Alors que la FNSEA se range derrière « le consensus scientifique qui dit qu’il faut abattre » l’intégralité des troupeaux touchés, la Confédération paysanne a appelé « à des blocages partout en France » pour s’opposer à la politique sanitaire du gouvernement.
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Cinq entrées et sorties de péage de l’A64 fermées dans les Hautes-Pyrénées
Dans un communiqué publié à 11 heures, la préfecture des Hautes-Pyrénées indique que cinq entrées et sorties de péage de l’autoroute A64 du département sont fermées : les sorties 12 (Ibos), 13 (Séméac), 14 (Tournay), 15 (Capvern-les-Bains), et 16 (Lannemezan).
« Ces points de blocage ont des conséquences importantes sur les déplacements quotidiens de la population et sur l’accès aux services publics. Il est par ailleurs rappelé que ces points de blocage ne peuvent, en aucune circonstance, entraver la circulation ni l’intervention des services de secours et de sécurité, qui doivent pouvoir être engagés rapidement et librement sur l’ensemble du territoire départemental », souligne la préfecture.
Par ailleurs, « les déversements réalisés aux abords de la cité administrative Reffye à Tarbes ont des effets sur les conditions de travail des agents chargés de la mise en œuvre de la campagne de vaccination contre la DNC, ainsi que celles des services déconcentrés de l’Etat, dont les missions doivent pouvoir être exercées sereinement », regrette-t-elle, rappelant qu’à l’issue des manifestations de vendredi le préfet a reçu l’ensemble des organisations professionnelles agricoles regroupées en intersyndicale.
Abattage de bovins : « C’est de l’extermination de vaches et de paysans », selon un représentant de la Coordination rurale
« Il est hors de question que dans le massif pyrénéen on abatte des bêtes qui ne sont pas malades, qui sont saines, parce qu’elles appartiennent à un troupeau d’où, soi-disant, est sortie une bête malade », a déclaré à l’Agence France-Presse le coprésident de la Coordination rurale des Pyrénées-Atlantiques, Léon Thierry.
« C’est contre-naturel. C’est de l’extermination de vaches et de paysans », a-t-il insisté, réclamant des « outils qui permettent de repeupler [les cheptels] lors des crises sanitaires ». « Si on sort d’ici sans résultat, demain, on recommence », a averti cet éleveur installé à Guiche, au Pays basque.
Dermatose nodulaire contagieuse : le gouvernement sous la pression des éleveurs en colère
Par Philippe Gagnebet
A l’aube d’une séquence décisive au Parlement pour arracher un budget pour la France en 2026, l’exécutif est rattrapé par la colère d’une partie des éleveurs, excédés par la méthode d’abattage qu’on leur impose pour enrayer la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). La maladie a ressurgi, mardi 9 décembre, dans l’Ariège et les Hautes-Pyrénées, plus de six mois après la détection du premier foyer en juin en Savoie. Les appels à la mobilisation de certains syndicats agricoles ont de quoi inquiéter le gouvernement, en ranimant le spectre du mouvement des agriculteurs au début de l’année 2024, marqué par des blocages partout en France.
Le point sur la mobilisation samedi matin
Plus d’une dizaine d’agriculteurs en colère contre l’abattage de troupeaux affectés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) bloquent, samedi matin au Pays basque, une portion de l’autoroute A64, qui est fermée sur 150 kilomètres en direction de Tarbes.
Une quarantaine de tracteurs et de grosses remorques entravent le passage à hauteur de la sortie de Briscous, à une quinzaine de kilomètres à l’est de Bayonne, tandis que les agriculteurs alimentent des feux de palettes et de détritus. L’A64 avait déjà été bloquée vendredi soir à Carbonne (Haute-Garonne), point de départ d’un précédent blocage de cet axe par les agriculteurs pendant une dizaine de jours début 2024.
Les échangeurs entre Briscous et Tournay à l’est de Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, sont interdits à la circulation, a indiqué Vinci Autoroutes dans un communiqué publié samedi matin. L’A64 est également bloquée en direction de Toulouse à hauteur de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) et Saint-Gaudens (Haute-Garonne).
Au niveau national, les autorités ont recensé samedi matin une petite dizaine de blocages et de tentatives de blocages ainsi qu’une vingtaine de petites actions (feu de paille, banderoles, etc.). La préfecture des Pyrénées-Atlantiques a signalé que des « centaines de tonnes de déchets, [de] pneus et [de] gravats » avaient été « déversés et incendiés » dans la nuit de vendredi à samedi près de Pau. Deux policiers ont été légèrement blessés en s’interposant contre une « tentative de dégrader les barrières de sécurité de l’autoroute », a-t-elle dit.
