Comme beaucoup de combattants de MMA, il a pris quelques roustes à ses débuts. Un passage obligé lorsqu’on est débutant, mais une école de l’humilité pas toujours facile à encaisser. Melquizael Costa l’a, lui, acceptée. Et il en a profité pour devenir l’un des combattants les plus dangereux du monde.
« J’ai commencé à m’entraîner en 2010, lorsque des amis m’ont invité dans une salle de sport, racontait le Brésilien en 2023, à ses débuts à l’UFC. J’ai enfilé tout l’équipement pour m’entraîner en combat debout et je me suis fait mettre KO. Puis un autre ami m’a proposé de venir m’entraîner au jiu-jitsu, il était blessé et m’a dit qu’il n’avait besoin que d’une main pour me soumettre, ce qu’il a fait. J’ai décidé que je devais m’entraîner pour battre ce type. »
Quinze ans plus tard, le petit enfant frêle, timide et peu doué a laissé place à un combattant de l’UFC de 29 ans comptant cinq victoires en sept combats dans l’organisation reine du MMA. Dans la nuit de samedi à dimanche, il aura droit à un 8e duel, cette fois face au Français Morgan Charrière. La promesse d’un spectaculaire affrontement, dans une Apex de Las Vegas traditionnellement vide mais devant des millions de téléspectateurs.
« C’est en me battant que j’ai commencé à ignorer mon vitiligo »
Jeune, Melquizael Costa n’aimait pourtant pas être vu. Atteint par le vitiligo, une maladie chronique qui cause une dépigmentation de certaines surfaces de la peau, le Brésilien en a souffert pendant son enfance. « Je ne voulais pas enlever mes vêtements devant des gens, faire des photos avec d’autres personnes. J’étais comme un animal et j’évitais toute interaction humaine », confie-t-il à l’UFC.
Les sports de combat l’ont finalement aidé à se sortir de sa timidité. « Ce n’étaient pas les enfants qui faisaient preuve de discrimination, c’étaient les parents qui empêchaient leurs enfants d’interagir avec moi ou qui les éloignaient. C’était difficile. C’est en me battant que j’ai commencé à ignorer cela. À un moment donné, j’ai remarqué que les gens ne s’en souciaient plus vraiment. À ce stade, c’était plutôt dans ma tête. »
Le garçon avait du talent. Et il allait rapidement le montrer. Dès 2014, il enchaîne les victoires dans des compétitions locales et finit par intégrer l’UFC au bout de 24 combats (19 succès et 5 défaites). Son aventure dans l’organisation américaine démarre toutefois mal, avec une défaite au 2e round face à Thiago Moises, ancienne victime de Benoît Saint Denis. Malgré une autre défaite, il prouve toutefois sa valeur avec cinq victoires dont deux par soumission.
Dans la nuit de samedi à dimanche, c’est donc Morgan Charrière qui se dresse sur la route de Melquizael Costa à Las Vegas. Avec 33 combats en carrière, le Francilien est un amoureux du show et des combats sanglants. Celui-ci ne devrait pas faire exception.




