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RÉCIT - Acteurs, plausibles scénarios, production pharaonique... Le 16 décembre 2026 paraîtra le cinquième volet de la saga Avengers avec, en prime, le grand retour de Robert Downey Jr. Le Figaro fait le point.
Il y a un peu plus de six ans, les studios Marvel dévoilaient au monde entier leur blockbuster ultime, Avengers - Endgame , aujourd’hui référence moderne du cinéma de super-héros et deuxième plus gros succès de l’histoire du box-office international, derrière Avatar de James Cameron. Un point d’orgue sur lequel la franchise n’a pas réussi à capitaliser dans l’ère post-covid, où les publications de Black Widow, des Éternels , de Thor : Love and Thunder ou encore d’Ant-Man et la Guêpe : Quantumania ont peiné à convaincre la critique et le public. Dans un an jour pour jour, le 16 décembre 2026, le Marvel Cinematic Universe - dit MCU - pourrait inverser la tendance avec l’arrivée en salles de Doomsday, cinquième volet de la saga Avengers, qui précédera la sortie, un an plus tard, de Secret Wars.
« Pendant longtemps, Marvel a été l’enfant surdoué du lycée, celui qui a 22/20 de moyenne générale, mais là, il n’a plus cette réussite automatique et le public l’attend au tournant », commente Xavier Fournier, journaliste spécialisé dans les comics depuis 1993 et ancien rédacteur en chef du magazine Comic Box. Avec Doomsday et Secret Wars, les studios affichent de grandes ambitions. Les frais de production des deux films pourraient dépasser la bagatelle de deux milliards de dollars, selon les estimations de Screen Rant. Du jamais vu. Une partie de ce budget est promise aux frères Russo, rappelés en sauveur pour cette nouvelle aventure après avoir signé les quatre précédents épisodes. Le casting, aussi, semble démesuré, conviant à sa table des dizaines de stars du cinéma américain.
Robert Downey Jr.: de super-héros à super-vilain
Marvel a notamment fait appel à l’un de ses plus fidèles collaborateurs. L’homme qui a lancé la glorieuse ère du MCU, en 2008, dans son armure d’Iron Man. Robert Downey Jr., dont le personnage Tony Stark s’est pourtant sacrifié pour sauver le monde des mains de Thanos dans Endgame, marquera son grand retour dans la franchise avec Doomsday. Cette fois, l’Américain ne sera pas dans la peau du super-héros, mais dans celle du super-vilain. Il enfilera la capuche verte et l’armure argentée du Docteur Fatalis, dit aussi Doctor Doom dans sa version originale. Les fans se posent déjà de nombreuses questions sur son intégration dans l’univers. Sera-t-il une version alternative d’Iron Man, inspirée du Comics de 2005 Marvel Team up, ou l’inquiétant Victor Von Doom, l’ennemi juré des 4 Fantastiques ?
Les 4 Fantastiques et Dr Doom sont aussi indissociables que Batman et le Joker
Xavier Fournier, journaliste spécialiste des Comics« Marvel a le matériel pour envisager ces deux scénarios et justifier ou non une ressemblance avec l’ancien personnage de Robert Downey Jr. dans le MCU », nous éclaire Xavier Fournier. Quoi qu’il en soit, les studios de production américains devraient accorder une grande importance aux 4 Fantastiques, qui ont fait leurs « premiers pas » dans la franchise en juillet dernier avec Pedro Pascal dans le costume de Mr Fantastique, Vanessa Kirby dans celui de Jane Storm, Joseph Quinn dans celui de la Torche Humaine et Ebon Moss-Bachrach dans la carcasse de la Chose. Une hypothèse bien encouragée par la scène post-générique de ce même long-métrage, où apparaît pour la première fois dans le MCU le Dr Doom. « Ces différents personnages sont historiquement associés, remarque le passionné. Ils sont aussi indissociables que Batman et le Joker. »
Si Marvel s’en tient à l’histoire originale des Comics, le scénario des deux prochains Avengers devrait se calquer - en partie - sur la saga Secret Wars, sortie en 2015 outre-Atlantique. « Dans cette suite de livres, le Dr Doom remodèle l’univers pour en être le maître, raconte Xavier Fournier. C’est un chaos organisé et, à la fin de cette saga, les Fantastiques sauvent l’univers et le relancent. » Si cette hypothèse se vérifie, les spectateurs doivent s’attendre à ce que Doomsday soit, à l’image d’Infinity War, ponctué par un « événement absolument dramatique » qui justifierait la sortie du sixième volet des Avengers l’année suivante.
Bande-annonce des 4 Fantastiques : Premiers pas (2025)
Ouvrir la voie
Les spectateurs devront aussi attendre de Secret Wars qu’il ouvre la voie aux prochaines productions du MCU, parmi lesquelles Blade ou Black Panther 3. Car pas question pour Marvel, sauf échec notable au box-office, de mettre un terme à son univers porté depuis presque 20 ans sur le petit et le grand écran. Doomsday devrait, de ce fait, acter l’arrivée des X-Men, anciennes propriétés de la Fox dont Marvel prévoit « un plan sur dix ans » dans le MCU. Et donc un avenir après Cette équipe de super-héros, introduite à la fois dans Doctor Strange : The Multiverse of Madness et dans Deadpool et Wolverine, est déjà annoncé au casting des deux blockbusters.
Il faut de la chair à canon à Marvel pour faire quelque chose d’encore plus impressionnant qu’Endgame et c’est pour cela que l’affiche est aussi exhaustive.