La maladie touche désormais quatre départements en Occitanie, les Pyrénées-Orientales, l’Ariège, les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne, où un cas a été annoncé vendredi. Face « à la dégradation soudaine de la situation sanitaire » dans la région, le gouvernement a étendu le dispositif de lutte en instaurant une zone vaccinale couvrant les départements voisins de l’Aude, de la Haute-Garonne, du Gers, des Pyrénées-Atlantiques et des Landes.
Un nouveau cas de foyer de DNC confirmé en Haute-Garonne
La préfecture de Haute-Garonne a confirmé, vendredi soir, la détection d’un nouveau foyer de DNC dans le département. Un arrêté préfectoral de déclaration d’infection (APDI) a été pris, vendredi 12 décembre, permettant le déploiement des mesures pour contenir et limiter la propagation de la maladie.
« Cet arrêté prévoit notamment le dépeuplement de l’unité de bovins dans laquelle la présence de la DNC a été confirmée, conformément à la réglementation en vigueur », précise la préfecture. La ferme concernée se situe sur la commune de Touille, à la limite du département de l’Ariège. Comme en Ariège, le troupeau devra être abattu rapidement.
Dans un communiqué, le président de la chambre d’agriculture de Haute-Garonne, Christian Dequé, a exprimé son « soutien aux éleveurs concernés ainsi qu’à l’ensemble de la profession ». Avant de préciser en direction des éleveurs : « Je vous appelle à la plus grande vigilance et à respecter strictement les mesures de biosécurité et [à] faire vacciner les animaux sans délai pour limiter la propagation de la maladie. »
Selon le président du conseil départemental, Sébastien Vincini (PS), « plus de 1 400 éleveurs et près de 80 000 bovins sont concernés par les mesures mises en place pour contenir l’épizootie ». A ce jour, la zone réglementée incluant les périmètres de protection et de surveillance concerne 444 communes du département. La zone de vaccination est désormais étendue à l’ensemble de la Haute-Garonne.
Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondant)
Sur Le Monde aujourd’hui
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Bonjour,
Vous êtes nombreux à nous poser cette question : pourquoi imposer l’abattage des bêtes ? Comme nous vous l’expliquons dans cet article de Delphine Roucaute, la première raison est réglementaire. Dans le cadre de la loi santé animale, qui encadre l’action sanitaire des éleveurs européens depuis 2021, la DNC est classée en catégorie A, comme une maladie à « éradication immédiate », au même titre que la fièvre aphteuse – ou, pour les volailles, l’influenza aviaire. La DNC n’étant pas présente en Europe, tous les moyens sont permis pour empêcher qu’elle ne s’installe sur le territoire. Une mesure à la fois sanitaire et commerciale, car la perte du statut « indemne » bloque les exportations de bovins vers certains pays en dehors de l’Union européenne.
Mais alors pourquoi ne pas envisager seulement l’abattage des bêtes contaminées ? Les animaux peuvent incuber la maladie jusqu’à vingt-huit jours et un certain nombre d’entre eux ne présentent pas de symptômes permettant de l’identifier clairement. Par ailleurs, il a été démontré en 2023 que même les bêtes asymptomatiques peuvent transmettre la maladie par l’intermédiaire des stomoxes. « Donc, si on ne faisait que des dépeuplements partiels, il faudrait analyser toutes les bêtes de tous les élevages tous les jours, argumente Eric Cardinale, directeur scientifique de la santé animale à l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Si l’on épargne les animaux sans symptômes, on ne va jamais arrêter le cycle. »
D’autres mesures accompagnent des abattages systématiques : la désinsectisation des fermes contaminées – bien que les stomoxes soient résistants aux insecticides connus –, la désinfection du matériel, la suspension des mouvements des troupeaux. Et, surtout, la vaccination, qui a été déployée en dix-sept jours seulement dans la zone réglementée de 50 kilomètres autour des foyers.
« Nous allons, dans les semaines qui viennent, vacciner près d’1 million d’animaux », annonce Annie Genevard
« Nous allons, dans les semaines qui viennent, vacciner près d’1 million d’animaux et donc protéger les éleveurs », a annoncé la ministre de l’agriculture, Annie Genevard, sur Ici Occitanie, samedi matin.
Vendredi, le ministère a décidé d’étendre le dispositif de lutte en instaurant « une zone vaccinale couvrant les départements de l’Aude, de la Haute-Garonne, du Gers, des Pyrénées-Atlantiques (à l’exception des communes déjà situées en zone réglementée) et des Landes », a-t-il annoncé dans un communiqué.
