Une fête indienne et des musiques caribéennes au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco

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Parmi les traditions nouvellement inscrites figurent le compas haïtien et le son cubain, deux genres musicaux, mais aussi l’une des festivités les plus importantes de l’hindouisme.

Un nouveau contingent vient de rejoindre la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. De la cuisine italienne à la fête indienne des lumières, Diwali, ils dessinent un tour du monde des arts, savoir-faire et traditions.

Aussi connue sous le nom de Deepavali, Diwali est une des fêtes les plus importantes de l'hindouisme, mais aussi du sikhisme et du jaïnisme. Elle est célébrée par des millions de personnes à travers le monde. Elle a lieu pendant cinq jours à l’automne. L'Inde est alors illuminée par des feux d'artifice, lampes, bougies et pétards - au prix d'une pollution atmosphérique particulièrement élevée.

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Des dizaines de candidatures

Le Premier ministre indien Narendra Modi a salué la reconnaissance de cette fête « fortement liée à notre culture et notre philosophie », selon un communiqué partagé sur les réseaux sociaux.

Le Comité intergouvernemental de l'Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est réuni à New Delhi de mardi à jeudi et examine des dizaines de candidatures provenant de 78 pays. L'objectif est de « mettre en avant la diversité des traditions et (d'encourager) les pays et les communautés à prendre des mesures pour les sauvegarder et les pérenniser », explique sur son site internet l’organisation internationale.

Parmi les nouvelles traditions protégées figurent, pêle-mêle, une danse spirituelle kenyanne, l’art de la céramique paraguayen, la vannerie polonaise, la pratique d’un instrument à cordes albanais ou encore la production de sel artisanal aux Philippines.

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De Cuba à Haïti

Plus célèbre, le son cubain constitue un genre musical aux origines espagnoles et africaines. Les chanteurs Beny Moré, Compay Segundo, Ibrahim Ferrer comptent parmi ses artistes les plus emblématiques. Né dans les collines rurales de l’est de Cuba, il est descendu vers les villes avant de dépasser les frontières de l’île dans les années 1930.

Le son cubain, qui se danse en couple, est un des genres ayant le plus influencé la musique latino-américaine au XXe siècle. Il s’est répandu à Porto Rico, en Colombie, au Venezuela, au Panama. Il a engendré le mambo et le cha-cha-cha dans les années 1940 - 50, puis a donné naissance à la salsa dans les années 1960.

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En 1996, l’album de Buena Vista Social Club, groupe formé par des « soneros » des années 1930 et 1940, comme Compay Segundo et Ibrahim Ferrer, suscite un engouement mondial pour les musiques cubaines traditionnelles. Le morceau de son Chan Chan, de Compay Segundo, devient un succès international.

Au registre de la musique, l’Unesco inscrit également le compas haïtien. Des bars de Port-au-Prince aux villages les plus reculés, on écoute et on danse cette musique populaire, qui fait la fierté du petit pays des Caraïbes. « Aujourd’hui, le compas est la principale représentation artistique (et) musicale d’Haïti à l’étranger », résume Frantz Duval, directeur général de Ticket, un magazine culturel local.

Influences françaises

Le compas « est la mémoire collective de la nation », insiste Emmelie Prophète, ancienne ministre de la Culture d’Haïti qui a travaillé sur le dossier de candidature. « Nous sommes ravis de cette inscription sur la liste », dit-elle à l’AFP. « Cette reconnaissance arrive à un moment où on a besoin de parler d’Haïti autrement que de ses problèmes politiques et sécuritaires . »

L’acte de naissance du style remonte à un concert donné en juillet 1955 à Port-au-Prince par Nemours Jean Baptiste, saxophoniste haïtien renommé. Avec des origines venues d’Afrique et de France, l’ancienne puissance coloniale, le compas s’inspire aussi « des chansons cubaines et dominicaines que les Haïtiens écoutaient sur des stations à ondes courtes émettant depuis l’île de Cuba et la République dominicaine voisine », raconte à l’AFP le musicien Yves Joseph, dit Fanfan Tibòt.

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« La danse du konpa, une marche rythmée, est marquée par des mouvements de bassin, des pas alternés et une connexion physique entre les danseurs », relève le document de candidature du gouvernement haïtien. Elle rejoindra une liste très étoffée où figurent déjà la rumba congolaise, la rumba cubaine, le tango, le flamenco ou encore le fado.

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