Fin brutale pour la start-up clermontoise qui promettait un nettoyage non polluant

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La promesse d’un nettoyage sans solvant et sans détergent et donc par un procédé sans pollution, c’est ce que proposait la start-up clermontoise Dense Fluid Degreasing (DFD). Reprise début 2024 par le groupe lyonnais ACI (Alliance des compétences industrielles) contrôlé par l’homme d’affaires Philippe Rivière, la pépite vient de disparaître brutalement à la barre du tribunal de commerce de Lyon la semaine dernière, emportée par le tourbillon de sa société mère.

« L’administrateur judiciaire n’est même pas venu nous voir. Tout est allé très vite. La boîte est fermée », témoigne un ancien salarié qui travaillait sur la zone du Brézet à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Comme une quinzaine de collègues, il vient de perdre son emploi. Seul le directeur conserve une fonction au sein d’ACI, mais pour combien de temps ? Le groupe, qui a employé jusqu’à 1 400 personnes au sein d’une trentaine de filiales, a de nouveau rendez-vous au tribunal le 4 février prochain.

Une alternative aux solvants

DFD, rebaptisée Qarboon, exploitait un brevet de décontamination au CO2 supercritique, une technologie qui pouvait s’appliquer aux textiles, mais aussi à des métaux ou des substances végétales. Ce qui représentait une alternative aux solvants chlorés, fluorés, ou issus de la chimie du pétrole.

Le CO2 supercritique, c’est du dioxyde de carbone, du gaz comme celui qui sert à mettre des bulles dans les sodas et les eaux pétillantes. Mis sous pression et chauffé à 31°, il atteint son point dit supercritique, le gaz dissout alors les huiles et les graisses comme un solvant. Ce qui supposait tout de même de fabriquer une machine capable de réunir ces deux conditions dans une cellule confinée. ACI, qui est composé de plusieurs PME de fonderie et de mécanique de précision dans toute la France, espérait diffuser cette nouvelle technologie coûteuse en interne et à ses clients.

Fondée en 2012 par Dominique Rossignol, Qarboon avait obtenu un prestigieux label auprès de Solar Impulse en 2021, et avait reçu le soutien de Bpifrance, du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) et du Cetim (Centre technique des industries mécaniques). Que va-t-il advenir de cette technologie ? « Des sociétés extérieures ont pris des informations sur Qarboon pour reprendre le brevet, mais il me semble que rien n’a abouti avant la liquidation », précise l’ex-salarié.

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