Annie Genevard a ensuite défendu la stratégie du gouvernement. « Ce qui doit être mobilisé aujourd’hui, c’est notre énergie collective à se battre contre le seul ennemi qui menace [les agriculteurs], (…) le virus », a-t-elle souligné, ajoutant : « Malheureusement, il faut parfois, hélas, recourir à l’abattage complet de l’élevage. C’est un traumatisme immense, je le sais. Mais je veux dire qu’aucun éleveur ne sera laissé seul, les pertes seront indemnisées », a-t-elle assuré.
Par ailleurs, la ministre de l’agriculture a fait savoir qu’elle ne se rendra « pas sur les points de blocage » de la région Occitanie, mais affirme suivre « les choses avec attention ».
Des blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest
Un blocage est « toujours en cours sur la RN 20 au niveau du rond-point de Sabart à Taracon-sur-Ariège » en raison d’un rassemblement d’agriculteurs, a fait savoir tôt ce matin le préfet de l’Ariège sur X. « L’accès à l’Andorre n’est possible que par les Pyrénées-Orientales pour les poids lourds, bus et camping-car », ajoute-t-il.
Selon Ici Pays basque, une centaine de tracteurs occupaient toujours les voies de l’autoroute A64 à 2 heures du matin, au niveau d’Urt (Pyrénées-Atlantiques), à l’appel de la Coordination rurale et du syndicat ELB.
Deux policiers légèrement blessés sur l’A64 à Lescar
A Lescar, dans les Pyrénées-Atlantiques, des agriculteurs « ont pénétré sur l’autoroute où ils ont incendié des ballots de paille » et tenté de « dégrader les barrières de sécurité », a fait savoir, vendredi, peu avant minuit, la préfecture.
« Deux policiers ont été légèrement blessés » lors de leur intervention, faisant usage de « jets de lacrymogènes », a-t-elle ajouté, précisant que « l’autoroute A64 allait être fermée entre Tarbes et Lescar ».
Ces événements surviennent alors que la Coordination rurale des Pyrénées-Atlantiques a appelé à une mobilisation en soirée à hauteur des péages de Lescar-Pau Ouest sur l’autoroute A64.
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La Coordination rurale des Pyrénées-Atlantiques appelle à une mobilisation à partir de 22 heures sur l’autoroute A64
La Coordination rurale des Pyrénées-Atlantiques a appelé à une mobilisation à partir de 22 heures vendredi soir à la hauteur des péages de Lescar-Pau ouest sur l’autoroute A64 et au croisement des autoroutes A63 et A64 à Saint-Pierre-d’Irube, en périphérie de Bayonne, a déclaré la préfecture dans un communiqué.
Plus tôt, des agriculteurs au volant de 80 tracteurs ont bloqué l’A64 à la hauteur de Carbonne (Haute-Garonne), y installant un campement pour y passer la nuit, selon un journaliste de l’Agence France-Presse sur place. Cette voie avait déjà été bloquée une dizaine de jours en 2024 lors d’un précédent mouvement des paysans.
Annie Genevard répond à Marine Le Pen et affirme que les agriculteurs ont bien été consultés
Un peu plus tôt dans la soirée, Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée, a insisté sur le besoin « urgent » d’une concertation avec les agriculteurs pour trouver des solutions autres que l’abattage des troupeaux affectés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
« On est face à un phénomène de ras-le-bol » des agriculteurs, qui « ont le sentiment que les décisions leur tombent dessus », a dit la dirigeante d’extrême droite, évoquant les accords commerciaux du Mercosur, la baisse annoncée de la politique agricole commune européenne ou encore la multiplication des normes.
La ministre de l’agriculture, Annie Genevard, a rejeté vendredi soir les assertions de Mme Le Pen, l’interpellant sur son compte X : « Vous affirmez que les agriculteurs n’ont pas été concertés. C’est faux. » « Depuis le début de la crise de la DNC, j’ai convoqué quatre parlements du sanitaire, dont un encore ce mardi, pour réunir l’ensemble des acteurs : éleveurs, chambres d’agriculture, organisations syndicales, filières, vétérinaires, groupements de défense sanitaire, coopératives, banques, commerçants de bestiaux, laboratoires, [Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail], services de l’Etat », a ajouté la ministre.
Elle a assuré que « la stratégie sanitaire et vaccinale a été construite et validée collectivement ». Toujours en direction de Mme Le Pen, Mme Genevard a aussi dit prendre « acte avec regret [qu’elle cherche] à polémiquer plutôt qu’à rassembler. Ce qui n’aidera ni les éleveurs ni l’éradication de la maladie ».
