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Voitures électriques : la France rate le coche malgré des conditions idéales
Publié le 10/12/25 à 10h34
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Alors que le pays bat des records d'exportations électriques et affiche des prix au plus bas depuis des années, les ventes de véhicules électriques restent en deçà des objectifs climatiques. Le gestionnaire du réseau RTE dresse un constat paradoxal : l'opportunité est là, mais personne ne la saisit vraiment.
L'infrastructure de recharge se développe, mais les ventes de véhicules électriques restent en deçà des objectifs climatiques français. © Melinda Nagy
La situation confine à l'absurde. En 2024, la France a exporté 89 TWh d'électricité, un record historique. Les prix sur le marché de gros ont chuté de 80 % depuis la crise de 2022. Le pays dispose d'une production décarbonée à 95 %, abondante au point que les réacteurs nucléaires doivent parfois moduler à la baisse faute de débouchés. Et pourtant, la consommation électrique stagne, voire recule.
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La consommation électrique française pourrait suivre deux trajectoires radicalement différentes d'ici 2035 selon que le pays atteint ou non ses objectifs climatiques. © RTE, Bilan prévisionnel 2025
Le Bilan prévisionnel 2025 de RTE, publié ce mois-ci, et disponible en source, pointe ce décalage troublant entre les moyens disponibles et leur usage effectif. Sur le front des véhicules électriques, les chiffres racontent une progression réelle mais insuffisante : 2 millions de voitures électriques circulent aujourd'hui, alimentées par 450 000 ventes annuelles. Leur impact sur la consommation reste marginal.
L'enjeu principal ne consiste pas aujourd'hui à accroître “quoi qu'il en coûte” la production d'électricité (il n'y a pas de “mur énergétique”), mais à enclencher la dynamique de substitution des énergies fossiles par l'électricité bas-carbone.
Tripler les ventes d'ici 2030, un horizon lointain
Pour atteindre les objectifs climatiques français, il faudrait passer à 8 millions de véhicules électriques en 2030, soit 1,2 million de ventes par an. Cela suppose de tripler le rythme actuel. Dans ce scénario dit de décarbonation rapide, les voitures électriques généreraient une consommation supplémentaire de 17 TWh. Si la tendance actuelle se poursuit, ce que RTE qualifie de décarbonation lente, on plafonnera à 6 millions de véhicules et 9 TWh.
Pour atteindre les objectifs climatiques, il faudrait presque tripler les ventes annuelles de voitures électriques d'ici 2030. © RTE, Bilan prévisionnel 2025
Le gestionnaire de réseau identifie deux obstacles majeurs à la massification : le coût d'achat, qui reste élevé malgré les baisses annoncées, et la crédibilité perçue des objectifs européens. Autrement dit, tant que l'interdiction du thermique en 2035 paraîtra incertaine, acheteurs et constructeurs temporiseront.
Il n'existe pas de risque de conflits d'usage entre les différents secteurs à décarboner de manière prioritaire pour l'action pour le climat (transports, industrie, bâtiment), ou entre ces derniers et le numérique.
Ce qui frappe dans ce rapport de 34 pages, c'est le contraste entre une infrastructure électrique surabondante au point de créer des problèmes techniques de gestion des surplus et une électrification qui tarde à s'enclencher. RTE souligne que même dans son scénario optimiste, les véhicules électriques ne représentent qu'une fraction modeste de la croissance de consommation nécessaire. Il faudra aussi électrifier l'industrie, les datacenters, la production d'hydrogène.
La fenêtre de tir est pourtant idéale : l'électricité n'a jamais été aussi compétitive en France. Mais visiblement, cela ne suffit pas.
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