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Si elle continue d’apparaître au cinéma dans des films tournés avant cette date, l’humoriste assure ne plus recevoir de propositions depuis juillet 2024 et avoir dû quitter son appartement.
Aymeric Lompret n’a pas subi le même retour de flammes. Il ne bénéficiait certes pas de la même carrière et de la même popularité auprès du public. À deux voix avec cet humoriste, le 1er juillet 2024, Blanche Gardin a proposé un sketch qui tournait en dérision les accusations d’antisémitisme visant les sympathisants propalestiniens. Une séquence qu’avait alors chaudement applaudie la salle de La Cigale, où était organisée une soirée de soutien au cessez-le-feu à Gaza
Si le sketch souhaitait, par l’humour, désamorcer les critiques trop vives adressées à ceux qui se montrent sensibles au sort des Gazaouis, il a pu donner l’impression de minorer la gravité de l’antisémitisme - une critique vivement récusée par Blanche Gardin -, notamment à travers des extraits privés de contexte qui ont circulé sur les réseaux sociaux. Depuis, celle qui a reçu le Molière de l’humour en 2018 pour le spectacle Je parle toute seule vit une traversée du désert.
Pas de propositions de films
« Jamais je me suis dit que cela pourrait arriver, ce qui m’arrive là. Il y a des vraies conséquences sur ma vie matérielle. Les propositions ne sont pas revenues. À force de plus avoir de revenus, il y a des conséquences. Je dois quitter mon appartement, par exemple », a-t-elle ainsi confié au site web Arrêt sur images.
Blanche Gardin n’a pas déserté les écrans. Elle tient le rôle principal de L’Incroyable Femme des neiges, sorti en novembre. Mais le tournage avait eu lieu avant le sketch inflammable de La Cigale. Au Monde, elle avait confié à l’occasion de la sortie du film : « J’ai tourné, quelques jours après le sketch et avant qu’il soit largement diffusé, Alter ego, de Nicolas Charlet et Bruno Lavaine, avec notamment Laurent Lafitte . Mais depuis, plus rien. » Cette comédie très réussie du duo Nicolas et Bruno est prévue pour mars 2026.
« Au-delà des répercussions médiatiques de ce sketch, j’ai reçu des menaces de viol, de meurtre, des campagnes de téléphone en provenance d’Israël, des tags sur ma porte, même mon frère a été agressé. Je ne dis pas ça pour me plaindre, mais c’est un état de fait », avait déclaré Blanche Gardin.
Les critiques de Delphine Horvilleur
La quadragénaire s’est fait connaître grâce à sa participation au Jamel Comedy Club, avant d’accéder à la notoriété avec ses seules en scène au ton abrasif et à l’humour noir. Au cinéma, elle a joué devant la caméra d’Éric Judor, Éric Lartigau, Quentin Dupieux ou Michel Gondry.
« Il y a un déni sur ce qu’on a le droit de dire en tant que citoyen quand nos dirigeants soutiennent dans le discours et dans les actes un régime qui s’apprête à massacrer une population civile », affirmait encore, dans Le Monde, celle qui a appelé à voter Jean-Luc Mélenchon en 2022.
En mars dernier, le rabbin Delphine Horvilleur et Blanche Gardin avaient croisé le fer par médias interposés. La ministre du culte expliquait de cette manière son désaccord avec son sketch : « La question aujourd’hui n’est pas de savoir qui est antisémite, qui ne l’est pas du tout ou rien qu’un peu, mais qui, dans son discours, ses actes, ses alliances ou ses silences promeut ou nourrit cette haine ? ».
