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Publié le 11/12/25 à 08h00
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Le 14 mars dernier, un flash lumineux traversant l'univers a déclenché une course contre la montre scientifique. Trois mois plus tard, le télescope James Webb révélait l'origine de ce signal : une supernova qui a explosé quand le cosmos n'avait que 730 millions d'années d'existence.
La supernova GRB 250314A, observée par le James Webb dans l'infrarouge proche, apparaît comme un point rougeâtre au sein d'un champ de galaxies lointaines. © ASA, ESA, CSA, STScI, Andrew Levan (Radboud University) / Traitement : Alyssa Pagan (STScI)
Un sursaut gamma capté au printemps a permis d'observer la plus ancienne supernova jamais détectée. Cette mort stellaire primitive, survenue il y a 13 milliards d'années, ressemble étrangement aux explosions d'étoiles que nous observons aujourd'hui dans notre voisinage cosmique.
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Il n'y a qu'une poignée de sursauts gamma qui ont été détectés au cours des cinquante dernières années dans le premier milliard d'années de l'univers. Cet événement particulier est très rare et très excitant.
Le James Webb capture la supernova la plus lointaine jamais observée
L'alerte initiale provient de SVOM, une mission spatiale franco-chinoise spécialisée dans la détection d'événements fugaces. En moins de deux heures, l'observatoire Neil Gehrels Swift localise la source de rayons X. Le Nordic Optical Telescope détecte ensuite une lueur infrarouge résiduelle, avant que le Very Large Telescope au Chili ne confirme l'extraordinaire ancienneté du phénomène.
Andrew Levan, qui mène cette recherche depuis l'université Radboud aux Pays-Bas et l'université de Warwick au Royaume-Uni, mesure la rareté de l'observation : "Il n'y a qu'une poignée de sursauts gamma qui ont été détectés au cours des cinquante dernières années dans le premier milliard d'années de l'univers. Cet événement particulier est très rare et très excitant."
Représentation artistique de la supernova GRB 250314A lors de son explosion initiale (à gauche) et trois mois plus tard (à droite), au moment de l'observation par le James Webb. Les amas stellaires en haut à gauche figurent sa galaxie hôte. © NASA, ESA, CSA, STScI, Leah Hustak (STScI)
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L'expansion de l'univers a profondément modifié notre perception de cette explosion. Normalement, une supernova atteint son pic de luminosité en quelques semaines. Celle-ci a mis trois mois et demi à briller au maximum depuis notre point de vue terrestre. Ce décalage temporel résulte de l'étirement de l'espace survenu pendant les 13 milliards d'années qu'a mis la lumière à nous parvenir.
Cette prédiction a permis à l'équipe d'anticiper le moment optimal pour pointer le James Webb vers la bonne région du ciel. "Webb a fourni le suivi rapide et sensible dont nous avions besoin", précise Benjamin Schneider, chercheur postdoctoral au Laboratoire d'Astrophysique de Marseille. Le télescope a non seulement photographié la supernova mais également distingué sa galaxie d'origine, réduite à quelques pixels rougeâtres. "Les observations de Webb indiquent que cette galaxie lointaine ressemble aux autres galaxies qui existaient à la même époque", constate Emeric Le Floc'h, astronome au CEA Paris-Saclay.
Une ressemblance troublante avec les supernovae modernes
Le spectre lumineux de cette supernova primitive défie les attentes. Les chercheurs s'attendaient à observer des différences marquées avec les explosions stellaires modernes. Les premières étoiles contenaient moins d'éléments lourds, affichaient probablement des masses supérieures et vivaient moins longtemps. Elles ont évolué durant l'Ère de Réionisation, période où le gaz intergalactique bloquait largement les rayonnements énergétiques.
Nial Tanvir, professeur à l'université de Leicester, exprime sa surprise : "Nous avons abordé cela l'esprit ouvert. Et voilà que Webb montre que cette supernova ressemble exactement aux supernovae modernes." Cette similitude inattendue soulève plus de questions qu'elle n'apporte de réponses. Comprendre pourquoi ces explosions stellaires séparées par 13 milliards d'années se ressemblent tant nécessitera davantage de données pour déceler les subtiles différences qui les distinguent forcément.
L'équipe a déjà obtenu l'autorisation d'observer d'autres sursauts gamma anciens, dans l'espoir d'utiliser leur rémanescence comme traceur des galaxies primitives. Cette découverte, publiée dans Astronomy and Astrophysics Letters, pulvérise le précédent record détenu par une explosion survenue 1,8 milliard d'années après le Big Bang.
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