Xavier Fournier, journaliste spécialiste des ComicsLa survenue des élèves du professeur X témoigne de la volonté des studios de décréter la mobilisation générale d’une armée de super-héros capable de défaire ce qui semble être la plus grande menace jamais rencontrée par les Avengers. « Marvel s’est retrouvé face à ce défi après la scène des portails dans Endgame, où les super-héros arrivent tous en même temps, constate Xavier Fournier. Et aujourd’hui, il lui faut de la chair à canon pour faire quelque chose d’encore plus impressionnant. C’est pour cela que l’affiche est aussi exhaustive. »
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Scénario à géométrie super-variable
Dans le précédent Avengers, on comptait quelque 32 super-héros et super-vilains. Pour Doomsday, il y en a déjà 35, sous réserve de surprises. Comme Spider-Man, par exemple, qui ne figure pas sur les affiches. Les observateurs tableraient plutôt sur une apparition du tisseur de toiles dans Secret Wars. « Ils sont quand même capables de tout, se méfie Xavier Fournier. Ils peuvent rajouter des plans à la dernière minute et l’intégrer dans Doomsday. »
Preuve en est, Marvel a réécrit tout son scénario en 2023, lorsque Jonathan Majors, alors prévu pour jouer le grand méchant des épisodes 6 et 7 des Avengers, a été reconnu coupable d’agression sur une ex-petite amie. Il devait jouer Kang le conquérant, un scientifique ayant voyagé dans le royaume quantique. La suite des événements du MCU aurait dû, elle, s’appuyer sur Avengers : The Kang Dynasty plutôt qu’Avengers : Doomsday. « Marvel a mis ça sur le dos de la condamnation de l’acteur, mais c’est aussi parce que le film qui l’a introduit dans le MCU, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, n’a pas marché au box-office, tempère Xavier Founier. Ils nous l’avaient vendu comme le nouveau Thanos, mais ça n’a pas pris auprès du public et ils ont dû se replier sur leur plan B ou C. »
Bande-annonce d’Ant-Man et La Guêpe : Quantumania (2023)
Ces dernières années, les studios de production américains ont assuré leurs arrières en doublant ou triplant presque tous les rôles de la franchise. Trois Spider-Man différents ont été aperçus dans No Way Home en 2021. Ceux de Tom Holland, Tobey Maguire et Andrew Garfield. Doctor Strange - et son curieux troisième œil apparu à la fin de The Multiverse of Madness -, mais aussi le nouveau Captain America Sam Wilson (Anthony Mackie), le nouveau Falcon (Danny Ramirez) ou encore Thor (Chris Hemsworth) et Ant-Man (Paul Rudd) ont tous une version alternative dans le MCU, en cas d’accident ou d’empêchement.
Le multivers de nouveau au centre de l’intrigue
Cela est rendu possible grâce au concept de multivers, introduit à la fin d’Avengers Endgame. Il suggère que notre réalité en est une parmi tant d’autres et que de multiples versions de nous-mêmes existeraient dans un ou plusieurs univers parallèles. Ces derniers temps, Marvel en a fait sa signature. Au point de perdre, parfois, une partie de son public. Mais les studios américains ne comptent pas s’en détacher. Il faudrait même s’attendre à voir « beaucoup de multivers » dans Doomsday et Secret Wars, assure Xavier Fournier. Ce serait, de toute façon, le seul moyen de convier à la table des Avengers des personnages comme les 4 Fantastiques et les X-Men, issus de temporalités et d’univers bien différents.
Un tel scénario devrait accorder une place importante à Loki (Tom Hiddleston), jadis ennemi juré de la troupe de super-héros. Après avoir combattu contre les lignes temporelles du Tribunal des Variations Anachroniques (TVA) pendant les deux saisons d’une série qui lui était consacrée sur Disney+, le malicieux frère de Thor devrait faire son retour dans Doomsday. Cependant, au vu de sa dernière apparition sur le petit écran, difficile d’imaginer le rôle qu’il y tiendra. « C’est le fondateur des Avengers, mais dans quelle version le découvrirons-nous ? », s’interroge Xavier Fournier.
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Ces différentes questions devraient être éclairées dans les prochains jours avec la potentielle diffusion d’une première bande-annonce de Doomsday, le mercredi 17 décembre, en amont de la projection d’Avatar - De feu et de cendres. Les spectateurs pourraient alors découvrir le sort réservé aux Thunderbolts de Yelena Belova (Florence Pugh), Bucky Barnes (Sebastian Stan), Alexei Shostakov (David Harbour) et John Walker (Wyatt Russel). Lors de la promotion du film, en mai, les antihéros s’étaient renommés « Les Nouveaux Avengers ». Et connaissant Marvel, cela n’a rien d’un hasard.
Quid aussi de savoir quels rôles joueront certains personnages, à première vue plus secondaires, comme Shuri (Laetitia Wright), la nouvelle Black Panther, et Shang-Shi (Simu Li). Car c’est finalement tout ce casting « multiversel » qui justifie la somme colossale déboursée par Marvel. Avec tous ces moyens déployés, l’objectif des studios est simple : produire les deux plus grands longs-métrages de super-héros de tous les temps. Pour Xavier Fournier, exégète reconnu de la geste comics, l’ambition de Marvel se résume ainsi : « Faire en sorte que les prochains Avengers soient le Super Bowl du cinéma. »