La préfecture de la Haute-Marne émet des recommandations afin de protéger les élevages contre le risque de dermatose nodulaire
En fin de journée, la préfecture de la Haute-Marne a émis un certain nombre de recommandations après une réunion avec les représentants de la chambre d’agriculture et le groupement de défense sanitaire.
Ainsi, les rassemblements de bovins sont interdits, les notifications de mouvements de bovins doivent être faites dans les vingt-quatre heures qui suivent le mouvement (au lieu de sept jours) et les moyens de transport doivent être désinsectisés en cas de mouvement en dehors de France. Des contrôles renforcés de transport des animaux sont aussi mis en place, détaille la préfecture, qui explique que plusieurs de ces mesures s’appliquent sur l’ensemble du territoire jusqu’au 1er janvier.
Marine Le Pen appelle à une concertation avec les agriculteurs
La présidente des députés du Rassemblement national (RN) à l’Assemblée, Marine Le Pen, a insisté vendredi, de son fief d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), sur le besoin « urgent » d’une concertation avec les agriculteurs pour trouver des solutions autres que l’abattage des troupeaux affectés par la dermatose nodulaire bovine.
« Je veux croire qu’il existe une solution qui puisse être réfléchie et décidée avec l’ensemble des représentants des agriculteurs, des responsables sanitaires et des membres du gouvernement », a déclaré la députée du Pas-de-Calais lors d’un déplacement pour l’inauguration du marché de Noël d’Hénin-Beaumont.
« On est face à un phénomène de ras-le-bol » des agriculteurs, qui « ont le sentiment que les décisions leur tombent dessus », a souligné la dirigeante d’extrême droite, évoquant les accords commerciaux du Mercosur, la baisse annoncée de la politique agricole commune européenne ou encore la multiplication des normes.
« On va atteindre les 3 000 bovins abattus depuis le 1ᵉʳ juillet », déclare Quentin Le Guillous, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs
« On est sur un moment qu’on est très compliqué, ça fait six mois que la maladie dure », déclare Quentin Le Guillous, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs, au micro d’Europe 1. « On va atteindre les 3 000 bovins abattus depuis le 1er juillet », poursuit-il en appelant l’Etat à indemniser le plus rapidement et « à l’euro près » les pertes que les exploitations agricoles vont avoir.
Il ajoute qu’il est nécessaire aujourd’hui de déployer très rapidement la vaccination des bovins et de contrôler les exploitants agricoles « qui ne jouent pas le jeu ».
Le point sur la situation, vendredi 12 décembre, à 21 heures
- Malgré la mobilisation des éleveurs, l’ensemble du troupeau des Bordes-sur-Arize, dans l’Ariège, où avait été découvert un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), a été abattu vendredi, après une soirée de heurts entre gendarmes et agriculteurs.
- La préfecture de Haute-Garonne a annoncé vendredi un premier cas de dermatose dans le département, le quatrième d’Occitanie touché après les Pyrénées-Orientales, l’Ariège et les Hautes-Pyrénées.
- La Confédération paysanne a appelé à des « blocages partout » en France contre l’abattage de troupeaux affectés, une politique « plus effrayante que la maladie elle-même », selon le syndicat. Des agriculteurs bloquent l’autoroute Toulouse-Bayonne depuis l’après-midi. D’autres rassemblements étaient prévus dans la soirée dans le Haut-Rhin, le Nord, le Gers ou en Savoie.
- « Pour sauver toute la filière, l’abattage est la seule solution », a défendu la ministre de l’agriculture, Annie Genevard. « Le protocole actuel fonctionne », a-t-elle assuré au Parisien, estimant que cette stratégie, imposée par les règles européennes, avait fait ses preuves en Savoie et Haute-Savoie, où la DNC est apparue en juin. Quant à une vaccination générale, elle s’est dite « ouverte au dialogue (…). On va commencer par étendre la zone vaccinale, autour des foyers de contamination ».
- Reçu vendredi par la ministre, le président de la Coordination rurale, Bertrand Venteau, a appelé à « continuer à manifester » pour faire valoir la « vaccination généralisée » demandée par son syndicat.
