Actualité : “Retour à la tradition” : l'administration Trump interdit la police Calibri pour “wokisme”, tollé général

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Marco Rubio interdit le Calibri au département d'État impose le retour à Times New Roman

Publié le 12/12/25 à 16h18

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Aux États-Unis, le secrétaire d'État Marco Rubio vient d'ordonner le retour à Times New Roman dans toute la correspondance diplomatique. En ligne de mire : Calibri, jugée trop "DEI" et indigne des documents officiels. Une décision qui fait bondir les spécialistes de l'accessibilité comme les typographes.

Marco Rubio, secrétaire d'État américain, a ordonné le bannissement de la police Calibri de toute la correspondance diplomatique, la qualifiant de symbole des politiques de diversité de l'ère Biden.

Marco Rubio, secrétaire d'État américain, a ordonné le bannissement de la police Calibri de toute la correspondance diplomatique, la qualifiant de symbole des politiques de diversité de l'ère Biden.

© Shuttershock / Les Numériques

Depuis mardi, les diplomates américains ont interdiction d'écrire en Calibri, l'ancienne police par défaut de Microsoft Office. Marco Rubio a tranché : la police sans-serif adoptée en 2023 doit céder la place à la vénérable Times New Roman. Une volte-face qui s'inscrit dans la croisade anti-diversité menée par l'administration Trump, mais qui soulève surtout l'incompréhension (et le rire) chez les professionnels de la typographie et du design accessible.

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Quand une police de caractères devient un symbole idéologique

L'affaire remonte à janvier 2023. Antony Blinken, alors secrétaire d'État sous Biden, avait imposé Calibri sur recommandation du bureau de la diversité et de l'inclusion. L'objectif affiché : faciliter la lecture pour les personnes souffrant de troubles visuels ou de dyslexie. Les polices sans-serif, dépourvues d'ornements, sont effectivement reconnues pour leur meilleure lisibilité sur écran et pour les lecteurs malvoyants.

Le passage à Calibri n'a eu pour seul résultat que la dégradation de la correspondance officielle du département.

Rubio balaie cet argument d'un revers de main. Dans son mémorandum interne sobrement intitulé "Retour à la tradition", il affirme que le passage à Calibri n'a abouti qu'à "la dégradation de la correspondance du département". Pour lui, la typographie "façonne la perception des documents officiels en termes de cohésion, de professionnalisme et de formalité". Times New Roman incarnerait cette dignité perdue.

La réaction des spécialistes ne s'est pas fait attendre. Lucas de Groot, le typographe néerlandais qui a créé Calibri dans les années 2000, se montre ironique : "Il n'y a rien de woke dedans, peut-être juste une certaine convivialité." Il rappelle que Times New Roman, conçue en 1931 pour le journal britannique The Times, était optimisée pour l'impression sur papier journal. Sur écran ou papier lisse, ses empattements fins deviennent "distrayants et peu clairs".

Jonathan Hoefler, autre grand nom du design typographique américain, enfonce le clou : "L'idée qu'une police de caractères puisse être woke est plutôt ridicule. Les polices ne sont ni bonnes ni mauvaises, elles sont simplement conçues pour résoudre différents problèmes."

Reste une question que personne n'ose vraiment formuler : combien de temps et d'argent public aura été dépensé pour mettre à jour les modèles de documents, alors que Rubio dénonçait précisément le gaspillage du passage à Calibri ? Le département d'État n'a pas souhaité répondre à cette interrogation.

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