Boutique, café, entrée agrandie… Le musée des Augustins rouvre avec l’objectif d’« attirer les passants »

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Fermé depuis 2019, le musée des Augustins accueille de nouveau des visiteurs dès ce vendredi 19 décembre. Ce « site majeur du parcours culturel toulousain », selon le maire de Toulouse (Haute-Garonne) Jean-Luc Moudenc, s’est offert une nouvelle jeunesse, avec un programme de rénovation et de réorganisation qui va se poursuivre jusqu’à la fin 2027 dans le grand cloître. Un chantier de 25 millions d’euros, financé à 95 % par la Ville.

Construit autour d’un couvent du XIVe siècle, le musée, créé à la toute fin du XVIIIe siècle, nécessitait des travaux d’ampleur pour proposer un parcours de visite fluidifié. Premier enjeu, la mise en accessibilité de ce bâtiment ancien avec la création d’une nouvelle entrée pour remplacer la porte de l’ancienne chapelle et son escalier étroit.

Accessible, le cloître sera l'objet de travaux jusqu'en 2027, notamment pour rénover les colonnes en marbre blanc. LP/Paul Périé

Accessible, le cloître sera l'objet de travaux jusqu'en 2027, notamment pour rénover les colonnes en marbre blanc. LP/Paul Périé

Le pavillon d’accueil situé rue de Metz, conçu par l’agence portugaise Aires Mateus, est une vraie rupture par sa modernité, sa forme et sa couleur. « Nous avons fait le choix d’un bâtiment contemporain. Cela a suscité du débat mais c’est oublier que les Augustins sont déjà un ensemble hétéroclite de différents siècles et différents styles architecturaux. Cette innovation s’inscrit dans la tradition », justifie Jean-Luc Moudenc. Une entrée qui donne un accès direct au cloître.

Le visiteur peut suivre son propre parcours

La mise en valeur des œuvres a été entièrement repensée. Une approche, voulue par la directrice Laure Dalon, qui traduit l’évolution de l’identité des Augustins. « Avec ces lettres un peu bouleversées dans le logo, on sent un air nouveau », illustre-t-elle. Avant cette réouverture, la directrice a souhaité mettre davantage en avant les collections, autrefois un peu écrasées par l’architecture du lieu. Des cartels renseignent les visiteurs sur les espaces dans lesquels ils déambulent et apportent un éclairage sur les œuvres exposées.

Dans la salle des chapiteaux romans, les visiteurs qui ont connu le musée des Augustins avant les travaux retrouveront l’installation poétique et colorée de l’artiste cubain Jorge Pardo, mise en place en 2014. Un dialogue avec des artistes contemporains que Laure Dalon a souhaité perpétuer dans les espaces de transition, comme le hall des ascenseurs ou l’escalier permettant d’accéder aux salons de peintures et de sculptures. Des espaces repensés pour casser la vision et pousser le visiteur à créer son propre parcours.

Faire du musée « un lieu de vie »

Un parcours qui se termine désormais par une boutique dont les grandes baies vitrées donnent sur les rues d’Alsace-Lorraine et de Metz. « C’est une main tendue vers les passants », estime la directrice, qui a délibérément placé l’étude d’une sculpture du Génie de Toulouse, allégorie de Carlo Sarrabezolles, devant une vitre. Avec l’installation d’un café, ce nouvel espace vient conforter la volonté de Laure Dalon de faire des Augustins « un lieu de vie ». « Je veux que tout le monde se sente autorisé à être là. »

Pour les habitués comme pour les nouveaux curieux, une partie du grand cloître, la salle romane, l’aile ouest et les salons de l’étage sont accessibles dès ce vendredi. Car le chantier va se poursuivre, notamment dans le cloître, avec une deuxième phase qui concerne la réfection des 40 colonnes en marbre blanc des Pyrénées. Si la méthode de rénovation n’a pas encore été tranchée, le projet a fait l’objet d’un appel aux dons via la Fondation du patrimoine.

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