Le musée marseillais s’est séparé de l’entreprise américaine Digital Realty, qui lui versait environ 1,5 million d’euros par an, à la suite de plaintes de nombreux militants et à des déprogrammations d’artistes.
Passer la publicité Passer la publicitéLe « boycott » d’Israël continue de bousculer les institutions culturelles françaises. Selon les informations de Télérama, le Mucem à Marseille a mis un terme à sa collaboration avec l’un de ses principaux mécènes, la multinationale Digital Realty, spécialisée dans la gestion des centres de données. Cette décision a été prise après des mois de mobilisation de nombreux activistes marseillais, membres du collectif « Divest from Digital Realty », qui accusaient l’entreprise américaine de « soutenir la colonisation israélienne » en s’associant à une société immobilière basée à Tel-Aviv.
Selon les militants, l’entreprise israélienne mise en cause serait « active dans la colonisation des territoires palestiniens et syriens à travers de multiples opérations immobilières, notamment en Cisjordanie et sur le plateau du Golan ». Le collectif reprochait aussi à ce mécène, soutien fondateur du Mucem depuis dix ans, son « extractivisme colonial » de minéraux en Afrique et en Amérique du Sud, mais aussi sa « trajectoire écologique catastrophique » avec ses installations de data centers dans les milieux aquatiques.
« Décision historique »
Dans un communiqué adressé à Télérama, la direction du Mucem a déclaré que sa décision a été prise « d’un commun accord » avec Digital Realty. Elle permettra au musée de « poursuivre ses missions de service public dans un contexte apaisé ». Mais aussi de regagner la confiance des artistes, dont certains avaient pris leurs distances avec l’institution ces derniers mois, parmi lesquels la comédienne Florence Mende, qui a demandé au musée, sur scène, de « rendre des comptes ». L’institution marseillaise adresse toutefois ses remerciements à la société américaine, dont les opérations de mécénat et de parrainage ont atteint 1,5 million d’euros en 2024.
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De son côté, le collectif « Divest from Digital Realty », qui a lancé une pétition signée par « artistes, chercheurs et travailleurs dans le champ de l’art », s’est félicité d’avoir contribué à cette « décision historique ». « C’est une grande première dans l’histoire des partenariats et mécénats culturels liés aux entreprises complices de la colonisation israélienne », a-t-il écrit dans un communiqué, espérant que « cette victoire puisse en inspirer d’autres ».

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