«Des événements qu’on n’a pas envie d’organiser» : la FFF au soutien de Christophe Gleizes

il y a 2 hour 1

Par , au siège de la FFF

Le 18 décembre 2025 à 21h50

Le portrait de Christophe Gleizes affiché sur la façade du siège de la «3F».

Le portrait de Christophe Gleizes affiché sur la façade du siège de la «3F». CHARLOTTE SIEMON / AFP

Philippe Diallo a rassemblé ce jeudi, au siège de la Fédération française de football, le comité de soutien de Christophe Gleizes, journaliste français détenu en Algérie.

«La FFF appelle à la libération de Christophe Gleizes». Accompagnée de son portrait, cette phrase surplombe depuis mercredi la devanture du siège de la Fédération française de football dans le 15e arrondissement de la capitale. Ce jeudi, au lendemain de ce geste fort de soutien, le président de la «3F», Philippe Diallo, a réuni le comité de soutien du journaliste français, condamné à sept ans de prison ferme en appel par la justice algérienne pour «apologie du terrorisme».

Avant d’entamer son discours, peu après 19 heures, Philippe Diallo assure que ce sont «des événements qu’on n’a pas envie d’organiser». Le président de la FFF a tenu à préciser que c’était «le seul journaliste français détenu dans le monde.» Dans son discours, Philippe Diallo rappelle les valeurs qui unissent le monde du football, avant de promettre que ces «valeurs se transformeront en acte.» Chose promise, chose due. La semaine passée, la FFF avait annoncé ériger le portrait de Christophe Gleizes sur la façade du bâtiment Boulevard de Grenelle.

À lire aussi Condamnation de Christophe Gleizes : «Une frilosité absolument incroyable», comment le monde du foot réagit

Passer la publicité

Une idée soutenue par Amélie Oudéa-Castéra, la présidente du Comité national olympique et sportif français, venue «pour partager l’inquiétude». L’ancienne ministre des sports promet «qu’avant Noël», le portrait du journaliste français apparaîtra également sur la façade du CNOSF.

N’ayez pas peur, vous pouvez nous rejoindre.

Francis Godard, au sujet de l’absence de soutien des footballeurs

Dans les regards des proches - de la mère de Christophe Gleizes, son beau-père et son frère Maxime - la gratitude se fait ressentir. Même si Francis Godard, le beau-père du journaliste, se désole de l’absence de prise de parole des joueurs de football. Il lance alors un appel : «On est au-dessus de la politique. N’ayez pas peur, vous pouvez nous rejoindre.»

Thibaut Bruttin, Amélie Oudéa-Castéra, Philippe Diallo, Sylvie Godard, Francis Godard, Emmanuel Daoud, Maxime Gleizes (de gauche à droite). Le Figaro - Louis Fumeron

Sylvie Godard, la maman du journaliste de 36 ans, a tenu à remercier chaleureusement la Fédération française de football pour son engagement. «Le football est une communion extraordinaire», glisse-t-elle. Avant d’ajouter une petite touche d’humour, rappelant que son fils n’était «pas très bon sur le terrain.»

Un soutien sur les pelouses en Coupe de France

Si de nombreuses personnes étaient réunies ce soir - comme le comité de soutien de notre confrère et Reporters sans Frontières, qui soutient la famille «depuis le début», comme le rappelle Sylvie Godard - c’est en raison de «la condamnation injuste» de Christophe Gleizes, comme le souligne Philippe Diallo. Journaliste français, collaborant notamment avec les magazines Society et So Foot, Christophe Gleizes a été arrêté en mai 2024 en Algérie, où il s’était rendu à Tizi-Ouzou, à 100 km d’Alger, pour un reportage sur l’équipe locale de la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK). Toujours retenu en Algérie depuis, notre confrère a été condamné le 3 décembre dernier à sept ans de prison ferme en appel par la justice algérienne pour «apologie du terrorisme».

«Des accusations qui ne reposent sur rien», comme le clame Emmanuel Daoud, l’avocat français du journaliste. Celui-ci a rappelé que le pourvoi de cassation avait été prononcé et qu’au lendemain de la condamnation, l’Agenais de naissance avait appelé à un soutien du monde du sport. C’est chose faite. En plus des nombreux soutiens, comme cette soirée organisée au siège de la Fédération française de football, de nombreux actes auront encore lieu. Dès vendredi, lors des rencontres de 32es de finale de Coupe de France où «le nom de Christophe Gleizes sera prononcé par les speakers sur toutes les pelouses», comme le souligne Philippe Diallo. Un geste fort, qui accompagne celui du portrait sur la façade du bâtiment, qui ne sera enlevé que lorsque «Christophe sera libéré.»

Lire l’article en entier