- Le président du puissant syndicat FNSEA, Arnaud Rousseau, a jugé que la vaccination complète mettrait pendant de longs mois « la France sous cloche », la privant de son statut européen de pays « indemne », et donc de ses capacités d’export et d’un soutien important à ses prix. « Sur la dermatose, le consensus scientifique dit qu’il faut abattre, a-t-il déclaré. A la FNSEA, on continue de s’appuyer sur les spécialistes. »
« Les campagnes commencent à être en feu », dénonce Thomas Gibert, de la Confédération paysanne
« Les campagnes commencent à être en feu », a alerté sur Franceinfo Thomas Gibert, porte-parole de la Confédération paysanne, dénonçant la politique sanitaire mise en place par le gouvernement pour lutter contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). « On est en train d’instaurer un bras de fer avec la ministre, avec le gouvernement », a-t-il souligné, tandis que la Confédération paysanne a appelé vendredi « à des blocages partout en France » pour s’opposer à la politique sanitaire du gouvernement.
Alors que le gouvernement a réaffirmé sa politique d’abattage de l’intégralité des troupeaux touchés, M. Gibert estime qu’il est « possible d’ouvrir la couverture vaccinale et d’avoir un abattage ciblé qui permettrait d’éviter ces drames humains ». Le porte-parole de la Confédération paysanne a également dénoncé les affrontements avec les forces de l’ordre qui ont eu lieu en Ariège jeudi : « On ne peut pas faire de la politique sanitaire à grands coups de LBD ou de gaz lacrymo. » « Pour nous, les animaux ne sont pas de simples outils de travail. C’est nos vies. On n’imagine pas la souffrance que peut subir un éleveur lorsqu’un abattage est décidé », a regretté l’agriculteur.
Le président du conseil départemental de Haute-Garonne, Sébastien Vincini, interpelle la ministre Annie Genevard
« Nous traversons une crise sanitaire majeure aux répercussions humaines et économiques dramatiques pour nos éleveurs et notre agriculture », alerte, dans un courrier adressé à la ministre de l’agriculture, le président du département de Haute-Garonne, Sébastien Vincini (PS), où un cas de dermatose a été confirmé vendredi et où plus de 1400 éleveurs et 80 000 bovins sont concernés par les mesures mises en place pour contenir l’épizootie.
« C’est déjà de ce territoire qu’était parti il y a deux ans le mouvement agricole d’ampleur exprimant le désarroi de toute la profession », rappelle-t-il, en appelant à « évaluer dans les plus brefs délais les impacts économiques de cette crise », à « mettre en place les compensations financières indispensables pour soutenir les éleveurs au-delà des seules aides annoncées pour les cheptels directement impactés par les dépeuplements [abattages] », et à examiner d’autres solutions pour éviter l’abattage intégral des troupeaux.
Un nouveau cas de dermatose nodulaire confirmé dans le département de la Haute-Garonne
Le président de la chambre d’agriculture de la Haute-Garonne, Christian Déqué, confirme dans un communiqué un nouveau cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans le département, après la détection d’un troupeau contaminé en Ariège et dans les Hautes-Pyrénées mercredi. « Dans ce contexte, j’en appelle à la plus grande vigilance. La surveillance attentive des animaux et le strict respect des mesures de biosécurité demeurent essentiels pour limiter la diffusion de la maladie. J’invite également chacun d’entre vous à faire vacciner ses animaux dans les plus brefs délais », rappelle-t-il, alors que la zone de vaccination a été étendue à l’ensemble du département.
« Nous avons conscience que certains d’entre vous perdent confiance face au protocole en vigueur. Nous entendons ces interrogations et partageons le besoin légitime d’évaluer son efficacité », ajoute-t-il. Et de demander « une réflexion et une expérimentation d’un protocole d’allègement des euthanasies dans les élevages prenant en compte les risques de propagation de la maladie ».
Marine Le Pen juge que la dermatose nodulaire est « la goutte d’eau qui fait déborder le vase » pour les agriculteurs
La crise de la dermatose nodulaire « est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », a affirmé vendredi soir Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée, au micro de BFM-TV. La députée d’extrême droite estime qu’on est face à « un phénomène de ras-le-bol » de la part des agriculteurs. « Je suis convaincue qu’on peut trouver un allègement de cette procédure [sanitaire] qui permette d’éviter ces confrontations qui font mal à tout le monde » , a-t-elle soutenu.
La préfecture de l’Ariège annonce que la circulation est interrompue sur la route nationale 20 en raison d’un rassemblement d’agriculteurs
« Dans la continuité de la mobilisation agricole en cours, la circulation est interrompue sur la RN20 au niveau du rond-point de Sabart, à Tarascon-sur-Ariège, en raison d’un rassemblement d’agriculteurs », fait savoir la préfecture de l’Ariège dans un communiqué publié vendredi en fin de journée.
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