois de naissance.
Passionné par les coupes extravagantes des sportifs au cours de son adolescence, Kent a rapidement décidé de faire de la coiffure son métier. « Je trouvais les coupes du footballeur Paul Pogba géniales et je voulais les reproduire », confie le jeune homme. Tancé par son père qui trouve « le métier un peu trop féminin », Kent se forme seul avant de finalement passer le brevet professionnel.
« J’ai fait quelques stages dans des salons traditionnels mais ça ne me correspondait pas. Je suis très influencé par la culture américaine et, là-bas, les barbers étaient déjà très en vogue », assure l’Alsacien.
D’abord les joueurs de foot
Lorsque la fleuriste de Gries quitte sa boutique en 2018, Kent saute sur l’occasion et rachète le commerce. « J’ai de la chance car rapidement j’ai attiré une clientèle jeune et locale, se remémore-t-il. Mais ce qui a tout changé, c’est lorsque les sportifs ont commencé à me faire confiance. » Après avoir pris soin de Mohamed Simakan, ex-joueur du Racing Club de Strasbourg, Kent convainc les autres stars du club de football local et les basketteurs de la SIG de se faire tailler la barbe et les cheveux par ses mains expertes.
« Je ne travaille qu’à la tondeuse et je suis un professionnel du dégradé. Cette coupe est très prisée dans le milieu du sport », souligne Kent. Rapidement, le jeune homme se fait un nom auprès de ces sportifs mais aussi d’une clientèle plus large en postant sur ses réseaux sociaux les photos de ces stars dans son salon.
Une coupe à New York
Ces cinq dernières années, le salon de Kent Barber a très bien fonctionné grâce aux habitués et à des prestations privées. Mais un événement va lui donner une dimension supplémentaire, lorsque l’équipe de basket de Cholet vient disputer un match amical face à Strasbourg, l’été dernier. « Mohamed Diawara m’a demandé de le coiffer et il a été très satisfait. Le 20 octobre, il a signé un gros contrat en NBA avec l’équipe des New York Knicks et, dans la foulée, il m’a contacté pour venir le coiffeur aux Etats-Unis, une vraie dinguerie ! » raconte les étoiles dans les yeux Kent Barber.
Le mois dernier, l’Alsacien a donc passé 4 jours dans la Big Apple pour prendre soin des « frenchies » de l’équipe new-yorkaise, Mohamed Diawara, Pacôme Dadiet et Guerschon Yabusele.
« Un vrai rêve de gosse de se retrouver à coiffer au Madison Square Garden où s’entraînent les Knicks ! Je crois qu’ils ont apprécié mon travail puisqu’ils m’ont déjà demandé de revenir en février prochain », se réjouit le « frenchie barber ». Un jeune homme qui a désormais un rêve : « accompagner les équipes de France de basket 3x3 et 5x5 aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028 ».
